Tous les mois, Kévin Pinel, psychologue et coach mental passionné de sport, répond à nos interrogations autour du sportif et de sa spécificité mentale comme psychologique. La tête et les jambes, et un œil expert avisé pour aller plus loin.
Peut-on mener de front un projet professionnel ambitieux et viser haut sportivement ?
Oui, comme beaucoup de sportif(ve)s mais cela demande une organisation millimétrée et une vraie discipline. L’enjeu n’est pas de diviser son énergie, mais de l’optimiser. Si ton mental et ton hygiène de vie ne suivent pas, les deux projets s’écroulent. Le secret, c’est de travailler son équilibre émotionnel avant toute chose. Ton environnement fera également la différence !
Pour atteindre son seuil maximal de performance, doit-on choisir et donc renoncer à l’un ?
Pas forcément. Renoncer n’est pas une obligation, mais prioriser devient essentiel. Dans certaines périodes, le sport peut passer devant, dans d’autres le pro. Le risque, c’est de croire qu’on peut être à 100% partout en même temps : c’est une illusion ! Assume tes choix et va jusqu’au bout de ce que tu crois ! Plusieurs l’ont déjà fait, alors c’est réalisable.
L’échec sur l’une des deux activités ou le manque de reconnaissance conduit-il automatiquement à l’échec sur celui restant ?
Non, mais il y a un effet domino émotionnel bien réel. Quand tu ne réussis pas comme tu le souhaites dans le sport, tu peux te sentir diminué dans ton travail. Quand tu rates un projet pro, tu peux perdre la motivation d’aller t’entraîner. Ce n’est pas une fatalité, c’est une question de perception et de gestion émotionnelle.
La psychologie parle de contagion émotionnelle : tes émotions dans un domaine se transfèrent sur un autre, surtout si tu n’as pas appris à les isoler. C’est ce qui explique que certains sportifs après une défaite disent : “je rate tout dans ma vie”. C’est une généralisation.
Martin Seligman, psychologue à l’origine du concept d’impuissance apprise, a démontré que lorsque nous vivons des échecs répétés dans un domaine, nous finissons par croire que nous ne sommes bons nulle part. C’est exactement ce qui guette les sportifs-entrepreneurs ou ceux qui jonglent entre deux projets exigeants.
Mais il existe un antidote : le transfert de compétences émotionnelles.
- La rigueur acquise dans le sport peut nourrir ton business.
- La stratégie développée dans ton job peut t’aider à mieux gérer un match.
- La résilience que tu bâtis dans un domaine devient un atout dans l’autre.
L’échec n’est donc pas une condamnation. Il devient un levier, si tu acceptes de le décoder. La clé, c’est de travailler ton cerveau pour séparer les domaines : “Je n’ai pas réussi ici, mais ça ne définit pas qui je suis ailleurs.”
Mon conseil pratique : à chaque erreur, écris noir sur blanc 3 compétences ou apprentissages que tu peux transférer à ton autre projet. Tu transformes une défaite en capital émotionnel.
- En parallèle des sportifs et des sportives, Kévin Pinel accompagne également les particuliers et les professionnels avec un programme permettant de surpasser certaines barrières fixées par l’esprit : « Le Club Phoenix et l’accompagnement Mindset Phoenix t’aident à hacker ton cerveau, libérer tes émotions et reprogrammer ton mental pour réussir sans t’épuiser »





