Finalement, la VAR a ses bons côtés… D’abord, elle a permis à la Ligue 1 de compter une merveille de plus avec le cachou envoyé en pleine lucarne par le belge Malik Fofana à la 12ème pour l’ouverture du score, quand un ballon sorti ou non intégralement en touche au début de l’action était l’objet de discorde.
Elle a aussi, et surtout, évité au Stade Rennais de prendre une raclée historique dans le Rhône, avec trois buts refusés, à raison, en seconde période. Ajoutez y un but rennais offert par les Lyonnais et vous comprendrez qu’il y a finalement bien peu à retirer en positif de la sortie bretonne en Rhône-Alpes en ce dernier week-end d’avril. Une horreur, purement et simplement…
Humiliés 4-1 avec trois buts déjà encaissés dans le premier acte comment autant d’uppercuts, les joueurs d’Habib Beye ont ainsi parus groggys du début à la fin de la rencontre, si l’on excepte peut-être les dix premières minutes, tout juste correctes. Face au talent largement supérieur d’une équipe avide de se reprendre après sa double humiliation de la semaine précédente à Manchester puis à Saint-Etienne.
Un néant technique, une motivation aux abonnées absentes
Le fossé béant aurait pu être compensé par une intensité et une volonté de tous les instants côté rennais mais pas de chance, ni l’une ni l’autre de ces deux qualités n’était au rendez-vous, loin de là. Au lieu de cela, un néant technique, un désert tactique et une motivation aux abonnées absentes.
Arnaud Kalimuendo et Musa Al-Tamari, sortis à la mi-temps, l’ont payé cash mais Habib Beye aurait tout aussi bien pu sortir dix joueurs à la pause…Le contraste entre les deux équipes fit mal aux yeux et l’écart au classement et aux points en faveur des Lyonnais totalement illustré par une prestation pas loin d’être l’une des pires de la saison pour le Stade Rennais, la plus mauvaise de l’ère Habib Beye.
Deux chefs d’œuvres et deux merveilles collectives
Alors comme les « Rouge et Noir », il conviendra d’être minimaliste pour raconter ce match… Les quatre buts lyonnais sont tous magnifiques, chacun dans son domaine. Le premier déjà décrit de Fofana, merveilleux, le second du pauvre « Coco » Tolisso, finalement apte, propre et parfait, d’une frappe des 20 mètres magistralement placée. Jouer au foot, Rennes a pu admirer comment cela se fait, avec un modèle de transition rapide pour le troisième but, marqué par Alexandre Lacazette.
3-0 à la mi-temps, la gifle était déjà violente mais non satisfaits de celle-ci, les Rennais, malgré le cadeau d’Almada en début de seconde période pour le second but de Mohamed Meité en Ligue 1, ont docilement tendu l’autre jour. Brice Samba, seul rennais à surnager, a réussi des exploits mais dû s’incliner sur un but exceptionnel collectivement et individuellement.
Louche de Ryan Cherki, dans un espace réduit, contrôle et volée à l’horizontale de George Mikautadze, au milieu d’une forêt de rennais spectateurs aux premières loges. N’en jetez plus, la coupe et pleine, et Rennes s’accrochait un peu pour ne pas couler un peu plus, étant dépassé à chaque offensive lyonnaise.
Un objectif à court terme, fixer l’avenir à long terme…
Le bilan, à la sortie d’un tel match, est forcément mauvais, l’équipe ayant une nouvelle fois confirmé ses lacunes et insuffisances face à un adversaire calibré. Alors oui, le Stade Rennais est sauvé mais il doit aussi terminer dignement, ne pas fausser le championnat où son rôle d’arbitre lors des prochains matchs, notamment face à Nice et Marseille, sera forcément scruté.
L’avenir très proche, à savoir la saison prochaine, est aussi à construire, sur le terrain et sans doute aussi sur le banc, où le doute reste forcément présent après une telle prestation quant à la suite de l’histoire avec Habib Beye.
Si le bilan du coach sénégalais reste positif, le constat de victoires face aux plus faibles et de défaites incontestées face au plus fort n’incite pas à se précipiter. Les joueurs se disent tous convaincus, à fond derrière leur coach mais devront pour le conforter faire bien plus qu’au Groupama Stadium, où personne n’a assuré…
C’est aussi cela qui se jouera lors des trois derniers matchs de la saison que Rennes n’aura pas le droit de « balancer » ni de négliger, afin de travailler déjà en vue des mois à venir et d’une reconstruction qui s’annonce encore profonde et capitale pour rebondir.

