Celle-ci, ils sont forcément peu à l’avoir vue arriver ! Alors que le doute dominait dans les rangs bretons après deux défaites faisant mal, à domicile contre Istres puis à Saint-Raphaël, la venue de Toulouse n’augurait rien de bon pour le public de la Glaz, toujours en attente d’un premier succès à la maison. Et pourtant !
« J’espère qu’il y en a qui avaient parié comme ça, ils ont gagné beaucoup d’argent », introduisait ainsi Sébastien Leriche en conférence de presse, aussi heureux que soulagé. Et il y a de quoi !
Toulouse, épouvantail craint de tous cette saison, au « perfect » impressionnant (5 victoires en 5 matchs) était pourtant présenté dans nos colonnes la semaine passée comme l’adversaire idéal pour se relancer par le coach des Irréductibles : « Toulouse samedi prochain, une équipe compliquée, qui monte en puissance au fil des années et qui s’est aujourd’hui limite installée dans le top 3. Cela peut être un match idéal pour rebondir, où l’on sera peut-être libérés, où il n’y aura rien à perdre et retrouver de l’allant. » En voilà un qui avait vu juste avant tout le monde.
Jef Lettens décisif puis un vent de révolte avant…
A la 20′, pourtant, l’affaire ne semble pas vraiment engagée en faveur des Cessonnais. Privés de Robin Molinié et Edgar Dentz, blessés, et toujours de Théophile Caussé, les locaux sont mis en difficultés, la faute notamment à Jef Lettens, toujours performant au moment de croiser son ancien club.
Multipliant les parades sur des moments clés, le portier belge permet aux siens de se détacher et le Fenix compte cinq buts d’avance à la 25′, avec huit arrêts s’il vous plait (10-15) ! Touché, les Irréductibles ne sombrent pas, au contraire et se révoltent dans le Money-Time du premier acte. Xavier Labigang, deux fois puis Axel Oppedisano et Mathieu Salou permettent d’y croire en collant un 4-1 ramenant le CRMHB à deux petites unités à la pause (14-16).
Un premier acte très encourageant, avis partagé par le coach : « A la mi-temps, je leur dis que nous ne sommes pas récompensés et que Jef Lettens nous empêche de recoller ou de passer devant. Quand le nombre d’arrêts s’est stabilisé, on finit à -2 avec la balle. Il fallait être conscients que nous étions dedans. Le jeu produit en première était bon. L’inquiétude, c’était la gestion physique de tout le monde, avec le choix de gérer sur demi-terrain. Il fallait gérer le rythme et ne pas être carbo sur l’ensemble de la seconde période. »
…la tempête portée par la Glaz !
Croyant à juste titre en ses chances, la bande de Romaric Guillo ne s’arrête pas en si bon chemin après le repos. Galvanisés, les Irréductibles marchent sur des Toulousains rapidement asphyxiés par l’envie et la détermination offensive et défensive de leurs hôtes. En cinq minutes, Cesson a refait son retard (17-17, 35′).
Dans ses buts, Mate Sunjic donne largement la réplique à son confrère belge et sort aussi les arrêts décisifs. A souligner aussi les entrées plus que décisives sur jets de sept mètres de Milos Mocevic, à 100 % dans l’exercice avec deux arrêts capitaux dans l’exercice : « On a mis longtemps à mettre la balle de +1 et on sent que dès qu’on passe, on a repassé un cap. Je félicite l’ensemble des garçons, même ceux qui n’ont pas participé à ce match et il fallait être costaud pour aller le chercher. Ca fait du bien, c’est agréable. »
Sunjic buteur décisif !
Après avoir manqué plusieurs ballons pour prendre deux buts d’avance, puis pris la mène à la 44′ par Axel Oppedisano, Cesson finit par se détacher avec notamment le +3 si important inscrit but d’en face vide par Mate Sunjic, auteur également d’une passe décisive et de 11 arrêts (52′, 26-23).
Maîtres du rythme de la partie et ayant fait dérailler le plan de jeu toulousain, les joueurs de Sébastien Leriche ne faiblissent pas, grâce notamment à une gestion physique prévue et assumée par le coach : « Nous avions prévu des joueurs sur demi-terrain, dans un souci d’économie des énergies, avec Romaric en défense et Axel en attaque, ou Ludwig exclusivement en défense », détaillait après la rencontre le coach.
Un choix gagnant permettant de tenir jusqu’au bout malgré des difficultés à marquer dans les 8 dernières minutes mais grâce à une énorme défense, entre application et implication tactique mais aussi physique. En donnant leur corps pour la victoire, les Irréductibles ont aussi emmené avec eux un public en feu qui n’attendait qu’un scénario pareil pour s’embraser et faire office de huitième homme !
Junior Tuzolana : « Un combat physique et mental »
A l’image de la dernière possession, décisive à 28-27 pour arracher le nul côté Fenix, Cesson ne lâche rien et ferme parfaitement tous les intervalles pour conclure, dans une ambiance de folie, son second succès de la saison après celui ramené de Chartres. Un moment clé, bien vécu par Junior Tuzolana : « Sur la dernière action, il n’y avait rien de spécial, on ne va pas inventer un truc à ce moment-là mais à l’image du match que l’on a fait, pleine d’énergie et d’intensité. On ouvre une porte, on la referme et on est contents. »
Avant d’enchaîner, sur une prise de parole d’avant-match inhabituelle mais très positive dans le vestiaire : « Je n’ai pas l’habitude de le faire mais le coach me l’a demandé et je l’ai fait sans souci. J’ai rappelé que l’on s’est fait bouger à la maison, ça fait partie du jeu, du métier et que l’on devait montrer autre chose. Aujourd’hui, on ne pouvait pas sortir du terrain sans avoir coché la case énergie. C’était un « putain » de combat, physique mental et le public nous a poussés.
On a vraiment été tous ensemble, du début à la fin avec une sérénité qui nous manquait. Le coach a donné des paroles positives à la pause, tout le monde a été soudés. Je l’ai rappelé, nous ne sommes qu’au début du championnat, tout le monde doit en prendre conscience et il faut stabiliser cela. Cette victoire fait du bien, elle est belle mais il ne va pas falloir s’emballer, ni qu’elle nous stresse. Quand on joue comme ça avec l’énergie, l’intensité, le jeu se fait automatiquement. Même pour le staff, c’est plus simple à coacher. Quand l’énergie est là, le reste vient naturellement. »
Une première depuis dix ans
Les deux points sont là. Un succès de prestige, à l’évidence, face à une équipe que Cesson n’avait plus battu à domicile depuis plus de dix ans, mais aussi et surtout, une victoire logique : « Notre victoire est méritée, avec un seul point, nous aurions eu de la déception. Nous sommes dans la continuité des 20 dernières minutes de Saint-Raphaël. On a bien appréhendé ce match, en se jetant dans la bataille, en n’ayant rien à perdre.
Nous avons affiché une belle sérénité, même en étant derrière au score. Je suis content pour le groupe car il a montré quelle est sa vraie valeur, en étant diminué, ce dont il est capable. Quand ca a hué dans le public, on avait envie de revenir et de montrer autre chose. »
« Capitoliser » le succès sur Toulouse à Ivry
Pour affronter Ivry dans un match capital la semaine prochaine, le coach devrait pouvoir compter au moins sur son sérial buteur, Robin Molinié. Pour Edgar Dentz il faudra patienter un peu : « Robin va rentrer lundi à l’entraînement, ça avance très bien. Edgar a vu le médecin, il y a un peu plus de peur que de mal (cheville), il pose le pied par terre, peut marcher. Il a eu une belle entorse. Robin a envie de revenir mais on ne voulait pas forcer les choses. On a besoin de lui pour les trois matchs qui arrivent. Pour Edgar, c’est peut-être l’histoire de deux trois semaines. »
Avec quatre points, Cesson voit devant lui six points sur le papier à portée, mais sait que tout est possible dans un championnat plus dense que jamais : « Ce n’est que le début de saison, cela doit nous donner de l’énergie et de la confiance avant d’aller à Ivry. On a trois adversaires directs face à nous, le championnat est dense, tout peut se passer. On doit rester concentrés. Mon rôle, c’est de mener le bateau correctement pour ne pas tomber dans la sinistrose mais aussi garder la tête à l’endroit pour aller à Ivry. Ils vont nous attendre le couteau entre les dents, à zéro points. »
D’où l’évidence de « Capitolisé » sur ce succès probant, dès la semaine prochaine et pourquoi pas d’enchaîner, pour enclencher la première série victorieuse de la saison au meilleur de moments !