Nationale 2 – REC Rugby : Sept années en sept souvenirs pour Vincent Wenger

Les sept souvenirs de Vincent Wenger au REC Rugby.
En sept saisons sous les couleurs récistes, Vincent Wenger a tout connu. @Crédit photo : JRS

En sept saisons sous les couleurs récistes, Vincent Wenger a tout connu à Rennes. Contraint de dire stop suite à l’accumulation de commotions et à l’impact sur son double-projet pour devenir kinésithérapeute, le troisième-ligne n’en garde pas moins de nombreux grands souvenirs, tant humains que sportifs, et des anecdotes à la pelle. Sept ans et sept moments gravés à l’encre « Noir et Blanc ».

De Bobigny à une brasserie rennaise

Pour rejoindre Rennes, je quittais la région parisienne pour la première fois et j’étais encore un peu « sauvage ». Les entraîneurs du REC m’invitent à manger pour signer au club et ils m’emmènent dans une brasserie. Nous nous installons et ils me disent : « Tu prends ce que tu veux ».

À ce moment-là, je galère à choisir. En fait, je me suis fait un film dans ma tête et je me suis dit que c’était un test. Je leur dis et ils me rétorquent : « Mais non vraiment, tu peux prendre ce que tu veux, burger ou frites, on s’en fiche ». C’étaient juste des mecs hyper simples et je suis arrivé avec des a priori de fou (rires).

Un premier match plus que symbolique

Je ne devais pas être titulaire pour mon premier match de championnat avec le REC, car à l’époque, il y avait Lilian Caillet sur le poste. Ce premier match se disputait à Dax (en Fédérale 1 à l’époque, ndlr), une vraie ville de rugby, et c’était mon rêve de jouer des matchs comme ça. Malheureusement, de mon côté, je venais de perdre un ami. Ça m’avait beaucoup impacté et évidemment, je devais aller aux obsèques. Quelques jours avant la rencontre, on me dit que Lilian doit aller à un mariage et que je suis prévu pour débuter.

Mon ami était un passionné de rugby et à ce moment-là, je suis sûr qu’il m’aurait dit d’y aller. J’ai eu des frissons en rentrant sur le terrain. Quand tu arrives de Bobigny et que tu disputes ton premier match à Dax devant 3000 personnes, c’est simple, je me suis dit : « C’est ça que je veux faire de ma vie ». Il y avait déjà Ryan Dubois, Romuald François, Alexandre Fau mais nous étions encore des gamins à l’époque.

« C’est grâce à cette passe que Gaël Dréan est en équipe de France (rires) »

Colocation, Fortnite et crêpes Whaou

L’un de mes souvenirs marquants au REC, c’est la colocation avec Romain Fardoux et Nassim Kechit. Cette coloc’, c’était n’importe quoi et en arrivant, il n’y avait même pas d’eau chaude (rires). Je dirais même que Nassim a été recruté grâce à Fortnite. On jouait beaucoup ensemble à ce jeu et Kévin, qui était coach des avants à l’époque, pouvait se permettre de jouer de temps en temps avec nous. Il a senti les qualités humaines et ils se sont ensuite rencontrés quand nous avons joué contre Rouen.

Avec Romain et Nassim, on mangeait tout le temps ensemble, mais nous mangions mal et nous faisions des réserves de crêpes Whaou. Aujourd’hui, je fais évidemment beaucoup plus attention, mais à l’époque, ce n’était pas comme ça. Le pire dans cette colocation, ce n’était même pas pour nous, car il y avait un quatrième joueur qui vivait avec nous, mais lui était en couple. Imaginez vivre avec trois gaillards en train de brailler devant la console (rires).

Des jeunes joueurs formés devenus coéquipiers

Avant mon cursus de kiné, j’avais fait cinq années d’études dans la préparation physique. Une fois ces études terminées, je me retrouve à gérer 30 jeunes au REC et autant le dire tout de suite, ils m’ont beaucoup apporté. Récemment, après ma dernière commotion, j’ai reçu beaucoup de messages de leur part. Je pense à Jacques Thomas-Guéné, Mathéo Lhuillier ou encore Jules Frétigné. Ce sont d’ailleurs des jeunes avec qui j’ai joué par la suite. Au-delà des messages, on parle d’une relation humaine et de ce que nous avons pu leur apporter et réciproquement. C’est plus que du rugby.

Bandeau BETCLIC

Le quart de finale face à Saint-Jean-de-Luz

C’est l’année où nous sommes champions et je crois que c’est une rencontre qui nous a tous marqués. Cette année-là, je joue 26 matchs et c’est une saison extraordinaire. Ce match aller contre Saint-Jean-de-Luz, c’est un mélange de tout. À titre personnel, je réalise un gros match et puis ce jour-là, il y avait le gang des moustaches.

D’habitude, je porte la barbe mais là, nous avions décidé avec plusieurs joueurs de garder uniquement la moustache. Avec mon bandeau sur la tête et ma moustache, j’étais le prototype du joueur à l’ancienne. Et puis, je peux dire que j’ai fait une passe décisive à Gael Dréan et d’ailleurs, c’est grâce à cette passe qu’il est en équipe de France (rires) !

Krogit !

Sur la fin de période du covid, dans le plus grand des secrets, nous avons créé un petit collectif. Nous pouvions de nouveau nous rassembler et il y a eu quelques soirées organisées dans le Krogit de Crubillé. C’était n’importe quoi et en même temps, c’étaient aussi des moments de cohésion importants et il s’en est passé des choses, sur ce parquet…

Un match gagné d’avance

Et puis, comment ne pas citer la demi-finale contre Périgueux. Déjà, dans le bus qui nous amène à Périgueux, je reçois un avis positif pour mon admission à l’école de kiné. Il faut savoir que c’est très compliqué d’y entrer. Je le dis aux gars et tout le monde me saute dessus. Puis vient l’avant-match. Ce jour-là, nous nous sommes dit des choses extraordinaires dans le vestiaire et sincèrement, le match était déjà gagné avant de le disputer. Les mecs ont parlé à cœur ouvert et c’est l’un de mes plus grands moments ! C’était vraiment un instant d’émotion intense.

Signature du journaliste.