Respectivement dernier de Ligue B et avant-dernier d’élite Access, les équipes masculine et féminine du REC Volley connaissent un exercice 2023-24 plus que compliqué. Le manager réciste, Éric Hallé, fait le point sur la situation du club et n’élude aucun sujet, dont celui d’un probable maintien, hors parquet.
Sportivement, un bilan forcément négatif
Si le sport est souvent une histoire dépendante d’un contexte donné, la saison des garçons du REC Volley n’en reste pas moins décevante. Certes, il y a eu des départs importants l’été dernier, comme ceux de Valentin Bouleau ou Titouan Hallé, mais aussi des espoirs non confirmés : « Par rapport à ce que nous aurions pu espérer, c’est une saison compliquée et nous ne nous attendions pas à être derniers.
Je reste convaincu que nous avions un groupe qui aurait pu mieux figurer. Mis à part contre Cannes et Saint-Quentin, nous avons été plutôt bons à domicile. C’est surtout décevant à l’extérieur. De plus, nous n’avons pas été épargnés par les blessures. Brendan Gouessant s’est fait une fracture du doigt avant la saison, puis Philippe Tuitoga et Clément Castelnau se sont blessés au moment où nous pouvions prendre des points.
Néanmoins, nous avons aussi démontré notre capacité à former des jeunes joueurs de haut niveau et de prendre le relais du pôle espoirs de Dinard. Étant donné leur âge, ils ont des lacunes, mais ils sont au niveau ».
Des descentes a priori pas à l’ordre du jour
À l’instar de France Avenir, la jeunesse, aussi talentueuse soit-elle, a ses limites. Autre départ d’avant-saison, celui de l’entraîneur Quentin Marion, remplacé par Olivier Bouvet. L’ancien responsable du centre de formation qui n’a pas été ménagé pour sa première sur le banc réciste : « Pour une première expérience, Olivier Bouvet n’a pas été mis dans un fauteuil », concède le manager général.
Pour revenir à cette histoire de contexte, la saison des filles du REC Volley, bien qu’elle aussi délicate, est à nuancer. En prenant le dernier strapontin pour la nouvelle division d’Elite Access, la mission de bien figurer au classement s’annonçait déjà difficile avant même le début de saison : « Les filles sont avant-dernières d’une division qui comprend les formations qualifiées en play-offs l’année dernière.
Côté féminin, je considère que c’est une réussite. Ces filles n’étaient pas forcément titulaires dans leurs clubs précédents et elles donnent 200% de ce qu’elles peuvent donner. Elles ont fait le job contre Calais et doivent maintenant le refaire en play-downs pour être à l’abri d’une descente. Nous avons passé un cap énorme et il y a maintenant une vraie différence entre nous, en bas de l’Elite Access, et l’Elite normale ».
Grâce à leurs deux succès contre Calais durant la saison régulière, les joueuses de Yann Chubilleau se sont mises dans des bonnes dispositions en vue du maintien. Pour faire simple, si le REC Volley venait finalement à terminer dernier de sa poule à la fin des play-downs, il affronterait le 13ème de l’Elite Amateur, dans un barrage aller-retour, et l’avantage de recevoir au retour.
Il faudrait donc un véritable cataclysme pour voir les filles descendre mais pour autant, les matchs de play-downs seront à prendre au sérieux. En Ligue B, la dernière place semble promise aux « Noir et Blanc », mais pas la descente, en tout cas d’un point de vue administratif : « Il y a deux choses. Le résultat sportif d’abord, avec une descente pour le dernier de Ligue B et une montée d’Elite. Ensuite, pour prétendre à la montée, il faut déposer un dossier d’accession et répondre à un certain cahier des charges validé par la DNACG, et bien sûr, jouer les play-offs.
Un seul club en Elite a rempli ce dossier, c’est Chartres, mais ils ne sont pas qualifiés pour les play-offs, donc il n’y a pas de candidat potentiel. Avignon et Lyon n’ont pas le droit de monter car ils ont une sanction indiquant l’obligation de rester deux ans en Elite. Nous n’avons aucune certitude, mais normalement, nous devrions conserver notre place en Ligue B ».
Préparer la saison prochaine
Après, la Ligue de Volley n’est plus à une innovation près et mesure et prudence restent de mise. La DNACG avait ainsi infligé deux points de pénalité au REC Volley en cours de saison. Éric Hallé précise : « C’est un problème de timing sur des informations transmises à la DNACG concernant le centre de formation et sur les moyens de prises en charges des frais de restauration et de logement.
Les deux points retirés ont malgré tout été confirmés par le conseil supérieur de la DNACG et notre appel au conseil supérieur a été refusé. Maintenant, on a fait une demande de conciliation au comité national olympique ». Avec un exercice compliqué sportivement, la question des entraîneurs se pose, mais aussi celle des joueurs : « Nous allons constituer l’équipe pour l’année prochaine durant le mois de mars », explique le manager général.
Des arrivées probablement, et des départs également. Olivier Bouvet nous confiait que des choix étaient en cours sur l’effectif actuel. Concernant les entraîneurs justement, Éric Hallé pense « continuité », tout en attendant les premiers retours des joueurs : « Ça serait un peu facile de dire que ce n’est que de la faute du coach. Un projet, ça se construit dans la durée et j’intègre l’entraîneur.
Cette continuité est importante et Yann et Olivier sont pleinement impliqués. En tant que manager général, je dois faire en sorte que les coachs puissent travailler sereinement. Néanmoins, je n’ai pas encore rencontré les joueurs individuellement. Nous aurons des avis de l’intérieur et nous savons qu’il y a toujours des reproches ».
La question financière sera aussi prépondérante en vue de la saison prochaine, la Ligue B affichant de grosses difficultés dans ce secteur : « La Ligue B a perdu dans son ensemble plus de 991.000 € touchant 100% des clubs, dont six à plus de 100.000 €. Il peut y avoir des mauvaises surprises pour pas mal de clubs. De notre côté, nous ne sommes pas au top mais pas mal non plus.
À Rennes, nous ne sommes pas bien subventionnés en comparaison des autres clubs de volley. Avec un niveau de subventions aussi peu élevé, c’est impossible. Moi, je ne resterai pas très longtemps dans ces conditions-là, sans évolution du budget, et ça pourrait compromettre la suite de mes engagements », explique Eric Hallé, lassé.
Même si le REC Volley s’en sort raisonnablement au niveau des partenariats privés, le club souffre encore de la liquidation du Rennes Volley 35, notamment en termes d’image : « Nous subissons encore les affaires du Rennes Volley 35. Il y a une confusion qui a été maintenue et aujourd’hui ça nous pénalise énormément. Il va falloir se sortir de ça ».
Pour ce faire, le REC Volley mise sur trois engagements majeurs. L’équité hommes-femmes avec des moyens équitables, la lutte contre la précarité des joueurs et des joueuses en réunissant les conditions pour qu’ils puissent mener un double projet et enfin, un engagement sur le climat en étant ambassadeur du Warming Stripes (bandes climatiques) et en réduisant son bilan carbone. Si cela ne fait pas gagner de match, cela renforce forcément un club encore en construction pérenne pour durer au haut niveau.