Il aura fallu attendre la mi-juin pour connaître la destinée du Saint-Grégoire Rennes Métropole Handball, à l’issue d’une énième décision de la CNACG. Rétrogradées sportivement, les « Rose et Noir » qui seront désormais entraînées par Romain Corre, repartent pour un tour dans l’antichambre de l’élite mais devront faire beaucoup mieux pour s’épargner une nouvelle saison très compliquée.
Le malheur des uns fait le bonheur des autres même si la situation actuelle du handball féminin français et plus généralement du sport en France, n’a pas de quoi donner le sourire. Parlez-nous d’héritage des Jeux, de rayonnement de la France et de prise de conscience de l’importance du sport, féminin qui plus est, nous vous répondrons simplement par le constat implacable d’un sport pro et semi-pro en pleine déliquescence, sans ressources et à court de solutions.
Des subventions en baisse, voire en berne, des partenaires privés impactés par la crise qui ne peuvent pas tout faire et des coûts d’exploitation des salles entre autres toujours plus élevés, et c’est tout un système qui balbutie. Pour preuve, seulement six des treize clubs engagés cette saison ont reçu un avis positif après avoir présenté leur premier budget pour poursuivre en D2 l’an prochain…
Une bonne gestion justement récompensée
Au premier rang de ceux-ci, le SGRMH donc, premier au ranking pour le repêchage rendu possible donc en raison de l’incapacité à monter des équipes ayant terminé premières à l’étage du dessous, avant toute chose. Si Nîmes et finalement La Roche-sur-Yon, autre repêché, vont prendre part à la D2, Côte Basque et Octeville n’ont pas souhaité monter de budget pour celle-ci. Sans oublier des possibles clés sous la porte à venir pour certains clubs de D2 très mal en point et voilà pour un paysage désolant dans lequel le club breton fait néanmoins figure de bon élève, sans pour autant rouler sur l’or, loin de là.
Depuis le 1er juillet, c’est ainsi une nouvelle page de l’histoire du club qui a démarré, avec pour la première fois depuis vingt ans, un nouveau visage à la tête de l’équipe. Romain Corre, 37 ans, passé par le Cercle Paul Bert Handball et arrivant de Brest, où il était en charge du centre de formation puis de l’équipe réserve, endosse pour la première fois le costume de numéro 1, même s’il eût l’occasion d’assurer un intérim en 2019 en l’absence de Laurent Bezeau et de disputer alors quelques matchs, y compris européens.
Formateur dans l’âme, le nouvel homme fort du SGRMH n’a rien laissé au hasard : « Avant d’échanger avec chacune des filles pour leur dire ce que je souhaitais pour l’avenir, si nous allions travailler ensemble, j’ai regardé et décortiqué l’ensemble des matchs des deux dernières saisons. Je voulais avoir l’avis le plus complet possible avant de me positionner. »
L’envie d’impulser une nouvelle dynamique
Le verdict, à la sortie de cet « audit », est sans appel, avec un effectif profondément remanié. Question de complémentarité, de niveau ou de fin de route pour des filles pour certaines au club depuis plus de trois ans ? Un peu de tout cela, couplé avec l’envie d’impulser une nouvelle dynamique.
Douze joueuses du groupe D2 quittent ainsi le club. Si l’heure de la retraite sportive a sonné pour Guillemette Cauly, qui raccroche, l’aventure en D2 continue pour Anaëlle Fontaine, l’ancienne du groupe, qui rejoint Le Pouzin après sept saisons passées en Bretagne. Retrouvailles au programme l’an prochain aussi prévues avec ZeÏna Raymond-Harek, qui rejoint l’USAM Nîmes et Emilie Despiau, qui rallie Bouillargues. Bila Penaud, elle aussi, reste en D2 et jouera à la Roche-sur-Yon.
La suite s’écrira en revanche à l’étage du dessous pour le trio Lila Pakel – Jade Valadon -Marijana Markota-Karic, avec de belles ambitions à la clé. Laurie Honoré rejoint la région parisienne en N2 tandis que Lise Termet rejoint le Roz’Hand du 29, passé tout près de la montée en D2. Agathe Hennion dit stop tandis que Louane Kergorhen évoluera chez le voisin du CPB Handball.
Douze départs compensés par onze arrivées
Dans l’autre sens, pour évoluer aux côtés des rescapées Sarah Vukovac, Eden Dumoulin, Milica Trufinovic, Marie Guillevic et Siham Ait-Mouhou, Soukaïna Benachou, qui ont vécu une saison éprouvante, le club s’est activé. Dans les buts, Marie Pouliquen, 22 ans, arrive de Lomme, retrouvant au passage sa Bretagne après avoir été formée à Roz’Hand. Sur le poste de demi-centre, Jeanne Santiago, 21 ans, débarque en provenance d’Octeville.
Justine Roulo, 21 ans, originaire de Pontivy, retrouve aussi sa terre natale. Arrivant de Toulon (D1), elle apportera son punch et son expérience, malgré son jeune âge, pour faire la paire avec Marie Guillevic. Bien connue du club pour y avoir déjà évolué cinq ans, Claire Sheid est de retour. Alors qu’elle évoluait à Bouillargues la saison passée, l’arrière gauche au shoot ravageur n’est plus à présenter et fera un bien fou à une équipe qui manqua toute la saison de tireuse à distance.
Sur le poste, Lalie Brouillet est aussi un renfort important, venue de Bègles et habituée de la D2. Sur l’autre côté de la base arrière, Alice Monteillet arrive en provenance du centre de formation de Dijon. Elle sera doublée par une gauchère bien connue du microcosme du handball rennais, Lou Samarito, en provenance du CPB Handball.
Remettre de la folie à la Ricoquais
Autre centre de formation valorisé l’an prochain par le SGRMH, logiquement, celui du BBH, forcément parfaitement connu du nouveau coach des « Rose et Noir ». Ainsi, Candie Legonidec, ailière gauche, Enora Lesnard, ailière droite et Justine Boucheur-Le Roy, demi-centre, seront de l’aventure la saison prochaine. Aziliz Vidie, pivot en provenance de Taulé-Carentec, tentera de gagner sa place dans le groupe au poste de pivot, tout comme Maxine Casmajou, gardienne arrivant du même club.
Au final, Romain Corre s’appuiera sur un groupe avec dix joueuses pro ou semi-pro et huit jeunes en convention, avec l’ambition de construire sur la durée un groupe amené à grandir et progresser ensemble, en évitant si possible de se faire autant de frayeurs que la saison passée. Un challenge passionnant qui sera forcément suivi de près par un public parmi les plus fidèles et sans doute le plus bruyant de la division et un club partenaires en développement constant, désireux d’accompagner un projet sur la durée bien plus qu’un résultat au classement.
Si beaucoup de têtes ont changé, l’identité club reste la même et les « Rose et Noir » entendent bien remettre piquant et folie à la Ricoquais mais aussi au-delà de la Bretagne, où elles n’ont plus gagné depuis plus d’un an. Voilà un premier défi à relever, d’entrée, pour la nouvelle équipe SGRMH. Un challenge qui en appelle de nombreux autres !
