Alors qu’il lui reste trois matchs dont deux loin du Roazhon Park, où Nice sera le dernier visiteur de la saison, le Stade Rennais est déjà focus vers la saison 2025-26, qui devra être bien meilleure que celle qui s’achève péniblement. Avec quel classement final, quel entraîneur et quelles dispositions ? Le chantier, très important, est ouvert…
En allant au Stadium, terrain lui réussissant rarement puis au Vélodrome pour la dernière journée, face à un adversaire qui jouera sa place en Ligue des Champions, avec Nice au milieu, candidat lui aussi à l’Europe, le Stade Rennais ne va pas avoir la tâche facile pour rester dans le Top 10 de Ligue 1 et prendre des points… Mais viser une première moitié de classement peut-il en soit être un objectif acceptable quand on s’appelle Stade Rennais, avec tout ce que cela comporte ? Non.
Qu’il soit treizième ou dixième à l’issue de la 34ème journée, le Stade Rennais a complètement raté sa saison, dans les grandes largeurs, ne s’imposant jamais ou presque face à mieux classé que lui et en ne devant son salut qu’à sa capacité à prendre les points face aux plus faibles du championnat. Une année où la déception aura été à la hauteur des (trop) grandes attentes auprès d’un effectif qui n’a cessé de s’affaiblir depuis trois ans, vendant chaque année ses meilleurs joueurs sans s’assurer de retrouver des niveaux équivalents dans ses recrutements.
Une année à oublier
Trop de paris, trop d’inconnues dans l’équation pour assurer une transition sereine et garder quelques certitudes. Des mercatos ratés, des incompréhensions à tous les étages et le résultat est sans appel. Nous vous épargnerons le onze des joueurs partis depuis quatre ans afin de ne pas tomber un peu plus dans la sinistrose et on retiendra en revanche que s’il s’incline une fois de plus en ce mois de mai, donnée malheureusement probable, le SRFC aura perdu plus de la moitié de ses rencontres de championnat !
Un triste record depuis des lustres et un parcours qui dans une Ligue 1 plus relevée, aurait pu lui valeur bien plus de frayeurs et quelques places en moins. Une année à oublier en tant que supporter mais à très fortement méditer du côté de l’état-major rennais, qui ne pourra tolérer plusieurs années à ce niveau de performance.
Faire mieux, une évidence, donc mais avec quel coach l’an prochain ? Pour le moment, ni le club, ni le principal intéressé Habib Beye, titulaire du poste jusqu’à preuve du contraire, ne se sont prononcés… Avec trois entraîneurs consommés (ou consumés, au choix) cette saison, le Stade Rennais s’est illustré sur le terrain de l’instabilité, avec des choix là aussi peu probants.
Quel entraîneur l’an prochain ?
Dans cette lignée, l’interrogation règne aujourd’hui autour de l’avenir d’Habib Beye, qui a certes réussi sa mission, à savoir remettre le club hors d’une zone rouge où il n’aurait jamais dû pénétrer mais dont les résultats face aux équipes mieux classées du championnat, excepté le petit miracle face à Strasbourg, ne font pas l’unanimité. La dernière fessée reçue à Lyon n’arrange rien et la précipitation n’a pas lieu d’être.
Si prolongation il y a, elle devra l’être une fois le championnat bouclé, idée d’ailleurs portée par le principal intéressé lui-même. Si le discours est séduisant, le bilan défendable et les progrès malgré tout sensibles, avec une assise défensive retrouvée et de belles trouvailles notamment chez les jeunes, est-il l’homme de la situation pour démarrer une saison et imprimer à son équipe l’identité et la hargne assumées dans son discours ?
Le groupe en sa possession avait-il les moyens de faire mieux et d’appliquer ses idées ? Changer une nouvelle fois de projet et de tête pour mener un groupe où beaucoup de joueurs ont leur avenir en suspens est-il une riche idée ? Les interrogations ne manquent pas et les grands entraîneurs éventuellement libres ne vont pas courir pour venir taper à la porte d’un club en pleine reconstruction, et cela peut-être plus sur quelques années que quelques mois.
Des réponses, dès la fin du mois de mai
Place alors à la (re)construction, au temps, à la stabilité et à l’approfondissement d’une méthode séduisante sur le papier mais pas toujours vérifiée sur le pré ? La tentation de dire oui est là mais est-elle aussi présente dans l’esprit d’une direction sans doute pressée de retrouver le premier tiers du classement ?
L’ancien défenseur latéral sénégalais et consultant Canal, bien que toujours élogieux sur le club et reconnaissant de la chance d’avoir été choisi, est-il convaincu lui-même par les possibilités à disposition pour poursuivre l’aventure ? Les réponses, dès la fin du mois de mai, ne devraient pas tarder à lancer sans plus attendre une saison 2025-26 qui devra à tout prix être meilleure que celle qu’il conviendra de conclure honorablement à domicile face à Nice, avant de passer, espérons-le, à autre chose…
