Le capitaine, qui manqua tellement à son équipe en janvier et février, est de retour sur le pré mais voit son avenir toujours incertain. En fin de contrat le 30 juin, le latéral droit arrivé en 2017 est peut-être à la fin de l’histoire après une belle idylle de six ans. issue inéluctable ou erreur du club ? Le débat est ouvert !
En novembre dernier, lors de l’une des ultimes conférences de presse d’avant-Mondial, Bruno Genesio est questionné sur son capitaine, Hamari Traoré. A la question de savoir s’il serait dommage de voir le capitaine quitter le navire l’été prochain, la réponse fut brève, en trois lettres avec une certaine résignation dans la voix : « oui ». Quatre mois et demi plus tard, la situation reste en stand-by et l’avenir du numéro 27 toujours incertain. Une folie ?
Vers la fin d’histoire désirée des deux côtés ?
Les statistiques du latéral droit, âgé de 30 ans, parlent pour lui : 30 matchs joués, huit clean sheet, deux passes décisives et un but mais surtout 50 % de victoires en présence du capitaine. Si les stats démontrent l’importance du « Capi », le terrain et les attitudes le prouvent encore plus. Véritable guide pour la jeune génération, capable d’aller cadrer Désiré Doué après son chef d’œuvre inscrit contre Nantes mais surtout sa célébration pour le garder les pieds sur terre, Hamari Traoré arrive aujourd’hui à maturité, dans son meilleur football.
Si l’on excepte son expulsion regrettable cette saison en phase de poule d’Europa League contre Fenerbahçe, sa saison est convaincante, même si moins riche de buts et passes décisives que l’an passé (3 et 10). De quoi faire réfléchir l’état-major à lui proposer une prolongation ? A ce jour, aucune information de la part du club n’a filtré concernant une éventuelle proposition de prolongation.
Cet hiver, Fulham serait même venu frapper à la porte avec une offre d’environ 4 M€, directement refusée par le club breton. Le joueur, lui, après son but décisif inscrit face au PSG mi-janvier, bottait en touche : « Je ne veux pas parler de ça (de contacts pris avec d’autres clubs, ndlr) et une fois pour toutes pour qu’on soit clairs : je n’ai parlé avec personne, je n’ai eu aucune discussion avec qui que ce soit. Je n’ai parlé qu’avec le coach qui voulait savoir comment ça se passe. On s’est dit les choses, clairement. Aujourd’hui, le plus important, c’est le terrain. (…) Le club a une politique à suivre et ce n’est pas parce qu’Hamari ne prolonge pas que je vais être déçu. Il y a une cause à tout, et une fin à tout, aussi… »
Traduction possible, entre les lignes : le Stade Rennais n’est pas dans l’optique de renouveler un joueur âgé de 30 ans et pourrait miser sur Lorenz Assignon, plus jeune et formé au club, à l’avenir. Les propos de Florian Maurice, en ce sens, en janvier dernier, confirment cette tendance : « La situation n’a pas forcément changé depuis l’été. Il y a une stratégie de club que l’on doit mûrir. Pour l’instant, on reste sur notre position, après avoir échangé avec Hamari fin août (…) Pas de décision avant le printemps ? Non. Après, il faut voir comment on termine la saison, et notre stratégie avec des joueurs qui arrivent (et donc Lorenz Assignon sur ce poste de latéral droit). C’est assez complexe, ce dossier Hamari. Lui est bien, top dans son état d’esprit.» Et déjà la tête ailleurs ? Si son investissement total sur le terrain et sa gnaque ne sont à aucun moment remis en cause, les clubs évoqués et se penchant sur son cas, qu’ils soient en Allemagne, en Angleterre, en Italie ou en Espagne, ne peuvent pas laisser indifférents : Pêle-mêle, Dortmund, Fulham, l’AS Roma ou le Barça pour les noms ayant fuité dans la presse et forcément attentifs à la possibilité de récupérer un joueur expérimenté, habitué de la coupe d’Europe. Si offre concrète parmi ceux-là, avec la perspective de découvrir un autre championnat, tombe sur la table de l’entourage du capitaine des Aigles du Mali, Rennes n’aura probablement ni les armes pour lutter, ni l’envie de le faire, préférant miser sur une autre politique d’avenir et laissant le joueur libre pour services rendus.
Une certaine logique certes, mais aussi un vrai risque que celui de perdre un capitaine, témoin actif de la meilleure période contemporaine du club et encore très compétitif. Un relais, aussi, entre les générations et un ciment dans un groupe qui semble de moins en moins solide au fil des semaines.
A deux mois du calp de fin du championnat, le fait d’être encore dans l’expectative est aussi une forme de réponse, que les supporters du « Capi » rennais ne vont sans doute pas apprécier, tout en souhaitant le meilleur à joueur qui aura toujours tout donné et pourrait s’en aller après avoir honoré à près de 240 reprises le maillot « Rouge et Noir ». Quoi qu’il advienne, respect Hamari !