Un Chaudron garni sous une pluie glaçante, avec Nantes, devant, vaincu par Brest et Le Havre, dernier, vainqueur à Lille, voilà pour le décorum de ce crucial ASSE – Rennes. Pas encore décisif, certes, mais impactant pour lancer un début de série après le succès obtenu contre Strasbourg ou replonger et passer dans la zone rouge en cas de défaite.
Pour s’éviter un mauvais scénario, Habib Beye garde son 3-4-3 muable avec la première en « Rouge et Noir » pour Musa El Tamari, seule recrue alignée pour la première fois, si l’on considérère Jérémy Jacquet comme un ancien de la maison de retour.
En défense, première pour le trio Wooh – Jacquet – Brassier, tandis que Seko Fofana revient dans le groupe, sur le banc. En attaque, Al Tamari est associé à Arnaud Kalimuendo et Ludovic Blas, seul rennais à avoir pris part à toutes les rencontres de la saison.
Une entame à 100 à l’heure
L’entame de match est très intéressante de part et d’autres avec une vraie volonté d’aller de l’avant. Arnaud Kalimuendo s’offre la première occasion dès la 2′, servi par Musa Al-Tamari mais son contrôle, un poil trop long, permet le retour de Denis Appiah. La réaction verte ne se fait pas attendre et sur un bon décalage, Pierre Cornud trouve Louis Mouton dont la déviation au premier poteau passe devant le but de Brice Samba.
Quelques minutes plus tard, Jérémy Jacquet s’offre un précieux sauvetage devant Zurico Davitashvili en position idéale. Rennes peut souffler. Plaisante, la partie bascule assez rapidement en faveur du Stade Rennais.
Kalimuendo fait mouche !
Sur un ballon mal dégagé par la défense stéphanoise, Lorenz Assignon provoque et déborde le pauvre Pierre Cornud, en pleine misère dans ce premier acte et trouve Arnaud Kalimuendo, plus prompt que Larsonneur et Appiah pour catapulter le ballon au fond (14′).
Ouvrir le score, puis prendre les commandes, telle est la destinée des Rennais dans un premier acte ensuite totalement contrôlé. Avec bonheur, Jordan James, auteur d’un très vilain tacle sur le virevoltant Benjamin Bouchouari, échape à la VAR et au rouge.
Tant mieux pour les Rennais, tout en maîtrise avec un étonnant Djaoui Cissé et un remuant Musa Al-Tamari, très intéressant pour sa première en « Rouge et Noir » et proche de doubler la mise, frappant juste à côté après une percée latérale dans la surface en solo (33′).
Juste avant le repos, sur une énième initiative de Lorenz Assignon à droite, Ludovic Blas, au point de pénalty reprend juste au-dessus depuis le point de pénalty. A la pause, Rennes peut nourrir des regrets et doit aussi se maîtriser, avec trois jaunes concédés par Christopher Wooh, Ludovic Blas et Jordan James.
Saint-Etienne volontaire mais trop limité
Au retour des vestiaires, les Verts changent deux joueurs pour reprendre un peu de couleur. Florent Tardieu et Irvine Cardona entrent en jeu et directement, l’ASSE est menaçante avec Lucas Stassin trouvé dans la profondeur mais Jérémy Jacquet réussit un retour propre et fort inspiré. Sur la contre-attaque, Musa Al-Tamari trouve une position de frappe aux 20 mètres mais Larsonneur s’impose. Le ton est donné !
Brouillons, les « Verts » essaient de se révolter et de bouger Rennes qui attend, sereinement, les situations de transition rapide. Le delta technique important entre les deux équipes donnent une petite marge aux Bretons qui cependant, s’endorment un peu et s’exposent à un exploit individuel stéphanois.
Zuricho Davitashvili est même proche d’égaliser sur un bel enchaînement à l’entrée de la surface. Sa frappe passe juste à côté du poteau gauche de Brice Samba, battu sur ce coup-là (65′).
Nagida pour la libération
Rennes n’y est plus vraiment et Saint-Etienne insiste, quitte à perdre des ballons dans son camp, mal exploités par des Rennais beaucoup moins justes qu’en première période. Ismaël Koné remplace Arnaud Kalimuendo, pour densifier le milieu de terrain, envoyant Musa Al-Tamari en pointe.
Celui-ci est encore une fois dangereux à la 72′ mais butte sur Gautier Larsonneur. Rennes remet un peu le pied sur le ballon et respire mieux mais ne se met pas à l’abri. Djaoui Cissé s’essaie au tir de loin mais n’inquiète pas le gardien stéphanois (82′), avant de céder sa place à Mahamadou Nagida.
Ce dernier touche son premier ballon en marquant, seul au second poteau, couvert par Pierre Ekwah, complètement aux fraises sur le coup. A la base, une accélération fulgurante de Kazeem Olaigbe, qui signe ainsi son entrée en Ligue 1 de la meilleure des manières, repris par Adrien Truffert et prolongé au fond, donc, par le nouvel entrant pour son second but de renard en Ligue 1, proche de celui marqué à Monaco.
Le KO est réussi, au meilleur moment, afin de s’éviter une fin de match compliquée qui ne le sera pas du tout, les Verts ayant clairement abdiqué. Une dernière occasion pour Adrien Truffert, une autre pour le jeune stéphanois N’Guessan et s’en est terminé d’une rencontre logiquement remportée par les Bretons.
La vie de nouveau Beye ?
Ceux-ci ont rempli leur contrat et Habib Beye devient le troisième entraîneur de l’histoire du Stade Rennais a remporté ses deux premiers matchs. Pas de but encaissé, donc, trois inscrits et six points de pris, la première victoire de la saison à l’extérieur et un capital confiance qui remonte et une zone rouge qui s’éloigne.
Les Verts pointent désormais à cinq points et Rennes, avec deux réceptions à venir face à deux équipes en mal de points, Lille et Reims, peut retrouver un peu de sérénité. La belle occasion d’enchaîner et de continuer à reconstruire avec un peu moins de pression et un jeu commençant à trouver plus de liant et un début d’identité.
Le moment aussi d’emmener un public qui n’attend plus l’Europe mais simplement de belle soirée de foot, du jeu, du plaisir et des émotions, autant de choses dont il est sevré depuis si longtemps. Et si enfin, à Rennes, la vie était de nouveau Beye ?
![Signature de l'auteur, Julien Bouguerra.](https://rennessport.fr/wp-content/uploads/2025/01/Signature-Julien-2-1024x472.jpg)