REC Rugby : Les espoirs emboîtent le pas des seniors et filent vers les phases finales

Zoom sur les espoirs du REC Rugby.
Maël Le Galloudec, entraîneur des avants chez les espoirs du REC Rugby. @Crédit photo : Maël Le Galloudec

A l’instar des seniors, les Espoirs « Noir et Blanc » réalisent une saison pleine et sont plus que jamais en course pour la qualification directe en quarts de finale. Au plus près des jeunes pousses rennaises, Maël Le Galloudec, entraîneur des avants, décrypte l’exercice en cours et l’importance de la post-formation au REC Rugby.

Priorité au temps de jeu

Comprenant des jeunes nés entre 2002 et 2006, le groupe Espoirs du REC Rugby compte aujourd’hui 50 joueurs. Pas de trop pour pallier d’éventuelles blessures dans le groupe senior ou simplement permettre aux joueurs de souffler d’un match à l’autre. C’est aussi un choix de la part du club rennais de faire jouer exclusivement ses jeunes, sans utiliser son droit d’aligner plusieurs joueurs hors d’âge : « Nous avons le droit à six joueurs de plus de 23 ans, mais nous ne sommes dans cette démarche-là.

Nous avons un groupe de 50 et nous travaillons beaucoup avec les clubs aux alentours comme Saint-Malo, Le Rheu, Fougères, Concarneau ou encore Angers, pour avoir des doubles licences. C’est une volonté de notre part de donner du temps de jeu à tous ces jeunes et cette année, nous avons fait jouer 45 joueurs sur 50. Si nous voulons que les 2006 soient performants à l’avenir, il est important qu’ils aient du temps de jeu », relate Maël Le Galloudec.

« Nous sommes calqués sur le projet de jeu de la une, avec les spécificités et l’approche hybride des Espoirs »

L’entraîneur des avants n’est pas le seul à œuvrer sur la section Espoirs. Maximiliano Cocetta s’occupe des trois-quarts, Nicolas Brouster est en charge de la préparation physique. Gaël Poitevin est responsable des touches et enfin Carlos Muzzio apporte son expertise sur les mêlées. Sans oublier Chrystèle Cottier en charge de l’intendance et de la logistique et Etienne Lanctin en charge de l’administratif.

Les liens avec l’équipe première sont fréquents et le projet de jeu prôné par Kévin Courties commence dès les Espoirs : « Nous sommes calqués sur le projet de jeu de la une, avec les spécificités et l’approche hybride des Espoirs. Le projet collectif est de gagner et individuellement que les jeunes puissent jouer le plus haut possible en leur donnant tous les moyens de réussir. Il y a les outils de rugby classique, mais aussi comment gérer son corps ou son sommeil par exemple. Il y a une vraie démarche de haut niveau ».

Tout comme la première

En plus de pouvoir compter sur un socle de joueurs solide, le club rennais ne galvaude pas l’importance de son groupe Espoirs, notamment sur le plan logistique. Pour preuve, et au-delà de la similarité du championnat entre les deux équipes récistes (une poule de 12 équipes avec les mêmes adversaires), le REC Rugby offre les mêmes conditions de déplacement à sa jeune garde : « Je remercie le club et les dirigeants car nous voyageons dans les mêmes conditions que la une et c’est vraiment un point à souligner.

L’équipe espoirs est vraiment considérée et c’est important pour les jeunes. Les joueurs et les staffs voyagent ensemble. De plus, plusieurs Espoirs que nous appelons “rookies” intègrent régulièrement les entraînements de la N2, en plus des entraînements avec les Espoirs. Ça concerne une quinzaine de jeunes. À la fin de chaque bloc, les deux équipes s’entraînent également ensemble. Les moyens logistiques et les conditions d’entraînement sont optimaux pour qu’ils puissent performer et ça permet aussi aux joueurs de se connaître ».

Seul point noir pour les jeunes Rennais, les matchs à domicile, disputés à Crubillé et non au Vélodrome : « C’est vraiment dommage pour les Espoirs, mais c’est indépendant de la volonté du club. Les garçons ne peuvent pas profiter des spectateurs en fin de match venant voir la une et, nous l’avons vu en perdant en fin de rencontre à Nantes, il y a forcément un impact quand tu n’as pas l’habitude de jouer devant du monde ».

Phases finales en approche

Bien installés dans le top 4 de leur championnat, les Espoirs du REC Rugby entrevoient les phases finales. S’il reste encore à savoir à quelle place (qualification directe en quart de finale pour les deux premiers ou en passant par un barrage pour les 3-4-5), le bilan n’en reste pas moins probant pour Maël le Galloudec : « Même si nous étions dans une année de découverte avec une nouvelle poule de 12 équipes, le bilan est très positif et nous sommes par exemple les seuls à avoir battu Dijon.

Nous avions l’habitude d’affronter des clubs du Sud-Ouest, mais ça fait du bien aussi, car il y a certaines formations que nous affrontions depuis quatre-cinq ans. Nous pouvons compter sur une ossature et nous avons quelques certitudes sur notre conquête et en défense. Ça permet de bien voyager. Cela étant, nous avons aussi les défauts de nos qualités avec des jeunes joueurs qui manquent encore de maturité, notamment dans la stratégie.

Chez les seniors, ça prend une part plus importante et notre rôle est aussi d’inculquer cette culture rugby en ne faisant pas n’importe quoi en fonction de l’endroit du jeu, mais les jeunes ont envie d’apprendre. Les points négatifs, ce sont les déplacements plus lointains. » Justement, pour conclure, les espoirs du REC Rugby se rendront à Nîmes puis à Genève. Un sacré programme avant les phases finales.

Post-formation, 3 questions à Gwenaël Beillot (21 ans, arrière)

Post-formation, 3 questions à Gwenaël Beillot (21 ans, arrière)
Gwenaël Beillot lors de la préparation avec le REC Rugby. @Crédit photo : JRS

En arrivant d’Orléans en 2021, avais-tu déjà en tête d’intégrer l’équipe première ?

Pas du tout. Je voulais simplement changer d’air et j’arrivais vraiment sur le groupe Espoirs. J’ai fait toute ma première année avec eux et j’ai commencé à m’entraîner de temps en temps avec l’équipe première à partir de décembre. À ce moment-là, je jouais au centre. Au bout de quelque temps, Kévin m’a dit que ce serait compliqué au centre, mais que le staff me voyait bien à l’ouverture.

Tant que ça pouvait m’offrir un meilleur avenir avec les seniors, j’ai dit oui sans hésiter. Cette première année, c’est la saison en Nationale et sur la fin, comme nous étions déjà relégués, j’ai pu être remplaçant sur un match à l’ouverture. L’année suivante, sauf pour l’entraînement du jeudi avec les Espoirs, j’étais tout le temps avec l’équipe première et j’ai fait la préparation.

À nouveau en décembre, Benjamin Noble et Quentin Lalarme se blessent et Kévin me met titulaire contre Salles pour mon premier match en Nationale 2. Il y a ensuite un match contre Anglet où je rentre cette fois à l’arrière. J’ai moins joué ensuite car il n’y avait tout simplement pas de place à l’ouverture et je commençais aussi à m’entraîner à l’arrière en parallèle. J’ai rejoué à ce poste en mars et pour cette saison, on m’a dit de me concentrer sur ce poste.

Quelles sont les différences majeures ?

En équipe première, ça va plus vite et ça cogne plus fort. Avec les doubles licences, j’ai aussi pu jouer en Fédérale 2 et là, je dirais que ça va un peu moins vite, mais ça cogne tout aussi fort. Après, sur le poste d’arrière ou d’ouvreur, tu as moins à faire à ça. Chez les Espoirs, la dimension physique compte moins. Quand j’ai commencé les entraînements au centre avec la première, je prenais la marée à chaque fois face à Ryan Dubois.

Comment s’est passée ton intégration dans le groupe professionnel ?

Quand tu matches bien, Kévin te demande tout simplement si tu es partant de venir t’entraîner avec eux. Ensuite, c’est surtout au niveau des autres joueurs, car tu es le minot et ça te rassure. Il y avait déjà certains Espoirs en équipe une et il y a aussi des mecs comme Alexandre Fau ou Clément Lepresle qui m’ont bien accompagné. Quand je peux, à mon niveau car je n’ai pas la même ancienneté, je pousse aussi les gars qui arrivent. À partir du moment où tu montres que tu es investi, ça se passe bien. Kévin et Vincent ont aussi été indulgents vis-à-vis de mes différents changements de poste.

Signature du journaliste.