Arrivée en France il y a trois ans, la Monténégrine Milica Trifunovic va découvrir son troisième club dans l’hexagone. Après des passages au Havre et à la Stella Saint-Maur, la voici débarquée en Bretagne avec la ferme intention de s’y imposer et d’aider le club dans sa progression.
L’appétit vient en mangeant… Septième de D2F la saison dernière au terme d’un exercice convaincant, Saint-Grégoire aborde le nouveau chapitre 2024-25 avec ambition. Pour poursuivre sa montée en puissance dans la division, le club grégorien pourra compter sur une nouvelle ailière droite, également capable d’évoluer arrière droite : Milica Trifunovic. À prononcer « Milissa » et non « Milicha », pour ceux qui souhaiteraient s’offrir une petite photo souvenir à la fin d’un match à la Ricoquais.
Si de nombreux jeunes garçons ou demoiselles ont pu vibrer sur les exploits de Léon Marchand, Félix Lebrun ou encore Pauline Ferrand-Prévot lors des derniers Jeux Olympiques de Paris 2024, Milica Trifunovic fait partie des jeunes filles marquées par l’épopée de l’équipe féminine du Monténégro médaillée d’argent aux Jeux de Londres en 2012.
Rajoutez à cela la victoire du club de sa ville d’origine Buducnost en Ligue des Champions la même année et voilà Milica définitivement piquée au handball : « Au Monténégro, le handball est le sport le plus populaire chez les femmes. Je me rappelle avoir regardé la médaille d’argent de l’équipe nationale aux JO 2012 ainsi que la victoire de Buducnost en Ligue des Champions. C’est ce qui m’a motivé à commencer ce sport et j’ai ensuite eu ce rêve de devenir joueuse professionnelle ».
Une saison en première division avec la Stella Saint-Maur
Pour faire de ce rêve une réalité, et après avoir fait ses débuts dans sa ville natale de Podgorica, la jeune ailière s’envole pour la Slovaquie et signe son premier contrat professionnel au Luventa Michalovice. Vient ensuite l’opportunité française avec une première expérience au Havre. Après une saison en Normandie, elle tape dans l’œil de la Stella Saint-Maur, tout juste promue en Première division. Une aubaine et la possibilité de découvrir le plus haut niveau français.
Mais on le sait, l’écart qui sépare les deux divisions est souvent (trop) grand et le club francilien termine dernier : « Nous avions beaucoup de pression, car le club venait de monter. Ça a été difficile de rivaliser, surtout face à des clubs qui ont nettement plus d’expérience. Maintenant, j’ai besoin de temps pour retrouver ma place et j’espère ensuite avoir la chance de revenir en première division » (ndlr : malgré une descente sportive, la LBE vient d’annoncer le repêchage de la Stella Saint-Maur suite à la liquidation judiciaire des Neptunes de Nantes).
« C’était aussi important pour moi de rester en France, car j’aime bien la philosophie de jeu pratiquée ici »
Contrainte à un temps de jeu réduit (23 feuilles de match, 14 buts pour 34 tirs), Milica se cherche un nouveau projet et cela tombe bien, Saint-Grégoire est intéressé par son profil : « J’ai beaucoup parlé avec Olivier. Il a été très gentil et il souhaitait vraiment que je vienne. C’est très important de sentir qu’un coach veut te faire venir. Il m’a dit que je pourrais évoluer en tant qu’arrière droite, poste sur lequel j’ai déjà joué plus jeune (jusqu’à ses 16 ans avant de basculer à l’aile).
Dans une carrière, c’est bien de pouvoir jouer sur deux postes. Nous avons parlé du projet de l’équipe qui essaie de viser le plus haut possible. C’était aussi important pour moi de rester en France, car j’aime bien la philosophie de jeu pratiquée ici ». Joueuse imposante d’1,80m qui aime défendre, – « j’ai appris comme ça étant petite » – , elle présente aussi l’avantage de pouvoir évoluer sur l’aile droite, poste où il faut courir vite et prendre des décisions rapidement.
Si elle n’arrive pas en terre inconnue et retrouve Émilie Despiau, nouvelle recrue grégorienne arrivant elle aussi de la Stella, ou encore Lila Päkel avec qui elle a évolué au Havre, Milica Trifunovic sait qu’il faudra un peu de temps avant de trouver ses repères : « La préparation physique a été dure, mais c’est toujours comme ça quand tu commences quelque chose de nouveau. Il faut du temps pour s’adapter et mettre une nouvelle équipe en place. Ça reste une expérience positive et globalement, tout se passe très bien ».
Et comme le calendrier est parfois taquin, la joueuse monténégrine retrouvera son ancien club du Havre lors de la première journée, club dans lequel évolue dorénavant Juliette Guerrier, ancienne arrière droite des « Noir et Rose ». Avec un air de passage de témoin.