Né à Nice, comme son papa, avec des grands-parents calabrais, Axel Oppedisano, international italien, a rejoint le CRMHB cet été avec ambition et soif d’apprendre. Jovial, spectaculaire à voir jouer et déjà parfaitement intégré, le meilleur pivot de Proligue la saison passée a tout pour surprendre !
Depuis petit, il rêve d’être pompier mais ce destin de héros du quotidien peut bien attendre. Avant de devenir peut-être un jour soldat du feu, il est devenu, avec le handball, un soldat pour tout coach n’ayant aucune hésitation à aller au feu ou mettre le feu ! A l’inverse de Brice, de Nice, tout comme lui, personnage fictif incarné par Jean Dujardin au cinéma, en attente de sa vague, Axel Oppedisano, 25 ans, n’a pas hésité à surfer fin juin sur une saison parfaitement réussie en Proligue. À la clé, un premier envol pour cet amoureux de « Nissa la bella » pour une terre où il n’a pas encore côtoyé la plage. Passer de la Méditerranée à l’Atlantique ne s’improvise pas et nécessite un temps d’adaptation, semblant néanmoins peu nécessaire au jeune pivot de 25 ans, en dehors du domaine de la baignade : « Nous avons été magnifiquement accueillis ici par tout le monde, du boulanger aux bénévoles du club et aux partenaires. Je suis venu ici avec ma compagne Pauline et sincèrement, la Bretagne nous a ouvert les bras, avec bienveillance et gentillesse. Pour le moment, l’adaptation ne pose pas le moindre souci ! »
Il y a forcément du soleil dans le phrasé de l’ancien capitaine du Cavigal Nice, quatrième du dernier championnat de Proligue mais relégué en raison de lourds problèmes financiers. Une issue difficile au moment où le club concluait son meilleur parcours achevé en Play-Offs pour la montée : « Ce fut une saison contrastée, car sportivement, nous avons vraiment bien tourné. Individuellement, j’étais capitaine, c’était ma troisième saison sous contrat et j’ai vraiment pu m’éclater, marquer beaucoup de buts et kiffer avec notre public. Mais à côté de ça, nous n’avons pas été payés entre mars et mai, cela était très compliqué pour certains garçons qui étaient dans le rouge ! Paradoxalement, sur cette période, nous n’avons pas perdu un match… » Issue incontournable pour le club azuréen, dépôt de bilan et « Restart » en N2. Un niveau inconcevable pour Axel Oppedisano, 169 buts l’an passé, repéré et très vite rapatrié par Sébastien Leriche : « Le coach m’a expliqué, lors des remises des récompenses à la LNH où nous avons pu longuement échanger, qu’il souhaitait avoir plusieurs cartes à son jeu sur le poste de pivot. Tout s’est fait très vite, Cesson travaillant fort avec Nice pour pouvoir me récupérer. De mon côté, il n’y a pas eu d’hésitation même si quitter ma ville n’était au départ ni prévu, ni simple. »
« Quand tu fais deux mètres, c’est plus difficile d’aller chercher un ballon au sol… »
Cette ville, le numéro 22 cessonnais la tient collée au cœur. Aîné d’une fratrie de trois garçons, Axel est d’abord branché foot, où il joue défenseur, jusqu’à ses quinze ans, avant un coup de cœur devant un match des « Experts » : « C’est une action de Mickael Guigou en solo qui m’a créé l’électrochoc. J’étais conquis, je suis allé voir mon père et je lui ai dit “je veux essayer le hand, stop le foot”. J’étais abonné à l’époque du stade du Ray, j’allais au match, je buvais une petite bière avant la rencontre, puis chantais, durant 90 minutes. Hors de question d’être assis, il y avait les copains, l’OGCN. Les idoles de l’époque sont Eric Bauthéac ou Hugo Lloris. Je suis pote avec Alexy Bossetti depuis notre enfance, par exemple, mon lien aux Aiglons est fort. Mais le hand est passé par là… » Parfaitement novice à 15 ans, ce pivot au gabarit rappelant inévitablement à Cesson un certain Mathieu Lafranchi a pour référence au poste Bertrand Gilles ou plus récemment Cédric Sorhaindo pour son côté «taureau » : « Au départ, je jouais un peu là où il y avait besoin. Moi j’avais envie de me dépasser, de jouer avec les copains, de perdre un peu de poids. Puis je me suis pris au jeu. Arrivé en senior, Eduard Fernandez Roura a repris l’équipe et m’a installé pivot. J’ai gratté du temps de jeu, aux entraînements, j’ai bossé dur puis on m’a donné ma chance en N1 à l’époque, avant le COVID. Ensuite, j’ai pris place dans l’équipe et le retour d’ Eduard Fernandez l’an passé m’a permis de franchir les paliers. » Au point de tout casser en Proligue, avec un physique atypique, que certains lui présentaient comme un handicap. D’un sourire, l’idée est balayée : le néo-Breton, engagé au CRMHB pour trois ans, en a fait une force : « Quand tu fais deux mètres, c’est plus difficile d’aller gratter un ballon au sol… Moi, j’ai un centre de gravité très bas, je suis un aspirateur à ballons, je suis là pour les ramasser, vite et fort. Pour frapper, je flashe au plus vite la position du gardien et après, c’est parti… » Appelé il y a un an en équipe d’Italie, où il rejoint un certain Marco Mengon et réapprend la langue de ses grands-parents, même s’il la pratiquait petit, le nouveau pivot des Irréductibles est un joueur et un homme heureux.
« J’adore rigoler et déconner mais il y a un temps pour tout »
A Cesson, son profil vient parfaitement compléter les options à disposition de Sébastien Leriche, avec le combat défensif pour Romaric Guillo, leader derrière et le jeu à glissement, très expérimenté, de Tiago Rocha : « Je suis venu ici apporter ma pierre à l’édifice, sachant que nous sommes tous les trois amenés à jouer régulièrement. Je n’aurais rien compris si je n’étais pas ici avec l’envie d’apprendre de ces deux grands joueurs, très expérimentés, qui m’apprennent chaque jour beaucoup de choses et, en plus, dans une très bonne ambiance. » Détonateur lors de la victoire à Ivry, Axel Oppedisano remplit déjà parfaitement son rôle, avec ses qualités et sa fraîcheur mais aussi l’humilité, alliées à une envie de gagne permanente : « J’adore déconner, rigoler mais il y a un temps pour tout. Sur le terrain, je me moque de qui est en face, je veux gagner, que ce soit le PSG ou une N1. A l’entraînement, c’est la même chose. On s’envoie, on bosse dur, très dur et après, on rigole. Mais seulement si on a tout donné… »
Tout donner…voici une devise déjà entendue chez d’autres « Rouge et Noir » du coin, des couleurs parlant plutôt bien au numéro 22 cessonnais, impatient de visiter la région : « Pour le beurre, j’étais déjà sur le demi-sel, donc pas de souci mais je découvre et goûte la cuisine, visite les jolis coins avec ma compagne. Certains partenaires m’ont même déjà proposé d’aller faire de la pêche sous-marine et franchement, j’ai hâte de vivre tout cela. » Pendant ce temps, à Nice, Brice attend toujours sa vague…