À 27 ans, Lucas Fontaine est l’une des figures emblématiques de l’Union Rennes Basket. Au club depuis une douzaine d’années et aujourd’hui capitaine des « Noir et Blanc », le meneur de jeu décrypte la saison en cours et revient sur son rôle, notamment auprès des plus jeunes.
Au moment d’entamer la dernière ligne droite du championnat, vous réalisez une première phase plus qu’intéressante, quel est ton ressenti ?
Nous réalisons un super parcours, d’autant plus après un été difficile. Nous ne savions pas trop sur quoi nous allions suite aux nombreux départs et nous nous attendions à vivre une saison compliquée. Cependant, nous nous sommes vite rendu compte que l’état d’esprit était bon et c’est la deuxième année de suite où l’ambiance est vraiment top.
Ça te permet de te focaliser sur tes matchs. Nous sommes contents d’aller à l’entraînement et les résultats ont suivi. Pascal Thibaud et Bastien Demeuré ont réussi à insuffler une bonne dynamique et les jeunes sont très à l’écoute.
Récemment, il y a aussi eu ce match de coupe de France contre Nancy…
Nous savions qu’il y avait très peu de chances de passer, mais nous l’avons préparé comme un match de championnat, pas en mode c’est une Pro A. Le staff a fait du scouting comme pour une équipe de Nationale 1.
Sur le terrain, c’est simplement le talent qui a parlé, avec une sacrée armada en face. À ce niveau-là, ce n’est pas le même sport. Mais je suis hyper fier des gars. Nous avons continué à jouer et nous nous sommes sentis respectés par Nancy.
En parlant des jeunes, comment se passe le partage du poste avec Kameronn Selebangue ?
Kameronn est quelqu’un de très droit et de très bien élevé. C’est hyper facile de communiquer avec lui au quotidien et il a beaucoup de talent. D’un côté, je lui partage mon expérience, et de l’autre, je me sers aussi de ses qualités pour m’améliorer.
De plus, il est blagueur et nous pouvons rigoler ensemble. Même s’il n’y a pas beaucoup de meneur avec qui je ne me suis pas entendu, j’ai été à sa place il y a quelques années, et je fais en sorte de l’aider dans sa progression.
Tu sembles faire l’unanimité en tant que capitaine, notamment avec ta bonne humeur. Comment appréhendes-tu ce rôle ?
C’est ma cinquième année en tant que capitaine, mais nous avons tout de même refait une élection en début de saison. J’ai beaucoup de responsabilités et je suis un garant de ce qu’il se passe dans le vestiaire. Je dois parfois faire le tri dans ce qu’il se dit d’un côté, celui des joueurs, et de l’autre, celui des coachs.
Par nature, je suis quelqu’un d’assez jovial et je n’ai pas le temps de m’arrêter sur le négatif. Au quotidien, je suis d’humeur égale et j’essaie de tirer le positif de chaque situation.
« Mon rêve, c’est de participer à une montée en Pro B »
Avec Joffrey Sclear et Clément Poncet-Leberre, vous constituez un groupe « d’anciens » avec la mission de transmettre certaines valeurs marquées URB ?
Nous-mêmes, nous avons hérité d’une certaine culture club. Je pense aux anciens joueurs qui nous ont transmis ces valeurs. Quand j’étais jeune, ça m’avait impressionné. Par exemple, nous avions été invités à manger dès nos débuts et ça facilite forcément l’intégration. Dorénavant, c’est devenu normal de bien accueillir les nouveaux.
C’est ma personnalité et ça fait partie de la transmission. Joffrey, Clément et moi, nous sommes les trois mousquetaires (Rires). Nous avons une relation spéciale et nous nous appelons régulièrement, même en vacances, et aussi quand nous avons un coup de moins bien.
Tu t’es posé des questions pendant l’été pour continuer l’aventure avec l’URB. Pourquoi, et qu’est ce qui t’as poussé à repartir sur les parquets ?
Il y a plusieurs choses. Tout d’abord, je faisais une double activité jusqu’à présent et le calendrier de Nationale 1 est super dense. C’est un rythme de sport professionnel même si nous nous disons semi-professionnels.
J’ai eu un master en architecture et j’ai ouvert une agence à Rennes avec mon associé. Je ne me m’y retrouvais pas financièrement et c’était soit j’arrive à vivre du basket, soit j’arrête. Avec les départs, il fallait aussi connaître le projet et les ambitions du club.
La vie d’un sportif est précaire et ça rentre également en compte. Néanmoins, j’ai quand-même envie de garder un pied dans l’entreprise et j’aide toujours un peu, tout en restant joueur.
Pour revenir sur l’exercice en cours, comment réagis-tu aux deux points de pénalité infligés à l’URB et est-ce que cela a changé quelque chose pour vous, les joueurs ?
Forcément, en tant que joueur, c’est frustrant. Cela étant, nous sommes des sportifs de haut-niveau et ce sont des choses que nous ne maîtrisons pas. Notre rôle est de continuer à jouer. Nous avons confiance en nos dirigeants et ça n’a pas non plus fait trop de vagues dans le vestiaire.
Au niveau du classement, ça peut jouer et nous ne sommes à l’abri de rien. Nous étions en très bonne posture et je dirais que maintenant, nous sommes dans la balance avec des équipes que nous avions mises dernière, mais nous avons encore les cartes entre les mains.
Le groupe est très ambitieux. Les nouveaux nous ont demandé si les play-offs étaient vraiment différents et franchement, oui. Je n’avais jamais vu Colette-Besson comme ça !
Toi qui es un ancien de la maison, as-tu constaté une évolution au niveau du club et du basket à Rennes ?
C’est la récompense de tout le travail fait en coulisses par les dirigeants, les bénévoles et les joueurs. Il faut profiter de ces moments-là, mais continuer à travailler. Quand nous voyons Nancy débarquer, nous réalisons le chemin qu’il reste à faire. Mon rêve, c’est de participer à une montée en Pro B.
Quand tu es dans l’équipe, c’est dur de s’en rendre compte, mais en prenant un petit peu de recul, c’est fou. En N2, nous remplissions la salle seulement contre Vitré. Nous aimerions toujours que ça aille plus vite, mais nous progressons, et le chemin parcouru est énorme.