L’inoxydable “Captain Hochet”, qui vient de dépasser les 450 matchs avec CRMHB, n’est pas du genre à gamberger. Malgré la zone de turbulences traversées par les siens, pas question de paniquer ou de se morfondre. Il en est convaincu : le CRMHB va redresser la barre, à force de travail et d’abnégation. Suivez le guide !
Après avoir débuté idéalement la saison, le CRMHB connait une série compliquée de résultats. Comment le capitaine que tu es voit-il cela ?
C’est difficile, forcément, mais nous n’allons pas pour autant jeter tout ce qui a été fait jusqu’ici. Depuis un an et demi, c’est notre premier passage à vide si important, un moment inédit que l’on doit traverser tous ensemble. Psychologiquement, mentalement, et même physiquement, car personne ne fait semblant ou ne triche, ça fait mal à la tête de perdre d’un but, ou à dix secondes de la fin. Surtout quand nous nous battons nous-mêmes ! A Paris ou contre Aix, pas de soucis, l’écart au score montre que nous perdons logiquement, mais face à Dunkerque, Nîmes, Sélestat et Créteil, nous avons les ballons pour passer et rester devant, et gaspillons de précieuses cartouches. Ce qui est dur, c’est que nous nous battons nous-mêmes lors de ces matchs, comme nous devons gagner à Chambéry. Avec des contenus identiques ou presque, nous ne serions pas dixièmes si nous n’avions pas gâché ces fins de matchs-là.
Mais vous les avez perdus… Avez-vous identifié avec le staff les causes de ces loupés qui font pour le moment basculer le curseur vers le négatif ?
Il ne faut pas tout remettre en cause, évidemment, car nous existons dans tous ces matchs, comme sur l’ensemble de la saison mais bien entendu, il y a un souci que nous devons résoudre. La frustration est terrible, au moins aussi grande que l’investissement au quotidien pour réussir à exister dans cette Ligue qui pour rappel, fait partie des meilleures au monde. Peut-être qu’avec la débauche d’énergie que l’on met à presser, à récupérer les ballons ou à défendre, nous manquons de fraîcheur ou de lucidité pour concrétiser ensuite nos temps forts. Il faut être plus précis, plus méticuleux et surtout, plus « tueur » quand nous avons l’occasion de plier un match. Beaucoup d’équipes ont ces trous d’airs, mais les meilleures parviennent à les surmonter et les limiter. A nous de travailler pour réussir aussi cela et ne pas accepter d’être punis comme c’est le cas sur nos temps faibles.
Sens-tu le groupe glisser vers le doute à force de scénarios contraires ?
Franchement, non. Le doute, tu l’as, forcément, par instants, mais là, on a surtout la rage ! Chaque match, on le débute pour le gagner, sans être obsédé par le classement ou autre. Il y a la vidéo avec le staff, il faut être le plus attentif possible à ce que Sébastien et Yann nous montrent, nous détaillent. Ils font un boulot énorme, nous mettent dans les meilleures conditions, tout comme Thibault, qui nous prépare au mieux. En janvier, même si les résultats n’étaient pas terribles, nous avons fait une grosse et bonne préparation. Après, c’est nous, les joueurs, qui jouons, faisons les erreurs et perdons ces matchs que l’on doit gagner. En faisant un peu plus, et sans doute mieux, tous, chacun dans notre rôle, ça va tourner et on le sait. C’est aussi ça, la force de ce groupe : chacun a son rôle et le connaît !
La cohésion avec le staff reste-t-elle la même ?
Evidemment, la solidarité est totale ! Ils bossent comme des malades, sont très compétents et je le répète, ce sont nous, les joueurs, qui sommes sur le terrain à appliquer les consignes mais aussi prendre parfois les bonnes décisions, mais aussi les mauvaises. Quand le match démarre, le coach peut trouver telle ou telle solution mais nous avons le dénouement entre nos mains. A nous de prendre nos responsabilités et de travailler aussi fort, et peut-être encore mieux.
Comment expliques-tu que vous ayez la meilleure défense mais aussi la pire attaque du championnat ?
Pour la défense, on connaît l’histoire, cela est dans l’ADN du club, on le sait et nous avons sur ce plan-là quelques certitudes. Les automatismes et affinités sont peut-être encore en travail et en perfectionnement de l’autre côté du terrain. La débauche d’énergie pour défendre, comme je le disais, est peut-être préjudiciable au moment d’être chirurgical en attaque. Après, sur la transformation de nos tirs, on n’est pas derniers mais c’est certain, nous ne marquons pas assez. Les adversaires travaillent aussi nos variétés de tirs, nos combinaisons. Le championnat est de plus en plus dense et homogène, mais surtout, fort. Les équipes viennent désormais à la Glaz en mode commando, sachant qu’elles repartiront avec quelques bleus et très fatiguées. Si elles gagnent : bravo à elles mais hors de question d’offrir quoi que ce soit. Nous devons retrouver ce petit plus à la maison qui nous permettait l’an passé de basculer du bon côté.
Comment le groupe, et toi-même, avez-vous vécu la défaite contre la lanterne rouge, avec la déception des spectateurs venus nombreux ?
Qu’on nous critique quand on perd contre le dernier, avec tout le respect que l’on a pour eux, d’autant que nous avons souvent été à leur place dans le passé, est tout à fait normal. Notre métier, c’est de gagner, nous sommes payés pour cela. L’exigence va avec les résultats et aujourd’hui, quand vous êtes huitièmes du championnat, vous devez gagner ce match là et ne pas l’offrir, même si nos adversaires ont fait leur part du boulot. Je comprends et j’accepte totalement la déception, chacun émet ou reçoit ensuite la critique à sa manière. Moi ce qui m’intéresse, c’est de gagner les matchs et je ne connais pas un joueur qui rentre sur un terrain sans cette envie-là. Les critiques font partie du boulot mais les gens doivent avoir conscience que lorsque l’on perd, surtout de la manière vécue ces dernières semaines, nous sommes les premiers dégoûtés !
Le calendrier était idéal sur le papier mais c’est un zéro pointé pour la reprise. Les points sont attendus mais le calendrier compliqué. Le maintien est-il toujours l’objectif ?
Bien sûr, nous ne nous prenons pas pour d’autres. Tant que mathématiquement, le maintien n’est pas assuré, on ne va pas fanfaronner. Maintenant, que ce soit à Istres ou Nîmes, contre Nantes ou en recevant Dunkerque fin mars, nous n’avons qu’un objectif, simple, direct : gagner ! Quand on reçoit Toulouse, on sait qu’ils sont plus forts mais on était quand même ultra-déterminés à les battre ! Soyons clairs, à la reprise, nous étions huitièmes avec possiblement deux matchs à gagner d’entrée pouvant nous rapprocher du top 6. Nous voulons, malgré ces défaites, continuer à regarder vers le haut. Ce n’est pas de la méthode Coué mais l’envie de ce groupe de rester ambitieux. Il reste beaucoup de matchs, la saison est encore longue et nous avons prouvé que nous pouvons faire beaucoup de bonnes choses. Ça va revenir et croyez-moi, on ne gamberge pas. Le lundi, mon rôle est de donner le sourire à tous, de se mobiliser sur le match qui vient. C’est bateau mais le haut niveau, c’est ça !
Sur le plan personnel, es-tu heureux de cette saison et comment envisages-tu la suite, avec une fin de contrat en 2024, au moment où beaucoup de joueurs ont prolongé jusqu’en 2025 ?
Le contrat, pour le moment, ce n’est pas le sujet. Moi, je suis à 200 % sur le terrain, avec l’envie de gagner, de balayer cette série. Déjà, on fait le boulot, on se maintient, on permet au club de continuer d’avancer et après, on verra. Cette année, je me sens super bien. Je défends beaucoup, je me régale, c’est ce qui avait été calé avec les coachs, j’essaie d’être efficace au shoot, à 68% environ, même si les ailiers sont attendus autour des 80. Je dois en revanche faire mieux sur les remontées de balle, c’est là qu’il va falloir encore s’améliorer. Si j’ai été un peu embêté physiquement en début de saison, aujourd’hui, je suis super bien, la préparation de janvier m’a mis sur la grosse forme. Je veux contribuer et amener mes gars à nous remettre là où peut être notre place, entre 7 et 10. Pour ce qui est du long terme, on verra bien mais vraiment, la priorité, c’est de regagner des matchs et fêter ça avec les copains.