C’est une page monumentale qui se tourne au CRMHB avec le départ de son capitaine emblématique Sylvain Hochet après une ultime sortie contre Créteil, le 31 mai. 17 ans passés au club et une fidélité rare pour celui qui a tout connu avec Cesson, du Palais des Sports à la Glaz Arena en passant par le Liberté. 17 années forgées par de multiples rencontres et l’occasion donnée par le «JRS» pour certains d’adresser un dernier message à Sissou !
Hugo Kamtchop, ancien joueur du CRMHB, formé à Cesson, aujourd’hui à Nîmes
« J’ai toujours considéré Sylvain comme un grand frère en Bretagne »
« Sylvain m’a immédiatement pris sous son aile lors de mon arrivée à Cesson au centre de formation à 17 ans. Il vous dira même que je suis arrivé sans style et sans coupe de cheveux et qu’il m’a construit sur toute la ligne, ce qui est bien sûr faux (rires). J’ai toujours considéré Sylvain comme un grand frère en Bretagne et nous avons noué une relation forte assez rapidement. Lorsque tu côtoies un joueur comme lui et que tu partages également ses valeurs, ça te transcende dans la combativité et dans l’esprit de guerrier.
C’est un joueur qui n’a jamais triché et qui a toujours été fidèle à ses valeurs. Il a cette capacité à entrer dans la tête de ses adversaires et d’éteindre complètement leur match. Là-dessus, Sissou n’a pas son pareil dans le championnat. Son apport sur le terrain et bien sûr dans le vestiaire vont laisser un grand vide dans l’équipe. Un dernier message personnel ? Il sait où me trouver s’il veut voir à nouveau ce fameux regard qui ne trompe pas ! Il comprendra (rires). »
Romain Ternel, ancien joueur de Cesson, aujourd’hui à la formation à Toulouse
« Le premier nom que j’ai donné pour prendre le capitanat »
« La première fois que j’ai vu Sylvain et vraiment discuté avec lui, c’était lors d’un rassemblement avec l’équipe de France espoirs. Nous devions être en 2005 et où on se demandait ce que nous faisions là… Moi j’étais à Villeneuve d’Ascq et lui déjà à Cesson, alors qu’au milieu de nous, il y avait des Anic, Honrubia, Gérard… Il était déjà décalé, insouciant et fou, avec ses codes et son rire déjà prononcé. Et puis nous nous sommes retrouvés quelques années plus tard et je peux assurément dire que nous avons été frères d’armes !
Il fait partie des joueurs qui ont permis au club de monter en première division et il n’y avait certainement pas grand monde qui misait sur lui au départ mis à part David Christmann. Pour moi, il représente la combativité à l’état pur. À l’entraînement, entre lui et Jacques Edjenguele, ça cognait. Tout était histoire de défi, de marquer son territoire et de défendre ses couleurs. Il a du sang bleu et rose dans les veines et quand David m’a posé la question de savoir qui pouvait prendre le capitanat à mon départ, c’est le premier nom que j’ai donné.
« Sylvain, si tu as un coup de mou et que tu le regardes droit dans les yeux, ça remonte direct ! »
Il est capable de naviguer avec tout le monde et il est surtout honnête, exigeant et déterminé ! « Déter' » comme il aimait souvent le dire (rires) ! Sylvain, si tu as un coup de mou et que tu le regardes droit dans les yeux, ça remonte direct ! Il a fait un phlegmon un jour et il n’est pas passé loin de la catastrophe. Il a perdu une quinzaine de kilos, mais il a bossé comme un malade et il est revenu dix fois plus vite que la normale.
Sylvain ne lâche rien, sur le terrain mais aussi dans la vie en général. Il a aussi gardé ses potes d’enfance. Ils n’étaient jamais loin de lui et il est très attaché à la famille. Je n’ai pas de mots suffisants pour exprimer l’admiration que je peux avoir envers lui et j’envie le fait qu’il ait choisi de rester dans son club de cœur pendant toute sa carrière. Mon ami, j’espère que tu auras droit à l’ovation que tu mérites. « Machalou ! »
Nicolas Lemonne, ancien gardien international passé au CRMHB, aujourd’hui responsable administratif du club
« Je l’ai connu jeune joueur, un peu « foufou », avec sa Xantia et un McDo à l’arrière »
« Je l’ai connu jeune joueur, un peu « foufou », avec sa Xantia et un McDo à l’arrière, puis je l’ai retrouvé en 2018 en patron de l’équipe, aussi bien sur le terrain qu’en dehors. Il avait grandi mais il avait conservé sa grinta et son énergie. Une énergie qu’il devra canaliser dans une autre activité car sinon, quand l’heure de la retraite sonnera, je souhaite bien du courage à Valou (rires).
Sylvain n’a connu qu’un club professionnel et c’est exceptionnel ! Cela montre son attachement à Cesson et sa fidélité. Si la Glaz Arena appartenait au CRMHB, son maillot aurait sûrement trôné au-dessus du terrain. »
Rémy Gervelas, ancien gardien au CRMHB,, aujourd’hui à Tremblay
« Toujours de bonne humeur et c’est un exemple à suivre »
« Un mot pour parler de Sylvain ? Il faudrait écrire un livre tellement c’est long mais je vais essayer de faire court (rires). Je le considère comme un frère d’une autre mère et c’est une magnifique rencontre. C’est quelqu’un qui est toujours de bonne humeur et c’est un exemple à suivre que ce soit sur le terrain ou en dehors. Je suis fier de lui, de sa carrière et de tout ce qu’il a entrepris. Je suis serein sur ce qu’il fera après et il le fera bien. D’ailleurs, je suis pressé de boire un petit punch avec lui.
C’est un véritable soldat, c’est-à-dire qu’il donne sa vie sur le terrain, mais aussi pour les autres joueurs. C’est un vrai meneur d’hommes. Je crois que son film préféré c’est « 300 », c’est assez révélateur. C’est un travailleur, un mec qui ne lâche pas et qui aime relever des défis. Sans rentrer dans les détails, je me souviens d’une anecdote marrante où il avait pris les Converse de Romain Briffe mais elles étaient trop petites, en 42. Il doit encore s’en rappeler… (rires). »
Benoît Doré, ex-capitaine et ailier du CRMHB,, retraité du handball
« Un leader de vestiaire qui se bat tout le temps, en match comme à l’entraînement »
« J’ai vu Sylvain arriver tout petit à Cesson, même si je n’étais pas très grand non plus (rires) et nous avons un peu grandi ensemble, mine de rien. Nous avons joué au moins dix ans ensemble à Cesson. Quand nous étions en D2, nous jouions au même poste et pourtant nous nous sommes souvent retrouvés sur le terrain en même temps. Nous nous gérions tous les deux et quand l’un de nous était cramé, il disait à l’autre : « c’est à toi ! » C’est une doublette qui s’est très bien passée.
Pour moi, Sylvain ça reste le mec que tout le monde connait car c’est le même en dehors du terrain. Sur le parquet, c’est un leader du vestiaire et il se bat tout le temps, en match comme à l’entrainement. Il n’a jamais triché et il a toujours eu le même état d’esprit. Ça été un vrai plaisir de jouer à côté de lui. Il y a des saisons où ça défendait tellement fort à Cesson que les arbitres ne savaient même plus qui sanctionner (rires).
« Cette fidélité est rare et ça reste une magnifique valeur »
Je garde aussi le souvenir de nos matchs de foot disputés tous ensemble. En parlant de souvenirs, je me rappelle d’un déplacement à Sélestat. Dans le bus, chacun avait une place et Sissou était toujours au fond à gauche. Sauf que cette fois-ci, au lieu d’avoir 50 places, il n’y en avait que 25 et il y avait deux sorties, dont une au fond à gauche. Il n’avait pas sa place habituelle et ça été infernal (rires).
Il faut imaginer des bébés de deux mètres les uns à côté des autres comme à l’école. Je me souviens qu’à ce moment-là, nous nous étions dit que nous n’allions pas galérer autant pour ne pas gagner et nous l’avions emporté. Enfin, je veux le féliciter pour sa longévité, c’est un peu le Romain Danzé de Cesson. Il a tout mon respect car dans le monde d’aujourd’hui, cette fidélité est rare et ça reste une magnifique valeur. »
Nikola Karabatic (faut-il le présenter ?)
« Je lui souhaite le meilleur dans cette deuxième vie qui nous arrive en même temps »
« Je garde le souvenir d’un grand combattant sur le terrain, d’un joueur qui donne tout et qui mouille le maillot. Un joueur très agressif et qui insuffle cet état d’esprit de combat à toute son équipe en plus de ses beaux buts à l’aile gauche, de ses « Chabalas», mais aussi de ses petits chambrages qui pouvaient énerver certains gardiens. En tant que capitaine, il représentait vraiment l’âme de cette équipe cessonnaise.
Une équipe chez qui il était toujours difficile de gagner parce qu’elle avait, d’abord, beaucoup de qualités handballistiques mais aussi et surtout des grands combattants qui se donnaient toujours à fond en étant agressifs et en s’engageant pleinement dans les duels, que ce soit en attaque ou en défense. Je trouve que Sylvain représente parfaitement cet état d’esprit de guerrier et je lui souhaite bien sûr le meilleur dans cette deuxième vie qui nous arrive en même temps. Je lui souhaite beaucoup de bonheur pour la suite. »
Romain Briffe, au CRMHB de 2010 à 2016 et de 2020 à …
« Son mental représente les valeurs du club »
« Son parcours est remarquable. Il est arrivé à Cesson en même temps que moi, à un poste qui n’était pas le sien. Il a su progresser, s’imposer pour devenir un très bon ailier de D1 et un défenseur redoutable. Sylvain a traversé beaucoup de choses, notamment quand le club voulait le prêter. Il a eu aussi un gros souci de santé, j’étais allé le voir sur son lit d’hôpital, il avait perdu beaucoup de poids mais il était sûr qu’il reviendrait, rejouerait, et il l’a fait !
Il y a aussi eu les retraits de capitanat mais ce qui m’impressionne, c’est qu’il a toujours eu confiance en lui, en ce qu’il pouvait faire. Même quand on lui disait « Tu ne seras plus cessonnais », il disait « je serai là » et le faisait. J’ai un immense respect par rapport à tout ça. Son mental représente les valeurs du club et il l’a démontré toute sa carrière et c’est assez unique. Humainement, il a eu un rôle énorme pendant ces 17 années.
« Je suis hyper fier d’avoir été à ses côtés sur le terrain et dans la vie »
Il est devenu capitaine, intégrait les nouveaux joueurs, était précieux dans la gestion des moments difficiles, en sachant dédramatiser. Sylvain sait décoincer tout le monde. Il y aura un énorme vide l’année prochaine sur ce plan-là, peu de gens ont cette capacité-là. Personnellement, je suis hyper fier d’avoir été à ses côtés sur le terrain et dans la vie. C’est devenu mon ami très vite, il m’a beaucoup aidé.
Il est fidèle et je sais que je peux compter sur lui. Il peut te remonter le moral dans les moments durs et son énergie est immense, et rare. C’est le joueur qui a le plus marqué le club et dans l’ascension du club à ce niveau-là, son rôle a été primordial. Je pense qu’il est sous-estimé. En coulisses, il fait beaucoup de choses non visibles de l’extérieur et le club lui doit beaucoup pour cela. Merci pour tout, Sissou ! »