JRS 71 – SGRMH : Sarah Vukovac : « Venir ici était mon destin »

Pour suppléer Marijana Markota, en congé maternité pour de longs mois, Sarah Vukovac (24 ans, 1,80m) formera la nouvelle paire de gardienne du SGRMH avec Marine Boudaud-Fuseau. En exclusivité pour le JRS, elle explique son choix de rejoindre les « Rose et Noir », une suite logique et un aboutissement, avec un premier contrat professionnel à la clé.

Te voilà Grégorienne. Pourquoi as-tu choisi de t’engager avec le SGRMH ?

C’est une grande histoire et cela fait de nombreuses années que nous échangeons avec Olivier Mantès. Saint-Grégoire m’avait déjà contacté quand je venais de finir mon centre de formation, mais j’avais décliné car je voulais finir mes études à Dijon. J’étais également en phase de rééducation après une opération. L’année suivante, en Nationale 2, j’avais recontacté Olivier Mantès, mais j’avais finalement opté pour Octeville. Pareil la saison dernière, où nous avions de nouveau discuté ensemble ! Chambray était l’idéal pour me relancer tout en restant ouverte à une proposition par la suite. C’était quasiment logique de venir ici et ça me permet d’avancer dans mon projet sportif. D’une certaine façon, c’était mon destin. J’ai toujours eu des bons échos sur le SGRMH et sur l’ambiance générale. Il y a un projet sérieux, cadré et structuré. De plus, le club m’a toujours laissé le choix et quand je leur ai dit non, ils ne m’ont pas fermé pas la porte. C’est aussi mon premier contrat professionnel jusqu’en juin 2025, même si je dois encore terminer un Bachelor en communication digitale entamé à Chambray.

N’est-ce pas trop difficile de rejoindre une équipe en cours de saison ?

Normalement si, mais je m’adapte facilement. J’ai aussi vécu ça à Chambray et j’ai une certaine aisance relationnelle. Je connais déjà Eugénia Mellano avec qui j’ai évolué à Octeville. J’ai également côtoyé Eden Dumoulin lors d’un stage avec l’équipe de France cadette en 2014 et bien sûr, j’ai joué contre plusieurs autres filles de l’équipe. Récemment, j’ai pu discuter avec Juliette Guerrier qui était présente à Charles-Géniaux quand je suis venue jouer avec Chambray contre le CPB Hand. Il y a eu un très bon premier contact avec les joueuses et je me suis intégrée rapidement. C’est aussi le cas avec Marine et c’est même l’une des premières que j’ai vues en arrivant. Nous sommes beaucoup dans l’échange et nous avons des styles plutôt complémentaires. Au final, il n’y a pas eu de différence sur le fait que j’arrive en cours de saison et ce n’est pas une difficulté.

Dans nos colonnes, Olivier Mantès évoquait, en quelque sorte, le début d’une nouvelle saison en janvier. Quel est ton ressenti ?

Pour moi effectivement, c’est une nouvelle saison qui commence et j’ai l’impression d’être en août ! Nous faisons des entraînements spécifiques, de la musculation, des oppositions, et nous sommes sur les genoux à la fin des séances (rires). Les matchs amicaux nous servent pour faire les derniers réglages. À titre personnel, pour les six mois à venir, j’espère prendre mes marques rapidement sur le niveau de la D2 et ça va passer par le temps de jeu. Cependant, chaque chose en son temps. Même si j’ai hâte de commencer, mes blessures m’ont fait comprendre qu’il fallait être patiente. J’ai connu deux grosses blessures à la cheville gauche, dont deux opérations, avec beaucoup de temps de rééducation.

Tu porteras le numéro 28, qui était déjà ton numéro à Chambray. A-t-il a une signification particulière pour toi ?

Effectivement, il y en a une. Avant, j’avais toujours le numéro un. J’ai connu une année particulière à Octeville, où j’ai fait un petit burn-out, et j’ai décidé de changer en arrivant à Clermont. C’est la date d’anniversaire de mon meilleur ami, mais aussi de deux anciens entraîneurs qui m’ont beaucoup marquée. Christophe Fratini, que j’ai connu à Yutz, et Gautier Boivin, qui est un peu comme un grand frère depuis mon passage à Octeville. Ce sont trois personnes auxquelles je tiens énormément.

Que gardes-tu de ton expérience à Chambray ?

Je ne garde que des bonnes choses. Je me suis relancée et j’ai pris du plaisir. Il y a eu le premier match en LBE et même s’il y avait un peu de pression avant le match, ce n’était que du « kiff ». On m’a dit de ne pas me mettre de pression et que je n’avais rien à perdre. Je rentre sur un penalty, je touche le ballon mais ça rentre. À ce moment-là, je me dis que je ne vais plus rerentrer. Puis finalement, on me rappelle pour un nouveau penalty et cette fois-ci, je l’arrête. Ça m’a permis de me dire que je n’avais pas forcément le niveau D1 mais que je n’étais pas à la ramasse non plus. Parfois, quand tu es jeune, on te tue un peu mentalement et c’est dur de revenir. J’ai apprécié mes quelques apparitions en D1, et même en N1 d’ailleurs, parce que j’étais bien accompagnée. La décision de signer au SGRMH a été difficile à prendre car je me sentais un peu redevable des personnes qui m’ont fait venir et aidée. Elles m’ont dit que l’opportunité ne se représenterait pas et qu’il fallait foncer. Je n’oublie pas les bénévoles, les jeunes joueuses et les parents…

« Je suis une gardienne d’instinct. Je peux être explosive mais pas comme une gardienne de petit gabarit, du fait de ma grande taille »

Comment te définirais-tu en tant que gardienne et coéquipière ?

C’est difficile à dire car mêmes les entraineurs ne savent pas me définir (rires). Nous pouvons tester quelque chose qui ne va pas fonctionner la veille, et qui va fonctionner le lendemain. Je dirais que je suis une gardienne d’instinct. Je peux être explosive mais pas comme une gardienne de petit gabarit, du fait de ma grande taille. Sinon, avec les autres joueuses, je suis plutôt dans l’écoute et elles peuvent venir me voir pour échanger. Après, si je prends 17 contre-attaques, je vais peut-être un peu crier. Néanmoins, c’est un peu différent ici car à Chambray, j’avais davantage un rôle de grande sœur avec des joueuses plus jeunes et donc plus de responsabilités. Là, il y a des filles avec plus d’expérience. J’espère faire des belles performances sur cette deuxième partie de saison.