Il ne s’agit pas d’aller trop vite, ni de crier victoire trop vite mais cette fois-ci, grâce à sa onzième victoire de la saison, le Stade Rennais semble avoir fait un pas quasi-définitif vers le maintien. Le regard dans le rétro n’aurait pas du avoir lieu d’être dans un monde normal mais a été rendu nécessaire par l’énième contre-performance de dimanche dernier face à Auxerre au Roazhon Park (0-1).
Au stade Océane, Musa Al-Tamari est titulaire au coup d’envoi, tout comme Azor Matusiwa placé assez haut derrière l’international jordanien et Arnaud Kalimuendo. Derrière, Jérémy Jacquet est de retour en défense aux côtés de Lilian Brassier et Anthony Rouault. La curiosité est donc de mise avec ces ajustements face à une formation en pleine forme et sur la bonne route pour prendre de l’air sur la zone rouge.
Un premier quart d’heure incroyable…
Pourtant, les Havrais ne vont pas comprendre ce qui va leur arriver. Décidés à bouger un Stade Rennais quelque peu chancelant, ils vont prendre l’eau, et pas qu’un peu. Il ne faut ainsi que 40 secondes à Azor Matusiwa pour inscrire son premier but avec le Stade Rennais en profitant, avec la complicité d’Arnaud Kalimuendo passeur, suite à une relance catastrophique, déjà, de Mathieu Gorgelin.
Lancé idéalement, le Stade Rennais ne s’arrête pas là et va piquer très rapidement une seconde fois, grâce à Lorenz Assignon, à la conclusion d’une contre-attaque éclair et d’un nouveau service signé Arnaud Kalimuendo (0-2, 11′). Catastrophiques, les Havrais sont totalement à la rue défensivement et Adrien Truffert peut tranquillement monter à gauche et centrer.
Musa Al-Tamari redresse de la tête, relayé du pied par Matusiwa qui trouve Arnaud Kalimuendo cette fois-ci à la conclusion, de la tête ! Incroyable mais vrai, Rennes mène 0-3 avant même le quart d’heure de jeu..
Un relâchement logique… et sanctionné !
Le Stade Rennais frise dans la foulée le 0-4 mais Séko Fofana manque de peu son occasion. Ensuite, fort de son avance, le onze breton entre en mode « gestion ». Problème, celui-ci n’a pas vraiment fait ses preuves cette saison et Le Havre essaie de reprendre confiance, avec une heure pour réussir l’exploit improbable d’une remontada.
Les joueurs de Didier Digard s’autorisent même à y croire avec le réduction du score sur un coup-franc de Mwanga, juste avant la pause, où Brice Samba est loin d’être irréprochable (mt, 1-3).

Très actif dans sa zone technique, Habib Beye sait son équipe vulnérable en seconde période et continue de donner de la voix. L’exigence est là, et indispensable avec une équipe ne semblant pas à l’abri d’un retour à 2-3. Sur un petit ballon piqué vicieux de Loïc Négo.
Brice Samba est cette fois-ci plus inspiré et prive les locaux d’espoirs supplémentaires grâce une claquette autoritaire. Un nouveau ballon passe devant le but du gardien international français, sans trouver preneur.
Premier but pour Al-Tamari
Non, Rennes n’a pas le droit de se mettre dans le rouge face à pareille équipe et va heureusement définitivement tuer tout suspense, avec, comme pour le premier but, la contribution active de Mathieu Gorgelin, gardien havrais décidément dans un très mauvais jour.
Sur une passe en retrait de Gautier Lloris, celui-ci s’aventure dans un crochet sur la gauche totalement raté, dont profite Musa Al-Tamari, qui s’en va inscrire en marchant son premier but en Bretagne à l’heure de jeu.
La messe est dite et la fin de match une longue agonie pour des « Ciel et Marine » clairement à côté de la plaque. Habib Beye en profite pour faire tourner son effectif et Carlos Gomez, déjà buteur à l’aller, marque son second but avec le Stade Rennais d’une puissante frappe du droit au premier poteau de Gorgelin !
1-5, l’addition est salée et Rennes confirme sa supériorité face aux équipes, malheureusement pas assez nombreuses, moins bien classé que lui !
Un derby pour de rares frissons…
Désormais assis sur un confortable matelas de huit sur son adversaire du jour, seizième, le Stade Rennais, désormais onzième à trois points d’Auxerre, n’a à priori plus rien à craindre pour son avenir en Ligue 1. Pour s’en assurer, la belle idée serait de s’offrir, vendredi soir, le derby au Roazhon Park face au FC Nantes, si possible avec la manière.
Ce ne serait pas demander la lune à une équipe qui n’a cessé de décevoir cette saison et qui n’aura plus, cette saison, beaucoup d’occasions d’offrir frissons et fierté à un public qui s’était encore déplacé en nombre au Havre.
Faire la fête à domicile, se rapprocher du Top 9 et pourquoi pas, mettre le voisin nantais en difficultés au classement, voilà trois arguments imparables pour démarrer idéalement le week-end prochain et engager la dernière ligne droite du championnat sans aucune pression.

