Nationale 1 – Union Rennes Basket : Eliot Thillier, une chance saisie au rebond !

Portrait d'Eliot Thillier.
Eliot Thillier, fer de lance défensif de l'Union Rennes Basket. @crédit photo : JRS

À l’instar d’Adrien Sclear ou d’Ewan Le Carour les années précédentes, Eliot Thillier a profité de la passerelle avec le Rennes Pôle Association pour se faire une place en équipe première. Aujourd’hui fer de lance défensif de l’équipe, l’ailier de 23 ans a pourtant dû se montrer patient avant de trouver sa place.

C’est un exemple dont pourraient s’inspirer d’autres jeunes joueurs en finissant tout juste leur cursus espoirs. Au sortir de sa formation avec Blois, l’emmenant des U15 jusqu’à l’équipe première avec des apparitions en Pro B et en Betclic Elite, Eliot Thillier part en recherche d’un nouveau challenge : « En sortant des espoirs, j’étais prêt à partir et j’avais aussi un peu hâte d’avoir mon indépendance et de découvrir un nouvel environnement ».

Comme tout jeune joueur en recherche de temps de jeu, hors exception, l’étape Nationale 1 paraît alors la plus évidente : « Dans ma tête, je cherchais une équipe en NM1. J’avais fait une saison correcte et j’estimais que je pouvais apporter à ce niveau, mais entre vouloir et pouvoir… J’ai eu quelques contacts, mais ça ne s’est pas concrétisé ». Ironie de l’histoire, l’URB ne retient pas sa candidature à l’époque. Comme le dit le principal intéressé, rien d’illogique en soit puisqu’il faut quand-même « miser sur un espoir ». Ce n’est que partie remise…

Quentin Lefort, entraîneur de la N2, se souvient de lui

Mais le temps passe et les portes pour la Nationale 1 restent fermées. La NM2 est une solution, mais le recrutement touche à sa fin : « Je n’avais pas du tout fermé la porte à la Nationale 2, mais les marchés sont un peu différents. Si tu laisses passer un peu de temps pour trouver en N1, c’est la fin du marché en N2. De plus, les clubs de N2 ne peuvent pas recruter comme ils veulent. C’est un peu frustrant, car tu peux vite penser que tu n’as pas le niveau ».

Pourtant, il faut croire que le mariage entre Eliot Thillier et Rennes devait se faire, un jour ou l’autre, en passant par le Rennes Pôle Association. Quentin Lefort, entraîneur de la N2, se souvient du joueur, l’ayant déjà croisé auparavant : « Quentin est originaire de Tours et j’avais joué contre lui. Il était déjà coach et il se souvenait de moi. Ça s’est fait comme ça ».

« À la base, je devais rester deux jours, puis on m’a demandé de rester un jour de plus, puis encore un autre… »

Eliot Thillier prend le temps de la réflexion, mais le projet rennais lui offre des avantages non négligeables : « Je cherchais quelque part où je pouvais m’entraîner deux fois par jour, comme en espoirs. Même si le RPA n’est pas forcément réputé pour être une grosse équipe de N2, c’était l’occasion de prendre des responsabilités et de se montrer. Rennes m’a proposé de venir visiter les infrastructures, rencontrer le groupe et ça ne me coûtait rien d’y aller.

À la base, je devais rester deux jours, puis on m’a demandé de rester un jour de plus, puis encore un autre… J’ai pu découvrir le club de l’intérieur et les gens qui travaillent ici. Quel que soit le niveau, je pense que c’est une question d’opportunité et j’ai aussi découvert ça en partant de Blois. J’ai eu de la chance, car il n’y a pas beaucoup de villes avec deux clubs en N1 et en N2 ».

Aujourd’hui bien installé dans la formation entraînée par Bastien Demeuré, l’ailier savoure l’apport commun entre les deux équipes : « En basket, il y a quand même des blessés assez régulièrement. Ici, tu peux avoir des joueurs N2 qui viennent s’entraîner et ça te permet d’avoir des partenaires d’entraînement de qualité. Ça nous pousse à être meilleur et vice-versa ».

« C’est vraiment en arrivant ici que j’ai eu cette étiquette de leader défensif »

Si Eliot Thillier reconnaît quelques difficultés au moment de son arrivée en N2, avec « un petit temps d’adaptation, car les joueurs de N2 sont plus athlétiques et plus malins », il réalise tout de même une saison pleine et dispute 21 matchs avec l’équipe première, en plus de tous ceux disputés avec le RPA. Seule sa blessure au doigt le contraint à s’arrêter pendant un mois.

Logiquement récompensé par une place dans l’effectif de l’URB cette saison, le joueur de 23 ans sait que son parcours basket ne fait que débuter. Estampillé comme un joueur défensif, il ne néglige pas pour autant son jeu offensif : « J’ai toujours été un joueur plutôt polyvalent et c’est vraiment en arrivant ici que j’ai eu cette étiquette de leader défensif. Personnellement, je le prends très bien.

La défense, je pense que c’est une question d’envie et ça m’a permis de prendre une place. D’une certaine façon, ça t’oblige aussi à montrer l’exemple dans l’intensité. Cependant, je sais que peux m’améliorer sur les tirs extérieurs et sur mes choix en attaque. D’ailleurs, je pense que j’ai déjà progressé sur mon tir, même si j’ai encore beaucoup à apprendre ».

Bandeau BETCLIC

Retrouvailles en coupe de France avec son club de formateur

Et comme son début d’aventure en Bretagne ne manque pas de coïncidences, Eliot Thillier a également retrouvé Blois en 32es de finale de la coupe de France, en octobre dernier : « C’est un super souvenir. L’entraîneur actuel, David Morabito, était mon coach chez les espoirs, tout comme le préparateur physique, Raphaël Loie. J’ai aussi retrouvé Maxime Sconard, Timothé Vergiat ou encore Fabien Damase qui était à l’URB l’année dernière. Quand le tirage a été annoncé, j’ai même reçu un message du manager général ! »

Si l’ailier savoure sa première année en tant que professionnel – « le staff me fait confiance et j’ai du temps de jeu, ce qui me permet de me développer » – il reconnaît une légère frustration à devoir passer par la poule basse et espère valider le maintien rapidement : « C’est un peu frustrant, car nous étions capables de faire mieux. On sait que ça s’est joué à une victoire et nous perdons par exemple contre le Pôle France et à Poissy… C’est le seul point négatif.

Maintenant, il faut se mettre à l’abri le plus vite possible pour profiter tous ensemble de cette fin de saison, car nous savons que l’effectif n’est jamais exactement le même entre deux saisons ». Avant éventuellement de voir plus haut – « pour l’instant, j’estime que je n’ai pas le niveau »Eliot Thillier a prouvé qu’il avait celui de la Nationale 1, mais aussi celui de la Nationale 2, une division dans laquelle il a eu du mal à trouver un projet il y a un an et demi. Voilà un bel exemple d’abnégation et de résilience à suivre, où ne pas brûler les étapes et  savoir saisir sa chance quand elle se présente trouve récompense. A méditer.

Signature du journaliste.