Handball – Starligue : Cesson, encore battu à Toulouse, reste bloqué en zone rouge (33-27)

Xavier Labigang et Cesson n'y arrivent toujours pas
Xavier Labigang et Cesson n'y arrivent toujours pas @Crédit Photo JRS

Le décor et les rôles ont beau avoir été redistribués en vue de la dernière ligne droite de la saison à venir, les coups de théâtre et rebondissements favorables tardent vraiment à arriver et l’inquiétude, forcément, va crescendo, jusqu’au final, dans deux mois. Dans la ville rose, où le Fenix n’affiche pourtant pas la forme de sa vie, Cesson a ainsi empilé sa onzième défaite sur des douze derniers matchs.

Ceci avec le poids des (mauvaises) habitudes et contrariétés, collées aux corps bretons depuis début novembre et une nouvelle fois calés au programme à savoir : des pertes de balles aux moments clés, un gardien adverse en chauffe qui plonge les tireurs dans le doute et un trou d’air sans marquer. La bravoure pour ne pas lâcher reste insuffisante et ne suffit et ne suffira pas à renverser des adversaires aux ressources, au niveau des rotations, bien supérieures.

Faites un « copié-collé » et voici un nouveau contenu déjà vu cette saison pour sanctionner un déplacement sur lequel les Irréductibles avaient un coup à jouer. Avec, sur cette sortie, la sensation d’avoir fait de nouveau deux pas en arrière par rapport aux progrès constatés contre Aix puis Montpellier.

Une première période de « séries »

En première période, Cesson s’accroche sur les dix premières minutes, avec l’envie de ne pas se faire distancer. Privé cette fois-ci de Ludwig Appolinaire, touché au dos contre Montpellier, le 7 breton fait jeu égal avec des Toulousains en mode diesel (7-6, 12′). Les locaux réussissent dans la foulée un premier éclat pour prendre quatre buts d’avance, aussitôt remonté par Romaric Guillo et ses coéquipiers, auteurs d’un beau 0-4 (10-10, 17′). Bras de fer en vue ?

L’entrée de Moller dans les buts, pour sa première de la saison, refroidit net les Irréductibles avec quatre arrêts de rang. Toulouse en profite pour envoyer une nouvelle série en mode éclat avec un 5-0 qui pique les yeux, entre pertes de balles et efficacité locale. Junior Tuzolana, Edgar Dentz et Daniel Mosindi réduisent heureusement dans la foulée la marque et Cesson rentre aux vestiaires avec deux petits buts de retard, toujours vivant, toujours debout… (16-14).

Cesson sans solution laisse le Fenix s’envoler

Le meilleur est hélas déjà passé pour le CRMHB et la seconde période se résume à un cavalier seul ou presque des Toulousains. Faisant illusion pendant sept minutes, en restant à deux buts des Occitans (19-17, 37′), les joueurs de Yann Lemaire vont petit à petit se faire distancer, réussissant au mieux à être à trois buts du Fenix, efficace et, comme Montpellier une semaine plus tôt, sans pitié au moment de sanctionner chaque erreur bretonne.

Résultats, des buts qui défilent un écart qui s’agrandit au fil des minutes et une nouvelle défaite au bout sans avoir vraiment pu y croire ou espérer un exploit, là où les Cessonnais s’étaient pourtant imposés l’an passé. Restant sur deux victoires face aux Fenix, Cesson voit sa série s’arrêter-là mais celle, hélas, de match sans le plaisir de la victoire au bout s’étendre un peu plus (33-27). Avec bien des doutes, la faute à 17 pertes de balle, une inspiration offensive aux abonnés absents et une spirale négative qui n’en finit pas.

Nîmes pour enfin repartir de l’avant ?

Ivry battu à Nîmes, reste derrière et Istres, opposé à Nantes, devrait aussi demeurer calé dans le panier de trois dont un seul, début juin, s’extirpera. Pour que l’heureux élu soit le Cesson Rennes Métrophole Handball, il va falloir faire mieux, beaucoup mieux, et surtout rapidement réamorcer le compteur point, en panne sèche :  » Cette prestation livrée face à Toulouse est un coup d’arrêt et fait mal à la tête, vraiment, confie Yann Lemaire. D’abord au regard de ce qui avait été fait dans les matchs précédents, où nous notions des progrès mais aussi avec la semaine de travail réalisée, qui avait été bonne. »

Déçu, le coach des Irréductibles cible le mal des siens : « Nous avons fait preuve de beaucoup trop d’indiscipline, collective comme individuelle. Quand on offre autant de balles à une équipe comme Toulouse, on se fait hara-kiri et ce n’est pas possible dans notre position. Notre production globale du soir n’est pas bonne et il va falloir retourner au charbon toute la semaine, changer nos plans et proposer autre chose samedi prochain pour exister contre Nîmes ! ».

L’USAM, dernière équipe face à laquelle Cesson a pris des points (28-28 à l’aller) arrive donc samedi prochain, dans une Glaz qui accueillera en ouverture les filles du Saint-Grégoire RMH et les Irréductibles n’ont pas le choix. Le combat mais surtout la victoire devront être au bout d’une longue soirée qui peut permettre, enfin, de respirer, avant d’aller à Dunkerque, d’affronter le PSG puis de se rendre à Limoges.

 » Dans notre position, chaque match est difficile sur le papier mais il va falloir en gagner, coûte que coûte. Avons-nous les moyens de le faire actuellement ? Aux joueurs de répondre à cela et à nous, staff, de les mettre dans les meilleures dispositions mais cela passera pas une plus grosse discipline. Nîmes s’avance chez nous avec le plein de confiance alors que nous sommes dans une crise profonde en la matière. »

Des dynamiques inversées donc, mais peu importe tant la volonté de s’en sortir et tout ce qu’il faut pour doivent être mis sur le parquet : « Je me refuse aujourd’hui à parler des deux derniers matchs qui pourraient être ceux où tout se joue car à ce rythme là, ce n’est même pas sûr ! Nous devons rapidement prendre des points, réussir enfin à se récompenser du travail de la semaine et tout faire pour réduire au maximum nos erreurs, ne pas nous tuer nous-mêmes comme ce soir.

Samedi soir, au-delà du résultat, je veux surtout une autre manière, un contenu qui montre que les fondations que nous reconstruisons avancent. Nous n’avons plus de temps pour les malfaçons et devons avancer sur notre chantier, le plus vite possible. » Dès samedi, tant qu’à faire, devant les 4000 spectateurs attendus à la Glaz Arena pour qui un combat livré sera le strict minimum !

Signature de l'auteur, Julien Bouguerra.