« Ce soir, honnêtement, l’adversaire était d’une facture un peu trop au-dessus . Les locaux se sont bien débrouillés, mais dame victoire est partie dans l’autre camp ». L’analyse n’est pas signée du coach Bastien Demeuré, ni du capitaine Lucas Fontaine, mais d’Appolo Cosmas, ancienne légende de l’Avenir Rennes Basket dans les années 80, évoluant alors en Pro B, et de passage dans la capitale bretonne pour donner le coup d’envoi fictif de cette rencontre.
Face au « favori de la poule » selon les dires de Bastien Demeuré après le derby contre Fougères, l’Union Rennes Basket a subi la loi d’une équipe en pleine confiance, battue une seule fois cette saison en neuf rencontres, et concède sa première défaite de la saison à Colette-Besson. Dans un derby alléchant et opposant deux formations fortes de trois succès consécutifs, l’URB n’a jamais vraiment trouvé les solutions et peut aussi regretter de ne pas avoir pu se défendre à armes égales.
Faute disqualifiante pour Cheick Sekou Condé
Déjà privé de Paul Billong avant la rencontre à cause « d’un problème au coude », Rennes a ensuite dû composer trop tôt sans Cheick Sekou Condé, coupable d’un mauvais geste et expulsé (disqualifiante) après dix minutes de jeu : « Il faut reconnaître qu’ils sont plus forts, mais qu’ils ont aussi plus d’expérience. Nous avons une équipe jeune et quand ça se chatouille un petit peu, à chaque fois, ils ont eu les coups de sifflets ».
Habitués aux entames réussies, les « Noir et Blanc » se heurtent cette fois-ci à une défense agressive et ne peuvent que constater les dégâts de l’autre côté du terrain avec une adresse insolente des visiteurs derrière la ligne. Le bien nommé Hugo Dumortier mitraille à trois points et cumule déjà 15 points à la pause (5/6 à 83%). L’entrée d’Ismaël Cadiau fait tout de même du bien aux Rennais, mais le retard reste conséquent à la pause (32-44).
Un passage en zone risqué, mais concluant
Si la sortie prématurée de Cheick Sekou Condé ne suffisait pas, Moustafa Haidara arrive rapidement à trois fautes, obligeant l’entraîneur rennais à changer ses plans en seconde période. Un passage en zone risqué, surtout vu l’adresse des Quimpérois depuis le début de match, mais qui va porter ses fruits : « L’année dernière, en play-offs, ils ont perdu là-dessus contre Rueil. Nous ne l’avions jamais travaillé, mais je savais qu’ils avaient été mis en difficultés, donc je me suis dit que ça n’a coutait rien.
Ça permettait aussi de préserver les joueurs et de moins les solliciter physiquement au vu de l’enchainement qui va arriver. J’ai trouvé que nous l’avons plutôt bien faite pour une équipe qui ne l’avait jamais faite, que ce soit à l’entraînement ou en match », explique Bastien Demeuré.
Un changement tactique qui permet à Hugo Kamdem de prendre quelques minutes dans la raquette. Les Rennais ont ensuite le mérite de ne pas s’effondrer et retrouvent même de l’adresse en fin de match. Maxime Pointel d’abord, puis Rudy Ekwakwe Priso, par deux fois, réduisent l’écart. Juste de quoi alléger l’addition car Quimper est déjà trop loin. Sans trembler, les Béliers enfoncent donc les portes de Colette-Besson et mettent fin à l’invincibilité rennaise à domicile (65-77).
« Quand tu vois que tu es à -15 ou -20, il faut accepter que ça soit plus fort »
« Nous nous sommes battus avec nos armes et nous n’avons pas pris -40 comme ce fut le cas d’Angers la semaine dernière contre Quimper. Nous terminons à -12 et c’est plutôt bien. Quand tu vois que tu es à -15 ou -20, il faut accepter que ça soit plus fort. La Nationale 1 c’est long. Il y a 40 matchs dans la saison donc ça ne sert à rien de mettre en danger les joueurs sur la fin de match », relativise Bastien Demeuré à l’issue de la rencontre.
Et il y aura des points à prendre lors des deux prochains matchs avec, d’abord, un déplacement aux Sables d’Olonne, puis la réception du Pôle France. Quimper était tout simplement plus fort ce mardi soir et tout sera très vite oublié si les « Noir et Blanc » parviennent à relancer rapidement une série.