Questionné à la fin du match face à Lens par Prime Video, Bruno Genesio n’avait laissé guère d’espoirs aux supporters rennais quant à l’avenir de Jérémy Doku : « S’il n’a pas débuté aujourd’hui c’est que… voilà. On verra. Parce qu’il avait été un des meilleurs joueurs du match la semaine dernière, à vous d’en tirer les conclusions. Rien n’est fait ». À demi-mots certes, mais le coach confirmait un départ devenu inéluctable, surtout à un tarif supérieur à 60 M€ pour un joueur acheté autour des 25 M€ à Anderlecht.
Trop souvent gêné par les blessures, le belge n’aura jamais vraiment pu enchaîner les matchs avec les « Rouge et Noir », si ce n’est sur l’année civile 2023. En pleine possession de ses moyens, le désormais ex-ailier rennais est l’un des tous meilleurs dribbleurs en Europe et quasiment impossible à stopper en un contre un. Thierry Henry, ancien adjoint de la sélection belge, qualifiait Jérémy Doku ainsi : « S’il est bien, il est imprenable ». Arrivé très jeune en provenance d’Anderlecht, au nez et à la barbe de grosses écuries, l’histoire aurait cependant du être encore plus belle. Des qualités incontestables, mais un style de jeu explosif et un corps pas toujours enclin à répéter les efforts à très haute intensité. Une lecture du jeu aussi longtemps insuffisante, avec des différences colossale réalisée mais totalement stériles au moment d’ajuster la dernière passe ou un tir vainqueur. Résultat, quelques matchs par ci par là, de l’enthousiasme souvent, mais des blessures, trop régulières, pour enchaîner et confirmer tous les espoirs placés en lui. Pour quelles raisons ? La faute à pas de chance ? Difficile d’avoir une réponse à cela avec une vérité que l’intéressé connait certainement.
Avec ce transfert chez le champion d’Angleterre, Jérémy Doku devient donc, et de très loin, la plus grosse vente de l’histoire du Stade Rennais, devant d’autres jeunes cracks comme Ousmane Dembélé et Eduardo Camavinga. Les regrets restent néanmoins pour les supporters « Rouge et Noir » qui n’auront profité de ce joueur atypique que par parcimonie. Sous les ordres de Pep Guardiola, celui-ci va désormais découvrir un nouveau championnat, dans une ligue où le calendrier est chaque année toujours plus contraignant et exigeant, comme le répétait encore récemment son futur entraîneur suite à la blessure de Kévin De Bruyne. Sa capacité à répéter les efforts et à ne pas rechuter seront ainsi rapidement mis à l’épreuve… Avec une très belle enveloppe compensatrice, le Stade Rennais devrait être en mesure de se retourner, mais bien au-delà des chiffres, c’est aussi un sentiment d’inachevé qui prédomine et le regret de ne pas avoir pu profiter plus longtemps d’un talent brut dont tous ont hâte d’observer l’évolution Outre-Manche.
