Fraîchement médaillé d’argent aux derniers championnats du monde par équipes avec l’équipe de France, Jules Rolland savoure cet exploit retentissant. Le pongiste de Thorigné-Fouillard revient sur cette première médaille française depuis 1997 et se projette déjà sur la fin de saison avec le TFTT, avec une seule idée en tête, le maintien.
Comment le vice-champion du monde avec les Bleus que tu es devenu a-t-il vécu cette compétition ?
Je disputais mon deuxième championnat du monde par équipes et j’avais déjà une petite expérience de tout cela. Ce n’était pas quelque chose de nouveau mais contrairement à 2022, nous avions un joueur supplémentaire. Cela nous a permis de faire tourner un petit peu plus facilement pendant les poules afin de bien aborder la suite. Avec Lilian Bardet, nous étions à disposition pour permettre aux trois autres joueurs de souffler (ndlr : Alexis Lebrun, Félix Lebrun et Simon Gauzy).
L’idée était d’apporter un maximum à l’équipe, notamment lors des entraînements quand les autres en avaient besoin, et sur certains matchs de poule. C’est un rôle différent de celui que nous avons en club, mais nous avions tous le même but et tirions dans le même sens. C’était une aventure incroyable !
« C’est comme si nous avions joué Nadal, Djokovic et Federer… »
Est-ce frustrant de ne pas avoir eu beaucoup de temps de jeu ?
Quand nous sommes arrivés sur la compétition, nous connaissions nos rôles et c’était normal. Les trois leaders de l’équipe sont dans le top 30 mondial. Nous nous attendions à ne pas trop jouer, mais nous nous tenions prêts. Bien sûr que j’aurais aimé disputer le quart ou la demi-finale, mais je n’avais aucune prétention par rapport à ça. C’était le meilleur choix possible. Ça reste hyper enrichissant pour moi car tu t’entraînes avec des top joueurs. Il y a beaucoup d’intensité et ça me fait énormément progresser.
La Chine était-elle tout simplement trop forte en finale ?
Il faut se rendre compte que nous avions les cinq premiers joueurs mondiaux en face de nous et ce sont les trois premiers qui ont disputé la finale. Pour faire un parallèle avec le tennis, c’est comme si nous avions joué Nadal, Djokovic et Federer. En gros, trois monstres. Il y a une petite bascule dans cette finale avec une balle d’égalisation en notre faveur lors de la deuxième rencontre. Mais finalement, il n’y a pas de regrets, ils ont été plus forts. Alexis et Félix s’en rapprochent, et ils sont encore très jeunes. Pour battre la Chine par équipe, c’est très compliqué. Il faut faire trois exploits.
« Les déplacements un peu partout dans le monde font dorénavant partie de mon quotidien. »
Comment as-tu géré la période entre janvier et mars avec beaucoup de compétitions internationales ?
Avec le nouveau calendrier WTT, cela fait un peu plus d’un an que c’est comme ça. Il y a énormément de tournois et c’est vrai que ça fait parfois beaucoup, mais je m’y suis habitué. Les déplacements un peu partout dans le monde font dorénavant partie de mon quotidien. Néanmoins, j’aurais tout de même besoin d’une coupure cet été (rires). J’ai d’ailleurs enlevé plusieurs compétitions internationales en fin d’année 2023. J’ai senti que je commençais un peu à être à bout mentalement et ça se ressent sur la table.
Tu rebascules désormais sur la Pro A et sur la fin de saison avec le TFTT, comment abordes-tu cette dernière ligne droite ?
Nous avions un petit matelas d’avance en novembre, mais que nous avons perdu sur les trois derniers matchs en ne prenant qu’un seul point. Pour autant, nous sommes encore largement dans la course. Nous sommes un peu dans la même situation que l’année dernière et nous avons prouvé que nous étions capables de renverser la situation. Même si je pense qu’il faudra être encore meilleurs puisque le championnat s’est encore amélioré.
Avec les Jeux Olympiques en France, le championnat doit se terminer fin avril, ce qui annonce un mois bien chargé. Cela va aussi nous permettre d’enchaîner les matchs, de souder l’équipe et d’être focus à 200%. Avec moins de WTT, nous serons moins « dispersés » et donc davantage disponible pour le club. Sincèrement, je pense que nous allons le faire.