Débarqué cet été en provenance de MLS, Carlos Andres Gomez arrive auréolé de l’étiquette de joueur frisson, capable de faire des différences en un contre un, non sans rappeler Jérémy Doku. Freiné par une blessure à son arrivée, l’ailier colombien a depuis marqué face au Havre et veut confirmer et gagner sa place. Un gros challenge.
(Article écrit avant la victoire contre Saint-Etienne) Dans le début de saison morose du Stade Rennais, son but face au Havre est une petite éclaircie dans la grisaille. Un but rapportant trois points, déjà, quand Rennes n’en compte que quatorze après 13 journées, mais surtout l’espoir de tenir (enfin) un vrai joueur de couloir, capable d’éliminer, de percuter ou de servir ses coéquipiers mais surtout de finir les actions. Cette frappe enroulée pied gauche dans le petit filet d’Arthur Desmas comme premier éclair face aux Normands et quelques apparitions intéressantes laissent entrevoir un potentiel chez l’ailier de 22 ans.
Loin de la chaleur de sa Colombie, Carlos Andres Gomez sait le challenge qui l’attend sur les bords de la Vilaine : « Je pense être quelqu’un de joyeux, je rigole beaucoup et je pense que je fatigue beaucoup mes coéquipiers. J’adore danser et j’aime qu’il y ait une bonne ambiance dans le vestiaire avec tout le monde. Même si la MLS est un championnat exigeant, ici, ce sera deux fois plus dur et je me tiens prêt pour cela », déclarait-il lors de sa conférence de presse de présentation cet été.
« Je sais que je dois faire mes preuves »
Depuis, les occasions de festoyer n’ont pas été légion. Sa première expérience en Europe est un vrai test pour le jeune international « cafetero » : « Je sais que je dois faire mes preuves ». C’est une évidence, tant le joueur était inconnu du public français à son arrivée. Troisième Colombien à porter les couleurs « Rouge et Noir » après Victor Hugo Montano et Juan Frenando Quintero, il entend bien marcher dans les pas du premier nommé plus que dans ceux du second.
Originaire de Quibdo, à l’ouest du pays, Carlos Andres Gomez fait ses gammes au Millonarios FC, club phare du championnat colombien. Là-bas, il côtoie notamment Freddy Guarin, passé par l’AS Saint-Etienne, ou encore Wuilker Farinez, gardien encore au RC Lens récemment. Lui attendra encore un peu avant de rejoindre la Ligue 1.
À peine majeur, il dispute deux saisons avec l’équipe première de Millonarios, remporte la coupe de Colombie en 2022, et termine tout de même avec 12 buts et 5 passes décisives en 57 matchs toutes compétitions confondues. Largement suffisant pour se faire repérer par la ligue américaine, la Major League Soccer. À l’hiver 2023, il s’engage avec le Real Salt Lake (le championnat nord-américain démarrant fin février).
13 buts et 7 passes décisives en 23 matchs lors de sa 2e saison en MLS
Si sa première année nécessite un temps d’adaptation, ses qualités font des ravages lors de la deuxième saison, il est vrai dans des défenses souvent en « carton », bien éloignées de la dimension physique du championnat de France. Son duo de choc avec un autre Colombien, Cristian Arango fait des dégâts et en l’espace de 23 matchs de championnat disputés, Carlos Andres Gomez cumule 13 buts et 7 passes décisives !
À cet instant de la saison, il devance même Lionel Messi et Luis Suarez en nombre de buts. Les deux anciens de Barcelone étant, certes, en fin de carrière, mais quand même. En parallèle, il découvre les joies de la sélection et marque même à deux reprises avec les Cafeteros, à chaque fois dans les dernières minutes. D’abord, en amical, face au Mexique (victoire 2-3), puis plus récemment dans le cadre des qualifications pour la coupe du monde, contre l’Uruguay (défaite 3-2).
S’il se décrit lui-même comme un joueur « véloce, rapide, qui aime marquer et offrir les passes décisives, mais aussi défendre pour son équipe », Frédéric Massara, alors en plein chantier, flaire le coup et l’engage pour la somme tout de même élevée de 10 millions d’euros. Un pari très risqué qu’il faudra assumer dans quelques mois à l’heure du bilan avec un temps de passage pour le moment en retard.
Le Stade Rennais le sait, l’adaptation d’un joueur sud-américain n’est pas toujours aisée en Bretagne
Car à l’image de l’équipe, le démarrage est poussif, la faute à une blessure au tibia notamment, mais pas que. Le Stade Rennais le sait, l’adaptation d’un joueur sud-américain n’est pas toujours aisée en Bretagne (les exemples ne manquent pas) mais le dernier en date, un certain Raphinha, aujourd’hui capitaine du FC Barcelone, avait mis fin à cette malédiction sans pour autant tout casser dès les premières semaines.
L’arrivée avant la trêve de Jorge Sampaoli, pas insensible aux caractéristiques du joueur, va-t-elle lancer pour de bon le jeune attaquant vers un destin doré en « Rouge et Noir », avec la langue et le goût d’un foot offensif en commun ? Le potentiel semble bien là pour Carlos Andres Gomez, reste à accumuler temps de jeu, buts et passes décisives pour se faire une place à prendre dans le jeu et le cœur du Roazhon Park, qui ne demande qu’à danser et sourire avec son nouveau Colombien.