Handball – Starligue : Yann Lemaire : « Cette onzième place était un peu inespérée il y a quinze jours »

Emotion et soulagement pour le duo Yann Lemaire-Thibaut Minel avec un maintien assuré à la onzième place @Crédit Photo JRS

Maintenu et finalement onzième d’un championnat compliqué jusqu’au bout, le Cesson RMHB peut souffler et regarder vers demain, grâce à une fin de saison très réussie (7 points sur 10 lors des cinq derniers matchs). Yann Lemaire, au lendemain d’un dernier partage des points à Istres, fait le point.

Quel sentiment prédomine à l’issue d’un championnat si éprouvant pour ton équipe et toi?

Il y a encore une quinzaine de jours, nous étions un peu mieux mais loin d’être sauvés. Après la victoire contre Chambéry, nous étions encore un peu en mode asphyxie avec des matchs importants à venir. Le boulot a été fait à Créteil puis contre Chartres et a ainsi validé le maintien, avec pour boucler, un nul à Istres pour aller chercher ce classement. Tout le monde était satisfait samedi soir de finir ainsi, à cette place là qui je l’avoue, était un peu inespérée il y a quinze jours.

« Forcément, ça a été plus stressant »

Comment expliquer l’avalanche de buts vécue à Istres. Une décompression logique ?

C’était un match entre deux équipes sauvées, qui ont forcément été un peu moins mobilisées défensivement avec un curseur défensif placé à un degré moindre. Il y a eu beaucoup de jeu rapide et aussi quelques arrêts de gardien, avec la fin de match incroyable de Milos. Dickens, du côté d’Istres, nous a empêché d’appuyer sur l’accélérateur et de passer devant pour gagner.

Ce qu’il faut retenir, c’est la réelle volonté de monter les ballons, ce qui n’était pas forcément prévu, surtout avec la grosse chaleur qui régnait dans la salle. Ce n’était pas un match incroyable mais agréable en termes d’investissement entre deux équipes qui n’avaient plus rien à jouer. C’est assez rare, autant de buts mais cela restait assez prévisible.

Cette onzième place est-elle plus belle que celle de l’an passé ?

L’année dernière, le maintien était acquis grâce à un début de phase retour tonitruant alors que nous étions en délicatesse à la trêve, juste devant la zone rouge. Cette fois-ci, nous n’avons pas eu le même rendement sur l’entame retour, avec en plus un grand nombre de blessés avant et après la trêve notamment. Il y a eu un phénomène inverse, car cette fois-ci, nous finissons en trombes alors qu’en 2024, les choses étaient actées en avril pour finir en roue libre.

Ca a été plus stressant, notre maintien se valide en toute fin de championnat. La saveur du classement est donc différente. Concernant le nombre de points, c’est factuel, il y en a trois de moins que l’an passé mais nous avons évolué dans un championnat de bas de tableau qui rend l’équation très différente et souvent plus complexe.

« C’était très personnel et chargé d’émotions, très particulier »

Que peux-tu nous dire des joueurs partants, qui ont disputé leur dernier match avec Cesson à Istres ?

Avec Thibaut, nous souhaitons déjà leur souhaiter bon vent, à tous. Ils ont réalisé quatre derniers mois incroyable et nous n’avons rien à leur reprocher. Ils ont tous croquer dans la pomme, il n’y a jamais eu de réticences ou de manque de motivation et se sont livrés à fond dans l’objectif maintien pour partir propres du club. Nous saluons leur investissement dans cette mission maintien et leur respect vis à vis du club de Cesson.

Au buzzer, c’était chargé d’émotions. Toute la chape de plomb que nous avions accumulé retombait même si le maintien était acté depuis mercredi. Ce dernier match valide la fin d’une aventure collective avec ces gars-là. Nous sommes tombés dans les bras, avec des sourires, se disant des choses à chacun, en fonction de…

C’était très personnel et chargé d’émotions, très particulier, en lien avec les différents moments qu’ils ont passé au club et plus particulièrement, avec leur fin de parcours ici forcément particulière.

Le rôle de ceux qui restent s’annonce prépondérant pour la saison prochaine…

Ils seront importants bien sûr, primordiaux même, dans la construction d’un effectif largement renouvelé. C’est capital qu’ils soient là pour cimenter ce futur groupe, ils sont conscients du challenge et il s’agit désormais de bien se reposer, de recharger les batteries. Cette saison a laissé des traces, a demandé beaucoup. J’espère les retrouver libérés, avec une fraîcheur physique pour le 21 juillet et la reprise.

A titre personnel, vas-tu couper un bon moment ?

Oui, il va falloir même si là, nous allons finaliser la préparation estivale à venir, bien que celle-ci soit déjà quasiment calée. Nous allons mettre en place les axes de travail, avec un groupe à construire dans la dynamique, le bon vivre au quotidien et l’aspect tactique.

Nous avons des joueurs étrangers qui arrivent, même si certains connaissent déjà le championnat français mais il va falloir créer ce groupe.

Il y a pas mal de travail, cette période là va être très importante mais je le répète, il faut aussi bien se reposer pour pouvoir aborder la prochaine saison dans les meilleures conditions.

Une rencontre avec la direction est-elle prévue pour définir le prochain fonctionnement du staff ?

Nous sommes en attente, sans se focaliser dessus. Il va être très important de faire le bilan d’une saison où il s’est passé un tas de choses. La saison n’a été facile pour personne, dirigeants, joueurs, staff, institution. Réussir à finir onzièmes, avec tous les éléments et vents contraires de la saison, c’était assez inespéré et il faut savoir en tirer les leçons.

Signature de l'auteur, Julien Bouguerra.