Handball – Starligue : Note salée pour Cesson contre Montpellier (24-33)

Romain Briffe
Romain Briffe, de retour sur le terrain, n'aura pas pu empêcher la dixième défaite en onze matchs des Irréductibles @Crédit Photo JRS

Avec Montpellier au programme, il s’agissait de ne nourrir aucun complexe face au troisième mastodonte du championnat, légèrement distancé dans la course au titre mais tenant fermement à sa troisième place. Côté Cessonnais, avec désormais une place de relégable derrière Istres, au-delà d’un résultat, il fallait un combat et surtout des motifs d’espoir…

Avec le retour de Romain Briffe sur le terrain, une vraie bonne nouvelle, enfin, est tombée pour les onze derniers matchs de la saison qui se profilent.

Rémi Desbonnet empêche Cesson d’être devant…

L’entame de partie cessonnaise confirme que les Bretons n’ont pas renoncé malgré la mauvaise série en cours, de neuf défaites lors des dix derniers matchs. Si les premières minutes sont à l’avantage des visiteurs qui ratent plusieurs occasions de creuser d’entrer de jeu un écart au score, Cesson reste très sérieux en défense et appliqué en attaque, avec un visage déterminé.

D’abord menés, les joueurs de Yann Lemaire reviennent à égalité avant de réussir à prendre deux buts d’avance, à la surprise générale, au bout de 11 minutes (7-5). Montpellier réagit cependant vite, en une minute (7-7, 12′).

La puissance de feu de Valentin Porte et ses coéquipiers est difficile à contrôler sur la durée et les Bretons le savent, loin de s’enflammer. Au quart d’heure de jeu, le mano à mano est là, avec des cessonnais néanmoins repassés derrière au score, la faute à un Rémi Desbonnet en feu dans les buts.

Lors de son temps mort, Yann Lemaire souligne les belles dispositions de son groupe qui lui répond immédiatement en égalisant, en résistant en défense pendant trois minutes sans encaisser de but. Hélas, Axel Oppedisano manque son jet de sept mètres puis la reprise de celui-ci.

L'accompagnement durable dans l'habitat.

Le train passe sans s’arrêter…

Dur d’autant qu’en un une minute, Olsson puis Lenne donnent deux buts d’avance à Montpellier en contre-attaques. Le train du bonheur est-il passé sans s’arrêter sur le quai de la Glaz ? Possible, les Héraultais profitant de la disette offensive locale pour reprendre un peu d’air au score tandis que le gardien international français continue son show (9-12, 24′).

Le trou d’air cessonnais est compliqué et se prolonge, Romaric Guillo et ses céoquipiers ne trouvant plus la clé en attaque et subissant trop les assauts visiteurs. Tout le travail accompli durant les 20 premières minutes est quelque peu gaspillé et Rémi Desbonnet est sauvé par sa barre quand ce dernier n’arrête pas lui-même les tirs cessonnais.

A ce niveau-là, ça ne pardonne pas et Valentin Porte puis Hesam, de nouveau, alourdissent la note et condamnent déjà les Cessonnais à l’exploit (10-14).

Théo Caussé, juste avant la pause, met un beau KO au demi-centre norvégien Aho, non sanctionné, et file marquer en contre-attaque, ramenant ses coéquipiers à distance plus raisonnable au score. Hélas, dans la foulée, Montpellier marque deux nouveaux buts, la faute à de très grosses inattentions défensives amenant à un -5 à la pause et surtout un 2-7 concédé sur les dix dernières minutes du premier acte (11-16).

Montpellier sans pitié…

A la reprise, Cesson, en trois minutes, encaisse trois nouveaux buts qui permettent à Montpellier de s’installer confortablement malgré trois arrêts de Maté Sunjic. Hélas, les Irréductibles ne valident pas les exploits de leur gardien et Montpellier est tranquille à la marque, avec un écart qui s’accroit lentement mais sûrement (14-21, 35′).

Cesson peine à marquer et se fait user au fil des minutes par son adversaire du soir, très discipliné sans pitié au shoot, qui sanctionne chaque erreur locale. Ajoutez-y des décisions d’arbitrage litigieuses et il n’en faut pas plus pour voir le match se déliter et perdre de son intérêt, hélas, sans contestation possible pour les Irréductibles, trop loin de MHB (18-25, 43′).

Le dernier quart d’heure donne pourtant un regain de plaisir au public de la Glaz Arena, avec un 3-0 et notamment un but d’Alexandre Baradat pour réduire la marque. A la 47′, grâce à Edgar Dentz, Cesson revient à cinq buts de Montpellier (21-26, 47′) et prouve qu’il ne lâche pas, même si le chemin paraît encore long, très long…

Le changement de dispositif défensif en 1-5, plus étagé, limite les transmissions des joueurs d’Erik Mathé et Cesson, sans crier gare, revient grâce à Michal Baran. Milos Mocevic, puis sa barre à deux reprises, commencent à permettre aux 3500 personnes garnissant la Glaz d’y croire un peu. Alex Baradat ramène le score à -3 avant que Montpellier ne remarque un but très chanceux avec les deux poteaux (23-27).

Une adition finale très salée…

Hélas réduit à six avec l’exclusion pour deux minutes très contestable de Junior Tuzolana, Cesson voit Montpellier reprendre cinq buts d’avance et tuer la possibilité d’un retour de folie sur le fil. Sur deux nouvelles pertes de balle, Montpellier remet sept buts d’écart à deux minutes de la fin, bouclant une affaire bouclée sur le score très sévère de 24-33 et neuf buts d’écart et un 1-6 fatal et cruel…

Robin Molinié, après la rencontre au micro de Bein Sport, ne cachait pas une déception légitime : « Face à une équipe comme Montpellier, avec la perte de quelques joueurs clés en court de match, on s’use, faute de pouvoir faire le maximum de rotations. Le score fait un peu mal, on se bagarre, on a un sursaut d’orgueuil et derrière, ils déroulent. C’est assez sévère d’en prendre neuf. »

Englués en quinzième place, les Cessonnais devront aller chercher des points, peu importe l’adversaire : « Il faut faire le dos rond. Dans la tête de tout le monde, on nous voit dans le rouge, au plus mal. Moi j’ai confiance, nous avons un groupe qui va se battre jusqu’au bout et pas mal de joueurs ont connu les saisons où le maintien se joue jusqu’à la dernière minute. Il faudra que l’on soit prêts à cela mais je n’ai pas de doutes la-dessus. »

« Un état d’esprit irréprochable »

Yann Lemaire, de son côté, retenait les points positifs de la soirée : « Des regrets ? Je n’irais pas jusque-là, nous partions d’un peu trop loin. 16-11 c’est cher payé à la pause tout autant que le score final… La fin de la première période fait mal mais il ne fallait pas paniquer et prendre notre temps pour revenir au score.

Nos deux temps faibles dans le match ont fait très mal mais nous n’avons jamais lâché. L’état d’esprit a été irréprochable. Notre 1-5 n’était pas une défense de secours, il y a eu de belles séquences. »

Revenus à -3, les Cessonnais ont fait douter le MHB : « On a eu notre momentum, en les perturbant à la fin. Nous n’avons pas su concrétiser cette bonne période défensive et là où Montpellier a été très fort, ça a été au moment de nous punir. Avions-nous encore l’énergie nécessaire pour revenir, je ne sais pas mais c’est déjà bien de les avoir fait douter… »

De quoi espérer du mieux dans les semaines à venir questions points ? « Il faut se servir de cela, nous sommes en reconstruction et c’est bien d’avoir travaillé cela pour les séquences à venir. Je vais prendre le temps de décortiquer le match dans le détail et essayer de valider ce qui a été encourageant des deux côtés du terrain.

Oui, ce que l’on a fourni c’est sans comparaison avec les premières mi-temps face à Saint-Raphaël ou Ivry. Le travail effectué depuis dix jours, lors de la trêve, commence à payer. Nous avons retrouvé de la confiance, un état d’esprit, du plaisir et des joueurs qui s’approprient les choses et qui savent où il faut aller pour perturber l’adversaire. Ce que j’ai vu ce soir est plutôt rassurant, malgré notre situation difficile au classement. »

Un groupe désormais quasi-complet…une nouveauté !

De retour sur le terrain, Romain Briffe ajoute : « On les a fait douter, ils étaient un peu perdu sur leur jeu d’attaque quand nous revenons à -3 et les deux minutes infligées durement à Tuzo leur permettent de refaire l’écart. C’est vraiment dommage qu’on ne soit pas plus collés au score à la pause mais on se tire une balle dans le pied en gérant mal plusieurs situations. »

Physiquement, le demi-centre formé au club, seulement utilisé en défense, savourait de retrouver enfin ses coéquipiers : « Il n’y avait pas d’appréhension. Nous avions prévu que je ne joue qu’en défense, faute d’entraînements collectifs et de rytme, et j’étais déjà content d’être sur le terrain, d’aider les gars.

C’est frustrant de perdre ainsi car il y avait une bonne intensité et un bon état d’esprit. A la base, on m’avait parlé de janvier pour revenir. Le problème du tendon, ce n’est jamais vraiment fini. Ca a été un moment difficile, je n’ai jamais été blessé aussi longuement et j’ai bossé dur pour revenir. Maintenant, on va essayer de gérer au mieux la fin de saison pour tenir jusqu’au bout. »

C’est donc avec un groupe complet que Cesson, qui attend désormais le retour de Mathéo Briffe prochainement que les Irréductibles iront défier un Toulouse dans une mauvaise passe vendredi prochain avec l’ambition de réussir ce coup qui pourrait enfin relancer la machine, avant de recevoir Nîmes début avril. A l’aller, Romaric Guillo et ses coéquipiers avaient réalisé l’exploit. Et quoi de mieux qu’affronter le Fenix pour renaître enfin de ses cendres ?

Signature de l'auteur, Julien Bouguerra.