2025 s’annonce intense pour les Ocean Fifty avec un programme de courses relevé, marqué par deux Acts. L’un à Saint-Malo et l’autre à Concarneau en juin, la Rolex Fastnet Race en juillet et La Transat Café L’Or en octobre. Une nouvelle saison qui fait suite à un chapitre 2024 particulièrement réussi pour Baptiste Hulin qui faisait ses grands débuts comme skipper de multicoque à la barre de Viabilis Océans. Premier supporter du jeune navigateur, l’entreprise Viabilis, aménageur et promoteur immobilier rennais fortement engagé sur son territoire mais également désormais implanté partout dans l’Hexagone, poursuit sur sa lancée en tant que partenaire.
Marin et sponsor ont conscience que chaque nouvelle étape dans leur collaboration, chaque régate, leur permettra de monter en puissance en vue de leur défi majeur : La Route du Rhum – Destination Guadeloupe 2026. En attendant de s’aligner au départ de leur prochain rendez-vous maritime, Arnaud Gotreau, Pésident de Viabilis et son skipper, Baptiste Hulin, se sont prêtés au jeu d’une interview croisée, rare et humaine.
Pouvez-vous nous raconter votre parcours dans la voile ?
Baptiste Hulin : J’ai commencé la voile dès mon plus jeune âge, d’abord en dériveur, puis en régate. Très vite, j’ai été attiré par la course au large, qui représente un mélange parfait entre aventure, performance et engagement personnel. En 2021, j’ai gagné la sélection Espoir Mer Entreprendre, me permettant de participer à ma première Route du Rhum en 2022 et à ma première Transat Jacques Vabre en 2023, en Class40. C’est une chance d’avoir pu naviguer sur plusieurs supports et d’apprendre auprès de marins expérimentés. Aujourd’hui, l’Ocean Fifty est un défi à la hauteur de mes ambitions.
Arnaud Gotreau : Je ne dirais pas que je suis un passionné de voile en tant que pratiquant. Mais j’ai toujours été intéressé par tout l’environnement autour de la voile. Étant breton, c’est un monde qui m’a toujours interpellé. Nous avons eu l’opportunité de nous investir lors de la dernière Route du Rhum en 2022, d’abord comme partenaire officiel de l’événement, puis en tant que partenaire du bateau Pen Duick III. Ce projet est né d’une rencontre.
Il y avait un enjeu de notoriété avec ce partenariat officiel, mais aussi une connexion avec Arnaud Pennarun sur Pen Duick III. Lors de cette même Route du Rhum, j’ai aussi rencontré l’équipe de BE Racing, notamment Servane Escoffier et Louis Burton. Cette rencontre nous a ouvert une réflexion sur un engagement plus large dans la voile. C’était une opportunité pour nous de nous investir davantage dans ce domaine.
Pourquoi avoir choisi la classe Ocean Fifty ?
B.H. : Ces trimarans de 50 pieds sont un support idéal : rapides, techniques et engagés. Ils permettent d’accéder à des courses mythiques comme la Route du Rhum ou la Transat Café l’Or tout en conservant une dimension humaine forte. Contrairement aux Ultims, ces trimarans restent accessibles en termes de gestion et permettent à des projets comme le nôtre d’exister. Ce sont également des plateformes incroyables pour accueillir à bord les partenaires et leurs invités.
A.G : Ils allient performance, innovation et capacité à créer du lien, ce qui correspond bien à notre état d’esprit. Ils sont exigeants, demandent une bonne préparation et une gestion fine des ressources, ce qui nous pousse à être toujours à 100 %. C’est un vrai challenge technique et humain. La classe Ocean Fifty est un excellent compromis entre performance et accessibilité. Ces trimarans sont extrêmement rapides et techniques, mais restent gérables par une équipe plus restreinte que les Ultims, par exemple.
Cela permet d’avoir une approche plus humaine de la course tout en restant sur un bateau spectaculaire et exigeant. Ce qui m’a aussi séduit, c’est l’esprit de cette classe. Les skippers engagés sur le circuit sont des passionnés qui portent des valeurs fortes, notamment en matière d’innovation et d’engagement pour l’environnement. Je voulais faire partie de cette dynamique. Et le courant avec Baptiste est immédiatement passé : il est humble, compétiteur et ne cherche qu’à progresser. Ce sont nos valeurs chez Viabilis.

Quels sont les plus grands défis à surmonter pour réussir en Ocean Fifty ?
B.H. : Il y en a beaucoup et c’est ce qui est intéressant. Un trimaran comme celui-ci est à la fois puissant et sensible. Il faut apprendre à le pousser sans risquer d’en faire trop. L’endurance et l’engagement sont aussi les maître-mots : la course au large est un sport d’usure, où il faut gérer son sommeil, son alimentation et sa concentration sur plusieurs jours.
Il y a aussi tout le côté gestion d’équipe : monter un tel projet, c’est aussi une aventure entrepreneuriale ! Et je n’ai jamais hésité à en parler avec Arnaud. Un patron d’entreprise et un skipper qui gère un projet sont des éléments communs. L’idée est d’être parfaitement entouré. C’est ce qu’il se passe avec BE Racing et ce projet Viabilis Océans.
A.G. : Le financement et la gestion de projet sont cruciaux. Il faut à la fois gérer la communication, organiser les campagnes d’entraînement, performer… C’est une vraie machine à faire tourner. Il faut aussi construire une équipe solide autour de Baptiste pour qu’il puisse se concentrer sur la performance. Ce qui est beau dans la course au large, c’est qu’elle mélange innovation, endurance et humilité. On ne peut jamais tout contrôler, on apprend sans cesse, et on dépend des éléments. Ce projet est une formidable école de vie.
Quels sont vos objectifs pour cette saison ?
B.H. : Apprendre, progresser et performer ! Chaque course est une occasion d’engranger de l’expérience. À terme, on veut être compétitifs et viser des podiums sur les grandes courses. Je me dis qu’après une belle année 2024 avec des résultats inespérés (2ème de la transat Route des Terre-Neuvas, 3ème de la MedMax), la préparation à la navigation en solitaire commence maintenant.
Nous sommes focus sur la Route du Rhum-Destination Guadeloupe avec une importante transat en double cette année. Mon ambition est de me qualifier pour les grandes courses et de performer au sein de la flotte Ocean Fifty. Je vise des podiums et, à terme, une victoire sur une course majeure. Nous avons les moyens humains, financiers, et l’envie de performer !
A. G. : L’idée, comme depuis le début avec Baptiste, est de créer du lien au sein de l’équipe et d’aller tous dans le même sens. Chaque détail compte pour faire la différence sur l’eau. C’est exactement comme gérer une entreprise. Faire que chacun se sente bien et à sa place, je vois une forme de solidarité, un engagement au quotidien quels que soient les résultats. Tout le monde y va comme un seul homme. Baptiste est accessible, il sait vulgariser son sport, il accueille les partenaires sur son bateau et leur explique. Pour nous, c’est tout aussi important qu’un bon résultat en compétition.
Si vous deviez résumer ce partenariat en trois mots ?
B. H : c’est d’abord l’humain. C’est le pilier de notre relation. Le projet est d’abord sur l’humain. Ensuite l’engagement : l’engagement l’un envers l’autre, sportif pour aller chercher la performance. Et la performance est mon troisième mot. C’est ce qui nous anime.
A. G : Je dirais ambition. C’est ce qu’on se dit depuis le début. Il y a aussi une forme de solidarité au quotidien. Il n’y pas de notion d’égo, tout le monde travaille ensemble. C’est vraiment ce que j’aime dans le sport, notamment dans la voile. Tout le monde gagne, même sur une course en solitaire, ou tout le monde perd.
J’ai été beaucoup présent sur les courses l’an passé, et je le serai cette année, j’y ai découvert cette solidarité. Ensuite, humilité. Baptiste est bon et performant et ne le crie pas sur les toits. Cela nous ressemble. Il y a une osmose entre l’équipe voile et l’entreprise, c’est assez rare, c’est précieux, et tout le monde avance dans le même sens : celui du succès…. Ensemble.
