Handball – Cesson : Sébastien Leriche : « Convaincu que l’on valait et que l’on pouvait faire mieux »

Sébastien Leriche tire les leçons de cet exercice 2023-24.
Sébastien Leriche fait le bilan de la saison. Crédit : JRS

Deux places en dessous des deux saisons précédentes, le CRMHB a néanmoins réalisé un bel exercice 2023-2024, s’abritant assez vite pour le maintien malgré une phase aller plus compliquée. Les bases sont là pour l’an prochain, et plus loin, avec un projet du club qui continue de s’ancrer au fil des mois. Récemment prolongé, Sébastien Leriche tire les conclusions.

Vous terminez à un classement inférieur à la saison passée et pourtant, l’impression générale reste positive, notamment sur la seconde partie de saison. Est-ce aussi votre avis ?

Je n’ai pas de regrets sur l’ensemble de l’année car nous réussissons globalement une moins bonne première phase que lors des saisons précédentes mais une bien meilleure seconde. Pour ce qui est de cette première partie compliquée, les raisons sont identifiées. Les recrues arrivées avaient besoin de temps pour s’adapter ou même être prêtes, à l’image d’Hakon Ekren arrivé diminué ou Daniel Mosindi, blessé.

Nos gardiens ont été aussi le fil rouge de la saison, en notre défaveur puisque nous n’avons jamais pu profiter d’Arnaud à 100 %. Milos Mocevic s’est blessé au moment où il trouvait le rythme. Nous avons alors perdu la confiance, douté mais heureusement, la suite fut meilleure.

Le match de Nîmes au retour de la trêve a-t-il été le déclic ?

Clairement, oui. Fin janvier, nous étions là où nous aurions aimé être fin août et les choses se sont bien enchainées. Nous avons réalisé trois mois de très bonne facture, proches de ce que nous souhaitions vraiment faire cette saison. Nous avions du retard mais sommes bien revenus, assurant rapidement le maintien puis venant titiller la zone que nous visions. Je n’ai pas de regrets sur la saison, la 11e place est logique, mais elle ne me satisfait pas car je suis convaincu que l’on valait mais surtout, que l’on pouvait faire mieux, malgré notre retard de la phase aller.

« Je ne veux pas que l’on soit ambitieux uniquement lorsque nous avons peur »

C’est-à-dire ?

Il fallait aller le chercher, ce maintien ! Je pense qu’une fois que nous avons été à l’abri, il a manqué quelque chose pour aller chercher mieux et c’est ce qui me chagrine. Avec deux ou quatre points de plus, nous aurions pu intégrer le top 10, voire mieux, et nous avions les opportunités de le faire. Il faut savoir si l’on veut être des joueurs qui visent le maintien en Starligue et s’en contentent, ou si nous voulons aller chercher plus haut.

On a su trouver des solutions, des ressources quand nous étions dans le dur mais je veux que ce soit aussi le cas autrement. L’exigence, c’est ça et je ne veux pas que l’on soit ambitieux uniquement lorsque nous avons peur. Perdre à Dunkerque comme on l’a fait, ça ne me plait pas et notre progression passera par là. Quand la moindre petite porte s’entrouvre pour progresser, grimper, on doit s’y engouffrer !

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Avec le staff, vous avez prolongé jusqu’en 2027. Voilà qui doit t’offrir le temps de continuer à grandir avec le club…

Je suis ravi de la confiance témoignée par les dirigeants en notre travail et nous allons tout faire pour répondre aux attentes et au projet du club. S’ils l’ont fait aussi rapidement, à un an et demi de la fin de mon contrat, c’est qu’ils ont aussi l’envie de continuer, de savoir qui sera à la tête de l’équipe quand il faudra renouveler et partir sur un nouveau cycle.

Ils savent aussi forcément via mon agent qu’il y a eu quelques approches mais pour moi, les choses étaient claires : tant que Cesson ne m’avait pas clairement exprimé son souhait, je ne pousserais pas plus loin. Je sais ce que j’ai ici, je suis heureux avec mon staff et l’herbe n’est pas toujours plus verte ailleurs.

Quel sera l’axe principal pour continuer à viser plus haut ?

Il faut dissiper pour de bon cette culture du petit, arrêter de nous voir comme tels et saisir les opportunités. Limoges est monté en même temps que nous, en 2020 et ils sont aujourd’hui cinquièmes, en ayant construit progressivement. Il faut regarder ce qui se fait là-bas aussi, c’est un bon exemple. Je veux m’entourer de gens ayant ce souhait d’être toujours ambitieux, à chaque match, pour être le plus haut possible.

Nous devons travailler cette culture-là pour confirmer l’an prochain où notre groupe sera très stable, avec simplement deux mouvements, et être le plus solide possible au moment d’attaquer 2025 où beaucoup de joueurs seront en fin de contrat, avec de nombreuses décisions qui seront prises. J’espère que l’on sera dans la lignée de notre seconde partie de saison.

Un dernier mot sur le départ du capitaine, Sylvain Hochet. Il sera forcément très difficile à remplacer…

Pas difficile, impossible ! On ne remplace pas Sylvain Hochet. Sur le terrain, oui, il y aura toujours des solutions, des profils différents mais dans un vestiaire, c’est autre chose. Personne ne peut imaginer la place qu’il prenait dans le vestiaire, son importance et il va nous manquer, à tous, moi y compris, bien sûr. Il y aura un avant et un après.

Pour le capitanat, le leadership, les choses se feront naturellement, selon les profils, les échanges. Il ne sera pas demandé de faire du Syssoo, ils seront peut-être deux ou trois à prendre ce rôle mais si ne sera pas forcément moins bien, ce sera forcément différent.

Signature de l'auteur, Julien Bouguerra