De la Ricoquais à Charles Géniaux, une dizaine de kilomètres. Arrivé il y a quatre ans au centre de formation du SGRMH, avec une dernière année en D2F, Marine Boudaud-Fuseau endosse désormais les couleurs Cerclistes. Un choix sportif et personnel pour la jeune femme de 22 ans au moment d’aborder sa dernière année d’études en Masso-Kinésithérapie.
Marine Boudaud-Fuseau n’aura pas dû attendre longtemps avant de refouler le parquet de la Ricoquais. Passée cet été chez le voisin du CPB, la gardienne est revenue fin août à Saint-Grégoire pour affronter ses anciennes coéquipières en match amical. Une rencontre sans enjeu mais un moyen de se rappeler au bon souvenir de son désormais ex-club : « J’avais peut-être un peu envie de prouver et je me sentais bien. J’ai aussi eu une bonne défense et une équipe qui m’a portée ». L’issue du match voit le CPB Hand s’imposer et Marine boucler la boucle avec une dernière grosse prestation mais aussi le plein de confiance.
« Mon emploi du temps était calculé à la minute près »
Anecdotique bien sûr et surtout l’occasion de se remémorer les grands moments passés avec les « Noir et Rose » : « Ça été une expérience très enrichissante et je suis très contente d’avoir eu l’opportunité d’évoluer en D2. Malgré la défaite, j’ai pu jouer à la Glaz Arena devant des personnes de ma famille et en étant élue meilleure joueuse. Il y a aussi ce match à Nîmes où nous gagnons dans les dernières secondes et où je fais un arrêt important en toute fin de match. Mais avec mes études de kiné à coté, j’avais un emploi du temps très chargé ».
Comprenez par là cinq entraînements par semaine (à Acigné où le SGRMH s’entraîne) plus deux séances de musculation, de nombreux week-ends dans l’année et donc les études à gérer en parallèle. Trop pour la jeune gardienne : « C’était très intense et je n’avais pas d’aménagements. Il m’arrivait d’aller à la salle à 7h pour ensuite commencer les cours à 8h. Je mangeais aussi parfois pendant le cours pour ensuite pourvoir faire mon entraînement le mercredi midi. Mon emploi du temps était calculé à la minute près et le peu de temps que j’avais me servait à réviser ou à préparer mes cours ».
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Quatre joueuses de Saint-Grégoire ont rallié Géniaux cette année
Alors que sa dernière année d’études se profile et le Mémoire allant avec, le choix de rejoindre le CPB se présente rapidement comme une alternative logique. Dans un championnat de Nationale 1 qui reste pourtant exigeant, pas question pour Marine Boudaud-Fuseau de faire une pause handball : « J’adore ça et j’en fais depuis quinze ans. Je ne me voyais pas arrêter le handball car c’est aussi un équilibre et une échappatoire pour relâcher la pression des études. Je voulais avoir davantage de temps de jeu et je voulais aussi rester à un certain niveau ».
Incontournable du handball breton, le Cercle Paul Bert garde sa réputation de club compétitif et familial, où il fait bon de mener ses projets étudiants comme professionnels : « C’est un club que je connais depuis je suis à Rennes et sur lequel j’ai toujours eu des bons retours. Je peux confirmer qu’il est resté familial avec beaucoup de bénévoles investis ». Une passerelle entre les deux clubs qui tourne d’ailleurs à plein régime avec quatre joueuses de Saint-Grégoire ayant rallié Géniaux cette année (Émeline Pennaneac’h, Adèle Blanchard, Jeanne Carnot et donc Marine Boudaud-Fuseau), Soukaïna Benachour faisant le chemin inverse.
« Ça me permet d’être plus performante car je suis un peu moins surmenée »
Évoluer avec ses copines grégoriennes, une autre bonne raison de rejoindre les Verts : « Adèle est une très bonne amie et nous en avons aussi parlé avant de venir car ce n’est pas une décision à prendre comme ça. Il y a aussi Jeanne et Emeline, et forcément, c’est un plus d’avoir des gens que tu connais pour profiter du match et de l’après-match ».
Avec l’objectif premier d’obtenir son diplôme à la fin de l’année, les premiers pas en terres cerclistes la conforte dans son choix : « C’est déjà beaucoup plus simple de concilier les études et les entraînements. Je suis à dix minutes à vélo de la salle et j’ai plus de temps pour moi. Ça représente moins de charges et j’ai été plus sereine pour aborder ma rentrée. Je pense que ça me permet aussi d’être plus performante car je suis un peu moins surmenée ».
Une doublette prometteuse avec Fanny Simon – « elle aussi dans l’échange » – et une réputation à faire perdurer sur les parquets de N1 pour le CPB Hand. Celle d’une défense difficile à contourner où l’on prend des coups et où l’on marque difficilement, où attendra désormais, derrière une défense agressive et efficace, Marine Boudaud-Fuseau, nouveau dernier rempart de la « Team CPB ».