Handball – Starligue : Un point et de vrais espoirs pour Cesson face à Nîmes (26-26)

Edgar Dentz au shoot
Edgar Dentz ne s'est ménagé en attaque comme en défense face à l'USAM @Crédit Photo JRS

Le jour et la nuit… La semaine passée, après une vraie déconvenue à Toulouse, Yann Lemaire pouvait cette fois-ci être fier de ses joueurs et ne s’en est pas caché après la rencontre : « Oui, je pense que nous tenons là un match qui ressemble sérieusement à un match référence. De bout en bout, il y a tout eu : de la combativité, de l’implication et un combat au-delà des ressources possibles. Il suffit de regarder dans quel état ont fini les garçons…».

Dans le même ordre d’esprit, Romaric Guillo, croisé après la rencontre, abondait dans le même sens : « Etre déçus après avoir pris un point contre une équipe comme Nîmes, dans notre situation ? Non, certainement pas, et encore moins avec ce qu’on donné les gars. Nous ne lâcherons rien, vous le savez et si nous jouons à chaque fois de la sorte, nous allons regagner des matchs, c’est obligé ! »

Une certitude, le combat a été rude, intense et demandera quelques jours de repos pour effacer les stigmates de part et d’autres. Cesson, secoué par les résultats de la veille avec la nouvelle victoire au buzzer d’Istres, se sait en grandes difficultés, même si l’intérêt et l’intention du club, par la voix de son coach, est avant tout de se concentrer sur soi : « Je l’ai déjà dit et je le dirais jusqu’au bout, nous n’allons pas passer notre temps à regarder les autres. Pour nous sauver, c’est uniquement sur nous qu’il faudra compter !».

L'accompagnement durable dans l'habitat.

Un combat et beaucoup (trop) de sanctions contre Cesson

Pour gagner, les Irréductibles ont ainsi mis tous les bons ingrédients : la combativité, la qualité, aussi, le dépassement de fonction et une agressivité trop souvent sanctionné par un duo arbitral souvent sévère avec les locaux (11 jets de sept mètres en faveur de l’USAM et six exclusions contre Cesson, avec en prime un rouge pour Romaric Guillo).

Robin Molinié, en conférence de presse, le soulignait après la rencontre : « Quand on est dans cette position, relégable, on le sait, rien ne nous sera donné. On a tellement été sanctionnés mais il faut dire que l’on avait tellement d’envie qu’on a découpé tout ce qui bougeait aussi…On a été très frustrés. Après, ce genre de match ne doit pas être facile à arbitrer. »

En première période, les Cessonnais portés par une Glaz enthousiasmée par la victoire des filles du SGRMH quelques minutes plus tôt, réussissent leur entame. Ultra efficaces au tir avec Robin Molinié en chef de file, en mode sniper, les Bretons livrent dix grosses premières minutes dont ils sortent logiquement en tête (7-4, 12′). David Degouy pose son temps mort et les Crocos retrouvent du mordant.

Xavier « Air » Labigang dans ses œuvres @Crédit Photo JRS

Loin d’avoir la tête dans le sac, ceux-ci vont patiemment refaire leur retard, au bénéfice il est vrai des trop nombreux sept mètres sifflés contre les Bretons. A la 21′, l’enfant du club, enfin de retour sur le terrain sous les couleurs nîmoise, Hugo Kamtchop-Baril, égalise (12-12).

Pas de quoi renverser l’embarcation cessonnaise, ultra solide en défense et très appliquée (seulement 4 pertes de balles sur l’ensemble de la partie) qui garde l’avantage au score au repos grâce à une dernière minute bonifiée par Youenn Cardinal et Edgar Dentz (15-14).

Rouge pour Romaric Guillo mais malgré cela, Cesson reste debout

Après la pause, les Cessonnais, qui ont régulièrement eu trois buts d’avance lors du premier acte, continue de s’arracher mais aussi, de dominer leur adversaire, restant pourtant sur onze matchs sans défaite. Equipe en forme du moment, Nîmes est secoué comme rarement cette saison.

Les rotations sont pourtant limitées côté cessonnais, avec les absences ajoutées à celle de Mathéo Briffe de Ludwig Appolinaire et Michal Baran. Pour les remplacer, une volonté et une intensité de tous les instants et du cœur ! Des buts, aussi comme ceux de Robin Molinié, 7 au total, et les 100 % de réussite pour Mathieu Salou (6/6) et Edgar Dentz (7/7).

Romain Briffe de retour, a beaucoup joué face à l’USAM. Une vraie bonne nouvelle pour le CRMHB @Crédit Photo JRS

De l’autre côté du terrain, Maté Sunjic sort une belle copie (12 arrêts à 35 %) suppléé sur les penalties par Milos Mocevic, auteur de trois arrêts sur sept tentatives dans l’exercice !

A la 38′, Romaric Guillo est exclu, « logiquement » dixit l’intéressé lui-même, quelques secondes après une exclusion temporaire pour Romain Briffe. A quatre sur le terrain, les Irréductibles rappellent pourquoi on les appellent ainsi et ne lâchent rien, jouant avec intelligence et calme ce moment compliqué où Nîmes repasse devant (16-17).

Au coude à coude tout au long d’une période moins riche en but, les Bretons, jamais décrochés et admirables d’abnégation et d’envie, parviennent même à repasser devant, avec deux unités d’avance dans le Money-Time à la 56′ grâce à une énième praline de Mathieu Salou (25-23). La victoire apparaît à l’horizon, belle, fondatrice, mais Wesley Pardin rappelle pourquoi il est international en faisant échec à Junior Tuzolana pour la balle du 26-24, Peyre ayant réduit le score quelques secondes plus tôt.

Une dernière possession irrespirable…

Nîmes ne laisse pas passer sa chance et égalise sur la possession suivante par Boiba Sissoko, qui répond au jet de sept mètres d’Axel Oppedisano (26-26). La dernière possession est Cessonnaise, avec un temps mort posé par Yann Lemaire. Après celui-ci, ses joueurs vont jusqu’au bout, quitte à concéder un refus de jeu, mais ne veulent surtout pas, à raison, se faire contrer.

Romaric Guillo, après la rencontre : « Si on se fait contrer à ce moment-là, après un match pareil, c’est le couperet qui tombe, on se dit alors qu’on ne gagnera jamais un match mais nous avons gardé ce point et il est amplement mérité !».

Une énième approximation du duo arbitral du soir cafouille la dernière -bonne- décision à prendre et un coup-franc impossible est offert à Mathieu Salou, pour le gain du match. Pas de miracle sur le dernier tir et partage des points, presque frustrant mais pourtant très probant.

Yann Lemaire, tout aussi lessivé que ses joueurs après la rencontre, conclut : « Chaque point va compter et maintenant, on espère tous que ce n’est pas un feu de paille. Mon équipe n’a pas pris d’éclat, elle a été dedans, tout du long. Il va falloir capitaliser là-dessus. Maintenant, je veux que mon équipe gagne, point barre. »

Vendredi à Dunkerque, face à une équipe à priori n’ayant plus grand chose à jouer, il faudra les mêmes ingrédients pour réussir la belle recette du soir, une cerise sur le gâteau en plus si possible, avec la victoire. Robin Molinié, comme ses coéquipiers, l’attend impatiemment : « Je suis persuadé que nous nous maintiendrons. Au coup de sifflet final, il y avait de la déception, une petite amertume mais une fois que la pression retombe, on se dit qu’un point contre ce Nîmes-là, c’est un très bon résultat. Et au vu des circonstances, nous pouvons être fiers de nous ».

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Signature de l'auteur, Julien Bouguerra.