Il fallait avoir le cœur bien accroché ce vendredi soir à Colette-Besson. Dans une rencontre où les deux formations se sont rendues coup pour coup et dans laquelle Chartres a longtemps fait respecter son rang de leader, sans pour autant parvenir à se détacher, l’Union Rennes Basket a finalement arraché la victoire dans les derniers instants. Pascal Thibaud, à l’issue de la partie, était dithyrambique envers son adversaire du jour : « C’était un match serré, avec des va-et-vient incessants. Nous avions en face de nous une équipe de Chartres qui domine le championnat et qui a notamment battu Quimper de 14 points. Nous devions réussir à emballer ce match et à maintenir du rythme, y compris quand nous avons perdu certains ballons. Nous sommes restés fidèles à notre plan de jeu et à notre projet, et ça a payé sur la fin. Pour moi, c’est l’équipe la plus impressionnante que nous ayons joué ici, mais parfois, il y a des oppositions qui ne conviennent pas. Rueil par exemple nous a battu deux fois, et nous, cette équipe-là, il faut croire que nous leur convenons moins dans le style de jeu que nous proposons ». Avec les retours de son capitaine Lucas Fontaine et de l’un de ses fers de lance défensif, Ewan Le Carour, mais sans Cheick Sekou Condé ménagé, en tout cas sur la première période, l’URB ne se laisse pas impressionner par l’armada chartraine. Un match débridé, beaucoup d’intensité et un duel de haut-niveau. Si Rennes pense prendre un premier ascendant au cours de la première période, Chartres, avec expérience et maitrise, recolle rapidement, bien aidée par son adresse longue distance (6/9 à 66% à la pause) et des pertes de balles évitables côté bretons, immédiatement sanctionnées. Les visiteurs reprennent les devants et mènent à la pause (45-49).
Après un premier « rush » en entame de seconde période et une avance de +8, plus gros écart du match, Rennes lève le pied. Le CCBM en profite et inflige un 3-17 pour reprendre les commandes. Pascal Thibaud sent le vent tourner et décide finalement de faire rentrer Cheick Sekou Condé : « À la base, nous avions convenu de l’utiliser seulement au cas où, comme nous le faisons de temps en temps sur des problématiques de blessures, et notamment sur des joueurs majeurs. Il avait une douleur aux adducteurs. La première période s’est bien déroulée sans lui, mais en deuxième, quand nous avons vu que ça commençait un peu à fléchir dans notre jeu et surtout mentalement, on s’est dit on y va. Au-delà de ce que Cheick a apporté dans le jeu, c’est surtout mentalement qu’il a redonné de l’élan au reste de l’équipe et je pense que ça nous a fait du bien. Il a fait une courte entrée mais efficace sur ce plan-là ». Si Chartres est encore devant, la jeune garde rennaise, emmenée par Kameronn Selebangue et Fabien Damase, permet à l’URB d’être encore dans le coup à l’aube du money-time. Et celui-ci va être dantesque ! Alors qu’il ne reste qu’une quarantaine de secondes à jouer, la bascule intervient à 86-88. Adrien Sclear fait parler sa puissance dans la raquette et obtient un « and one », converti. Sur une récupération puis sur une faute adverse, Clément Poncet-Leberre, précieux en sortie de banc, marque ses deux lancers-francs pour prendre trois points d’avance. La dernière tentative chartraine ne trouve pas la mire et Fabien Damase entérine la victoire rennaise avec un ultime lancer (92-88).
Un succès de prestige jumelé à une prestation de haut vol pour l’Union Rennes Basket qui s’accroche dans le bon wagon. Dans une période plus délicate, blessures et fatigues n’aidants pas, cette victoire permet aux « Noir et Blanc » de basculer sereinement sur le dernier déplacement de l’année à Challans. L’entraîneur rennais en profite pour saluer le travail de son staff : « Nous avons rendu hommage aux joueurs mais le travail du préparateur physique, dans la mise en place et dans la gestion, ainsi que celui du staff médical a été formidable ». Si la trêve sera la bienvenue dans le marathon qu’est la Nationale 1, les retrouvailles avec Colette-Besson s’annoncent déjà réjouissantes. Au programme, la réception de Nancy en coupe de France, club de Betclic Elite, le dimanche 7 janvier à 18h.