Cinq petits jours après son arrivée depuis Alfortville, en N1, Laurie Honoré se blessait lourdement au tendon d’Achille et voyait sa première saison à Saint-Grégoire grandement compromise. Revenue à 100 %, la jeune ailière gauche entend bien apporter sa pierre à l’édifice du maintien.
Alors que tu nourrissais de belles ambitions en arrivant en Bretagne, tout a rapidement basculé pour toi l’été dernier …
C’est tout à fait ça. Lors d’un entraînement, sur un exercice anodin où l’on recule puis repart vers l’avant en accélérant, mon tendon a lâché. J’ai eu comme la sensation que quelqu’un venait de me marcher sur le talon mais en me retournant, personne… J’ai tout de suite compris que c’était sérieux et les kinés n’ont pas été longs à me le confirmer. C’était ma première grosse blessure et moralement, cela a été dur à encaisser. Quand tu arrives dans une nouvelle ville, un nouveau club, avec l’envie de faire ta place, de progresser, c’est très dur à accepter.
Comment s’est déroulée ta convalescence ? Par quelles étapes et état d’esprit es-tu passée ?
Avant toute chose, je tiens à remercier le club, les dirigeants, le staff et les joueuses car j’ai eu la chance de ne jamais être mise de côté ici. Dans ces moments-là, sur une rééducation, on passe de nombreux moments seule ou avec les kinés et préparateurs physiques. Pour la vie de groupe, ce n’est pas l’idéal mais pour autant, j’ai toujours été intégrée dans la vie du groupe. Cela permet de mieux travailler, de garder confiance et force pour revenir. Après, le tendon est une zone à soigner avec patience, car fragile, et nous avons pris le temps nécessaire pour ne prendre aucun risque.
« Je n’ai plus d’appréhension »
Quelle a été ta sensation à ton retour à la compétition en avril dernier ?
J’étais rentrée cinq minutes en fin de match mais c’était une sensation… waouh, incroyable ! Une délivrance, comme de ré-appuyer sur lecture après une trop longue pause. Je revenais sur le terrain, j’étais là où je devais être, avec tous les sacrifices et efforts qui ont été nécessaires pour savourer le moment. Et comme la victoire avait été au rendez-vous, la soirée était parfaite !
As-tu l’impression d’être toujours la même joueuse plus de six mois après ton retour ?
Ce qui est certain, c’est que je n’ai plus d’appréhension ni de craintes quand je joue. Je n’ai peut-être plus le même saut qu’auparavant mais je ne dirais pas qu’il est moins bon, il est juste différent, que ce soit sur la hauteur ou l’impulsion. Après je reste la même joueuse, qui aime contre-attaquer, jouer vite et aussi défendre dur. J’adore cela. Je sais que je dois en revanche passer un cap sur la finition et élargir ma palette de tir. Je le savais et je le constate semaine après semaine, il y a un vrai écart dans le duel ailière-gardienne entre la N1 et la D2. A moi de continuer à travailler dur.
Comment s’est déroulée la préparation cet été ?
Quand on a vécu une blessure comme la mienne, on essaie surtout de ne pas y repenser. J’ai fait un reset de tout cela et je me suis préparée normalement, avec beaucoup de détermination et d’envie d’apporter à l’équipe et de progresser. Et les choses se sont plutôt pas mal passées.
Es-tu satisfaite de ta première partie de saison ?
Satisfaite, je ne sais pas mais j’essaie d’apporter le maximum dès qu’Olivier fait appel à moi. Sur le poste d’ailière, il faut fournir beaucoup d’efforts, de courses et dans mon jeu, j’aime aller de l’avant, courir. Maintenant, j’ai surtout l’envie que nous retrouvions la victoire, le plus vite possible. C’est là l’essentiel.
Collectivement, l’équipe est en difficulté malgré de belles séquences proposées, néanmoins trop irrégulièrement. Le doute s’est-il installé ?
Sincèrement, nous avons un groupe qui aime travailler ensemble, jouer les matchs, même si pour le moment, les résultats ne sont pas pour nous. L’ambiance est très bonne, la vie hors parquet est aussi une belle réussite et nous sommes très déterminées à redresser la barre et enfin, gagner des matchs. Ceux face à Bouillargues et Bergerac ce mois-ci sont primordiaux et nous sommes focus pour prendre six points qui nous remettraient dans le bon sens !
En dehors du terrain, comment t’es-tu adaptée à la Bretagne, que fais-tu dans ton double projet et quel est ton avenir ?
Pour ce qui est de la Bretagne, j’adore ! Pour moi qui suis Parisienne, la vie à Rennes est beaucoup plus apaisée, tranquille et j’apprécie beaucoup cela. Je me plais bien ici, où les balades à faire sont aussi très sympas ! Pour ce qui est de mon double projet, je suis en alternance dans une banque et je m’y éclate, cela me plait beaucoup et cela permet un bel équilibre avec le handball.
L’avenir ? Aujourd’hui rien n’est figé, je n’ai pour objectif que de finir au mieux la saison, en apportant au maximum au groupe et en répondant aux attentes du coach dès qu’il me fait entrer en jeu. Eden doit pouvoir souffler un peu sans que le niveau de l’équipe en pâtisse et c’est à moi d’œuvrer pour cela. Je suis certaine qu’en gardant notre état d’esprit et l’envie collective de réussir, nous allons nous sortir de cette mauvaise passe au niveau des résultats.