Hans Hateboer fait ainsi figure d’exception. Débarqué au Stade Rennais cet été en provenance de l’Atalanta Bergame, le néerlandais découvre seulement son troisième club à 30 ans et arrive avec la réputation de joueur fiable. Et d’un leader ?
Au moment de parcourir la carrière d’Hans Hateboer, et au-delà d’un CV bien garni avec plusieurs sélections en équipe nationale néerlandaise, une coupe des Pays-Bas et une Europa League, une chose saute immédiatement aux yeux : le défenseur n’a connu que deux clubs avant le SRFC. Groningen aux Pays-Bas, non loin d’où il est originaire, et l’Atalanta Bergame, récent vainqueur de l’Europa League.
Une carrière loin des clichés de « globetrotter » qui collent à la peau dans le métier, et une fidélité aux contrats signés d’autant plus remarquable pour un joueur international qui n’a pas manqué de convoitises durant tout son parcours. Originaire de Beerta, à proximité de la frontière allemande dans le nord des Pays-Bas, il démarre sa carrière professionnelle à Groningue, club qui a également fait éclore un certain Arjen Robben, et joue son premier match avec les Vert et Blanc en 2014 lors d’un déplacement au RKC Waalwijk.
Son premier club lui adresse un « bonne chance en france » sur les réseaux sociaux…
Un premier amour qui durera quatre ans, sans compter ses années chez les jeunes, et une trace indélébile laissée dans le club de ses débuts. Pour preuve, lors de son transfert au Stade Rennais, Groningen poste sur ses réseaux sociaux un « bonne chance en France ». Un beau geste suffisamment rare pour être souligné, surtout sept ans après avoir quitté le club.
En quatre saisons, il y aura disputé 111 matchs pour 5 buts et 13 passes décisives, et ajoute également la première et seule ligne du palmarès du club avec une coupe des Pays-Bas remportée face au PEC Zwolle. C’est en toute fin de mercato hivernal, en janvier 2017, qu’il quitte finalement sa patrie et rejoint l’Atalanta Bergame, alors habituée au milieu de tableau en Serie A, mais qui réalise cette année-là une saison historique conclue à la quatrième place et une qualification en Europa League à la clé.
Fidèle parmi les fidèles, Hans Hateboer va écrire son histoire et celle du club italien pendant sept saisons et demie. Une période dorée pour l’Atalanta Bergame qui, après avoir connu la Serie B en 2010-11, se qualifie pour la Ligue des Champions à l’orée de la saison 2018-19. Le club s’installe tout en haut du classement de Serie A et enchaîne les qualifications européennes sous les ordres du technicien Gian Piero Gasperini.
Révélation dans l’une des équipes les plus joueuses d’Europe
Un football reconnu dans toute l’Europe et un jeu résolument porté vers l’avant, comme en témoigne le titre honorifique de meilleure attaque de Serie A en 2019-20 avec 85 buts inscrits. Seul hic au tableau, la saison suivante, où les Nerazzurri ne terminent « que » huitièmes, sans qualification européenne.
Une saison où ils iront tout de même en quarts de finale d’Europa League, éliminés par Leipzig. Mais évidemment, comme pour toute formation souhaitant proposer du jeu, il faut aussi pouvoir s’appuyer sur une base défensive solide. Positionné en tant que piston droit dans un système en 3-4-3, Hans Hateboer est l’homme à tout faire et apporte autant défensivement qu’offensivement.
Joueur relativement grand et athlétique pour ce poste (1m87), il peut également jouer sur d’autres positionnements défensifs, comme ce fut le cas contre Montpellier avec Rennes cette saison. Au total, il dispute 245 matchs avec l’Atalanta. Malheureusement, il est stoppé par une grave blessure en février 2023 avec une rupture des ligaments croisés. Une blessure qui le tiendra écarté des terrains pour le reste de la saison. Avant une belle revanche…
Enfin un joueur d’expérience dans la défense rennaise
L’exercice 2023-24 est en effet celui de la consécration pour Hans Hateboer et son club. S’il dispute moins de matchs qu’à l’accoutumée suite à son retour de blessure, le Néerlandais va finir son aventure italienne de la plus belle des manières. Son équipe se hisse jusqu’en finale d’Europa League et bat sèchement l’invincible Bayer Leverkusen en finale, la formation allemande concédant sa seule défaite de la saison (3-0).
Hans Hateboer rentrera en toute de fin de match, participant à la fête menée par Lookman et ses coéquipiers. Une fin en apothéose avant de rejoindre le projet Rouge et Noir. Recruté, entre autres, pour apporter son expérience à une défense juvénile, le Batave avait aussi lui envie de changer d’air, comme il l’a évoqué lors de sa conférence de presse de présentation : « Après huit ans à l’Atalanta, je cherchais une nouvelle expérience et le projet du nouveau directeur sportif M. Massara était particulièrement intéressant.
Si l’année dernière a été une année décevante après six ans sur la scène européenne, l’ambition d’y revenir m’a attiré. Je pense que nous pouvons aussi comparer l’Atalanta et le Stade Rennais en termes de club et de compétences. Le fait de mélanger des jeunes joueurs et des joueurs plus expérimentés au niveau de la défense me paraît être une bonne stratégie pour pouvoir atteindre le niveau européen. »
« Je suis parmi les joueurs les plus vieux du groupe et qui compte le plus de matchs, il est normal que je prenne mes responsabilités »
Prévoyant et conscient des attentes autour de la défense rennaise, le joueur de 30 ans demandait aussi un petit peu de temps pour « s’habituer les uns aux autres », comme son entraîneur actuellement. En recherche de leadership dans son groupe, Julien Stéphan partage au moins cet avis avec son nouveau défenseur, qui compte 13 sélections avec les « Oranje ».
Celui-ci, sur la question du leadership, entend bien ne pas se défiler : « Je suis parmi les joueurs les plus vieux du groupe et qui compte le plus de matchs, il est normal que je prenne mes responsabilités, que je réponde présent sur ce domaine-là et je suis prêt à le faire », confiait-il après le nul face à Lens.
Replacé dans une défense à trois, le colosse hollandais semble prendre ses repères mais surtout sa place dans un onze encore en construction, dont il semble avoir l’allure pour devenir l’un des piliers. Avec, espérons-le pour le Stade Rennais, un succès similaire à celui vécu en Italie mais surtout une réponse à l’urgence constatée d’amener de l’expérience dans un secteur qui aura besoin de sécurité et de certitudes.