Il y avait comme un petit goût de soulagement ce dimanche soir au moment de quitter une Glaz Arena trop souvent antre de frustration cette saison. Le nul face à Nîmes, certes positif mais peu payé, la défaite face à l’injouable PSG… Les dernières sorties avaient donné de l’espoir, certes, mais trop peu de points. Cette fois-ci, place à un autre scénario, et tant mieux !
Avec son groupe quasiment au complet, où seul Mathéo Briffe manque toujours, Yann Lemaire entendait bien profiter de la belle dynamique de son groupe, plein d’abnégation et en mission pour se sauver en Starligue, pour prendre deux points vitaux avant le sprint final qui verra le CRMHB se déplacer trois fois (Créteil, Nantes et Istres) et recevoir Chartres le 4 juin prochain. Mission accomplie !
L’occasion était belle, avec un public à fond derrière ses joueurs mais aussi une formation savoyarde très diminuée et privée de nombreux joueurs dont Hodzic, Kalandadze, Costoya, Pimenta, Tomasek, Traoré notamment.
Ajoutez y le départ une semaine plus tôt de l’indispensable Benjamin Richet en joker médical pour Montpellier et voilà la troupe d’Asier Antonio Marcos loin d’être dans les meilleures dispositions pour donner la réplique.
Un match totalement maîtrisé
La jeunesse à l’œuvre, donc, mais gare, avec une équipe loin de démériter ces dernières semaines, comme l’expliquait après la rencontre Maté Sunjic : « Ils ont battu beaucoup de monde sur la phase retour et ont simplement perdu face aux grosses équipes du championnat… Cela n’avait rien d’un match « facile » à jouer… ». Six victoires, un nul et trois défaites, tel était ainsi le bilan des « Jaune et Noir » avant de tomber à la Glaz. De quoi donner un peu plus d’épaisseur à la performance bretonne.
Une victoire construite avec patience, application et détermination par des Irréductibles dans la droite lignée du très bon match, mal payé, réalisé à Limoges. D’abord au coude à coude lors du premier quart d’heure, où Cesson ne cède la mène au score qu’à deux reprises (1′ et 9′, 4-5), les Bretons vont peu à peu prendre un ascendant dans la maîtrise du jeu puis au score.
Une accélération décisive avant le repos
Efficaces à l’aile avec Théophile Caussé et trouvant aussi bien des solutions dans l’axe avec Axel Oppedisano qu’aux tirs à distance, les Irréductibles réussissent un éclat décisif au meilleur moment, juste avant la pause, alors que les équipes sont à égalité à cinq minutes du repos à 12 partout.
Les auteurs du casse, Daniel Mosindi, Michal Baran, Edgar Dentz et Théophile Caussé, valident ainsi que le pénalty arrêté de Maté Sunjic pour donner au score le vrai reflet d’un premier acte maîtrisé. Sur cet instant du match, le portier croate souligne l’importance du « public, qui nous a poussé pour creuser l’écart sur ce moment-là. En passant la mi-temps à +4 plutôt que +2, avec le péno arrêté et la contre-attaque marquée à six secondes du buzzer, nous leur faisons mal ».
Et comme tout semble réuni pour vivre une belle soirée, Cesson entame parfaitement le second acte. Avec l’engagement, Romaric Guillo et ses coéquipiers ajoutent deux buts d’écart et tiennent un +6 les mettant logiquement à l’abri d’une mauvaise surprise. Méfiance, cependant, Limoges ayant connu pareille mésaventure une semaine plus tôt pour finalement s’imposer.
Tout en maîtrise et en solidité, les Irréductibles récompensés !
Un Cessonnais averti en valant deux, le scénario ne va pas se reproduire ! Ultra solidaires et concentrés, les locaux ne lâchent rien et n’offrent que des miettes aux Chambériens, réduits aux nombreux jets de sept mètres allègrement sifflés pour ne pas sombrer. Revenus tout de même à -3 à la 48′ (23-20), le futur Irréductibles Gustavo Rodrigues et ses coéquipiers vont définitivement baisser pavillon.
Dans le Money Time, Milos Mocevic sort l’arrêt qu’il faut sur jet de sept mètres et Cesson accélère pour se détacher de nouveau. Robin Molinié avec sa qualité de shoot, associée à l’efficacité de Daniel Mosindi, excellent en seconde période, terminent le job pour une victoire validée avec un +6 qui fait un bien fou aux têtes : « Le bloc défensif était plus bas, il fallait amener un shooter et Robin rentre en fin de match pour terminer le travail. Nous avions la gestion physique aussi à faire. Il y avait la volonté d’amener du tir devant et cela a marché », détaillait après coup le coach cessonnais.
Maté Sunjic fier de sa défense
Avec seulement 24 buts encaissés, soit un chiffre bien plus en adéquation avec les standards souhaités et une efficacité offensive payante. Maté Sunjic aux côtés de son coach en conférence de presse, soulignait aussi la performance défensive de l’équipe : « C’est un succès large mais qui n’a pas été facile face à une très bonne équipe. Cela faisait un moment que nous étions sous l’eau. Aujourd’hui, on sort le bout du nez et on a repris la bonne direction.
Je suis fier de la défense produite aujourd’hui, à l’image des jets de sept mètres sifflés. Je ne veux pas parler d’arbitrage, sur tant de pénalties, mais ceux-ci reflètent l’engagement de mes joueurs. Cela veut dire une volonté de bien défendre, de se sacrifier pour qu’on ne donne rien, quitte à donner un péno plutôt qu’un but. »
Avant de conclure : « La clé a été là, sur le nombre de buts encaissés. Tout le monde bosse bien, a travaillé pour. Le chemin est encore long mais je sais que nous allons continuer à bien bosser. Je ne crois pas à l’excès de confiance car avec 5% en moins dedans, ça peut vite tourner. Créteil est en difficultés mais va travailler aussi pendant la trêve. »
C’est un fait, Cesson a pris bien plus que deux points avant deux semaines de coupure : « Oui, cette trêve va permettre de nous reposer, de recharger les corps, les esprits. Dans notre situation, elle va être salutaire et scindée en deux. D’abord du repos, se ressourcer, faire peu de handball, se retrouver détaillait Yann Lemaire après la rencontre. Ensuite, sur la seconde semaine, nous allons travailler dur en vue de préparer au mieux Créteil. »
Et maintenant, du repos, puis Créteil…
Un match clé, capital en cette fin de saison, le CRMHB quittant sa place de relégable au détriment de son prochain adversaire, désormais un point derrière : « Tout le monde sait l’importance du match, vous, nous, les dirigeants, les joueurs… Eux aussi en face auront la pression. Ce genre de match, ce sera la folie dans le Palais des sports, il y aura beaucoup de folie, d’intensité. Il faut être prêt à ça. A nous de capitaliser sur notre victoire. Il nous reste pas mal de combats, y compris avec nous-mêmes. »
Même si tout reste à faire, Cesson aborde ainsi la dernière ligne droite non plus en chasseur mais en chassé, avec son destin entre les mains. Aux Irréductibles de faire que la petite pégueuse ne soit plus trop lourde au moment de se détacher pour de bon et de sauver une place en Starligue amplement méritée au vu des dernières prestations offertes par Yann Lemaire et ses hommes.
