Sauvées la saison passée à quatre journées de la fin du championnat, les Roses repartiront en septembre pour une quatrième saison de rang dans l’antichambre de l’élite, désormais rattachée à la Ligue Féminine de Handball. Pour bien y figurer, cependant, cela ne passera pas que par les performances le week-end. explications avec le président, Jean-Luc Bosse.
Onzièmes du dernier championnat, vos joueuses ont assuré un bon maintien assez tôt dans la saison. Avec le recul, comment jugez-vous la saison écoulée ?
C’est un beau résultat, avec un objectif, le maintien, rempli à quatre journées de la fin, ce qui n’est pas rien dans un championnat compliqué. Cela ne nous était jamais arrivé. La première partie de saison a été compliquée pour différentes raisons, dont celle d’un effectif jeune avec des joueuses qui n’avaient pas évolué en compétition depuis un an pour celles arrivant de centres de formation. Il a fallu s’adapter au rythme de la D2, à l’intensité physique demandée et cela a pris du temps. Ensuite, la rencontre remportée en amical à Celles-sur-Belle, équipe de D1, a sans doute décomplexé les filles qui ont réussi une belle seconde partie de saison. Avec quelques victoires de plus, nous aurions pu accrocher le Top 10, qui sera peut-être une ambition l’an prochain, une fois le maintien assuré.
Comment expliquez-vous le nombre important de départs ?
Il y a différentes raisons. Maëlle Tracol et Lili Herenger font le choix d’arrêter le handball pour se recentrer sur leurs projets professionnels et d’études. Meryl Crevel, elle, arrête un an afin de couper un peu et de récupérer de ses nombreuses blessures. Elle reste néanmoins à Rennes. Concernant Apolline Feuvrier, elle souhaitait initialement arrêter et rejoindre Paris pour convenances personnelles et professionnelles. Noisy lui a fait une offre qui ne se refuse pas et nous la retrouverons en D2 cette saison. Pour nos trois joueuses parties à Bègles, ce sont des cas différents. Mathilde Mélique a passé quatre ans chez nous et avait le choix entre trois villes pour la poursuite de ses études : Lyon, Bordeaux et Rennes. Elle a choisi la Gironde. Pour Naïa Malharin et Emma Seddiki, en revanche, elles étaient sous contrat chez nous mais Bègles n’a pas été très élégant dans l’histoire. Je n’en dirai pas plus mais quand ils nous ont demandé un match amical pour cet été, nous avons gentiment décliné… Arrivées toutes les deux en post-formation chez nous, elles ont gagné en temps de jeu, en expérience mais nous n’en tirerons aucun bénéfice l’an prochain alors que nous avions investi sur elles. Elles voulaient partir et se rapprocher de chez elles, ok, mais nous leur avons aussi rappelé qu’un contrat, ça se respecte, ça ne se casse pas comme ça. Maintenant, garder quelqu’un contre son gré n’est jamais une bonne idée…
« Nouveauté, cette saison, la résine serait interdite… »
Quelles ont été les directives sur les nouvelles venues et la construction du nouveau groupe ?
Il fallait sans doute amener un peu d’expérience et de muscle, tout en continuant à nous concentrer sur des jeunes joueuses issues du centre de formation. C’est ainsi que nous avons construit l’effectif pour la saison à venir, où les joueuses déjà présentes chercheront à confirmer ce qu’elles ont montré en 2022 et les nouvelles auront à prouver et apporter. J’ai pleine confiance en Olivier et son staff pour construire les meilleures complémentarités. La D2F sera relevée, avec à priori cinq à six équipes déjà candidates au statut VAP. A nous de tirer notre épingle du jeu dans la seconde partie de tableau.
Le statut VAP, justement, semble loin des préoccupations, plus portées sur la quête d’une salle dédiée au SGRMH…
Exactement. Question budget, nous sommes dans les clous mais c’est sur la partie infrastructures qu’il va falloir rapidement avancer si le club veut évoluer. La priorité sera déjà de pouvoir bien s’entraîner… L’an passé, les filles se déplaçaient sur trois sites différents : la Ricoquais le lundi soir, Robert-Poirier pour la musculation le mercredi soir et Bréquigny les mardis, jeudis et vendredis soirs. Seulement, le terrain est là-bas moins grand que celui que nous pratiquons le week-end en compétition (38X18 au lieu de 40X20), ce qui contrarie le travail des ailières.
Et nouveauté cette saison, la résine serait interdite…
La salle de Bréquigny est gérée par le lycée, sous la coupe de la Région. Nous allons avoir des réunions dans cette première quinzaine de juillet, afin de trouver des solutions qui puissent satisfaire tout le monde. Les contraintes, aujourd’hui, nous éloignent trop de la compétition et cela risque de se payer dans les résultats. L’idéal, à terme, reste d’avoir notre salle, dont nous pourrions disposer à tout moment. Si une fille veut faire du spécifique un après-midi, aujourd’hui, nous n’avons pas de salle pour l’accueillir. Le projet numéro un du club, avant de parler de VAP ou d’accession, c’est ça. Avoir nos installations, notre centre de vie. Ensuite, oui, nous pourrons attaquer les autres thèmes…
Des dossiers sont-ils en cours à ce sujet ?
Nous discutons, multiplions les réunions et entretiens. Au niveau du département, Roger Morazin se démène pour nous aider à trouver la meilleure solution. Des idées sont sur la table. Nous en saurons plus à la sortie de l’été, je l’espère.
Le passage sous l’égide de la LFH de la D2F va-t-il changer quelque chose dans votre quotidien ?
Pour cette année, les changements devraient être légers. La Ligue laisse le temps aux clubs de se mettre à niveau, de se structurer pour ceux qui en ont le plus besoin. Il y a aura des choses à modifier, améliorer sur le côté infrastructure, accueil en jour de match mais tout cela va s’opérer en douceur. Nous devrons transmettre des bilans chaque mois à la CNACG pour la partie financière.
A ce sujet, quelle est la santé du club ?
Le bilan financier de la saison 2021/2022 sera négatif car nous n’avons pas encore récupéré le montant total de nos partenariats privés d’avant COVID. Nous avons été 18 mois sans véritable service commercial mais depuis 6 mois, Laure l’a pris en main et les partenariats privés sont à nouveau en hausse, même si tout cela prend beaucoup de temps et demande de la patience, afin de proposer les meilleures offres à nos partenaires. Nous travaillons bien et cela permet d’être au moins serein sur ce terrain-là. La priorité, je le répète, est vraiment de trouver un « chez nous » pour avancer. Si nous voulons passer VAP à l’avenir, nous devrons avoir trois filles minimum à temps plein. Dans ce cas-là, il faudra bien une salle pour leur permettre de s’entraîner toute la semaine…
En parlant terrain, pour finir, quel est le programme de la reprise ?
Nous reprenons le 21 juillet pour l’entraînement. Nous disposerons de la Ricoquais tout l’été et avons calé à ce jour six matchs amicaux : le 13 août à Pessac, le 14 à Rochechouart, il y aura ensuite une double confrontation avec Le Havre, à la maison et chez elles, et nous terminerons sur le dernier week-end d’août, les 27 et 28, avec la Venus Cup à Lille. Ensuite, place à la compétition, à partir du 3 septembre !