Handball – Saint-Grégoire : Lila Päkel : « J’ai accepté de ne pas me cantonner qu’à un seul poste »

Saint-Grégoire accueille une nouvelle gladiatrice avec Lila Pakel.
Lila Pakel donne ses consignes. @Crédit photo : JRS

Saint-Grégoire accueille dans ses rangs une nouvelle gladiatrice. Après Guillemette Cauly et Zeina Raymond-Harek la saison dernière, c’est au tour de Lila Päkel de rejoindre la Bretagne en provenance de Nîmes. Polyvalente et âgée de 26 ans, elle sera l’une des Noir et Rose les plus expérimentées au sein d’un groupe rajeuni.

Avec son numéro 92 dans le dos, Lila Päkel affiche tout de suite la couleur : « C’est mon côté Parisienne, c’est pour représenter mon département », plaisante-t-elle. Un numéro qui lui colle à la peau depuis son passage à Octeville et qu’elle traîne depuis sur tous les parquets de D2F. Originaire des Hauts-de-Seine, elle hésite d’abord avec le football et la boxe : « Je jouais souvent au foot avec mon père et ma mère faisait un petit peu de boxe ».

Mais, comme souvent à ces âges-là, l’appel des copines est plus fort et elle s’inscrit finalement au handball. Formée au Paris 92, mais sans passer par la case centre de formation, oscillant entre les équipes jeunes et la Nationale 1, elle finit tout de même par se confronter au très haut niveau : « À Issy Paris, j’ai fait pas mal d’entraînements avec les professionnelles et j’ai eu la chance de côtoyer des grandes joueuses comme Stine Bredal Oftedal ou les sœurs Lassource. »

Débuts professionnels au Havre

Le jour de ses 18 ans, elle a même l’opportunité de disputer quelques minutes en coupe de la Ligue contre Nice : « Il y avait eu pas mal de blessures et je suis rentrée à la fin du match, le jour de mon anniversaire. Je suis même allée tirer, mais je n’ai pas marqué (rires). Ça reste une belle expérience, mais ça m’a aussi montré que je n’avais pas le niveau. Il y a aussi beaucoup de sacrifices à faire dans la vie d’une joueuse de D1. Peut-être un jour, car il ne faut jamais dire jamais, mais je n’ai pas de regrets et je kiffe maintenant ma vie avec le handball et sans le handball ».

La marche devenue trop haute, elle rejoint Noisy-le-Grand où elle passe deux saisons entre la D2F et la Nationale 1. Après sa licence STAPS obtenue à Paris, elle prend la direction de la Normandie pour s’engager avec Octeville où elle suit en parallèle un master STAPS entraînement et optimisation de la performance. C’est à ce moment-là qu’elle décide d’accrocher le numéro 92 dans son dos. Trois années durant lesquelles elle arpente les salles de D2F et s’installe définitivement à ce niveau.

Alors que son double projet se termine avec l’obtention de son Master, une fenêtre s’ouvre pour rejoindre le voisin havrais. Une aubaine que ne laisse pas passer la principale intéressée : « Je suis arrivé à ma troisième année à Octeville et Le Havre m’a contactée. C’était l’opportunité de rejoindre un club bien structuré et j’ai signé mon premier contrat professionnel. » Dans la cité Océane, elle côtoie notamment « Mili », alias Milica Trifunovic, également arrivée cette année du côté de la Ricoquais.

54 buts en 24 matchs la saison dernière

Une saison pleine et puis s’en va. Après les copines au collège, c’est cette fois-ci l’appel du sud (et du soleil) qui convainc Lila Päkel de rejoindre Bouillargues-Nîmes à l’été 2023. Une aventure dans le Gard qui va également tourner court : « J’ai toujours eu envie de jouer dans le sud et j’ai eu cette opportunité. Malheureusement, tout le staff a changé et ça ne l’a pas forcément fait. J’avais rapidement pris la décision de ne pas rester. Néanmoins, je suis contente d’avoir pu jouer là-bas où j’ai pu rencontrer de superbes personnes. »

Une saison forcément particulière puisque cette année-là, le club nîmois venait de perdre le financement de la métropole : « Deux semaines avant la reprise, nous n’étions même pas sûres de reprendre en D2 », conclut-elle. Une saison qu’elle termine tout de même avec 54 buts inscrits en 24 matchs, le tout à 78%. Un taux plus qu’honnête, qui ne laissa pas indifférent du côté de la Bretagne.

Saint-Grégoire, un projet dans la continuité

Une joueuse polyvalente capable d’évoluer sur toute la base arrière, désireuse de se relancer en D2, Saint-Grégoire flaire le bon coup et se positionne. Olivier Mantès, qui connaît bien Lila Päkel, lui propose alors le projet grégorien : « Avec Olivier, ça fait longtemps que nous nous connaissons de vue. Il m’avait déjà appelée quand j’étais plus jeune et nous sommes toujours restés en contact. Chaque année, quand je savais que j’allais changer de club, je l’appelais pour savoir s’il cherchait quelqu’un. Cette fois-ci, c’est lui qui m’a appelé et le jour de mon anniversaire », décidemment jour porte-bonheur pour la joueuse de 26 ans.

« Olivier avait déjà ses demie-centres, mais il cherchait quelqu’un sur la base arrière. J’ai accepté de ne pas me cantonner qu’à un seul poste, que ça soit à gauche, à droite ou au milieu. C’est un projet que je suivais depuis déjà longtemps. Je connaissais la vitrine, car on m’en avait toujours dit du bien, et ça s’est confirmé. J’ai trouvé un club très bien structuré et mêmes les personnes qui sont proches du club ont été très accueillantes », poursuit-elle, déjà conquise.

« Ça me pousse d’avoir des plus jeunes à côté de moi, mais je ne laisserai pas ma place facilement (rires) »

Alors qu’elle a passé son premier titre de validation d’entraineur (certification type 4) l’année dernière, Lila Päkel complète ses semaines en Bretagne en étant vacataire dans une école élémentaire à St-Grégoire : « Je suis animatrice sur les temps du midi et du goûter sur tout ce qui est périscolaire. C’est bien car c’est adapté à mes entraînements et à mes absences et ça complète mon contrat semi-professionnel. Et puis, ce n’est pas trop contraignant physiquement. »

Lila aura aussi un rôle important auprès de la jeunesse du SGRMH, mais elle ne compte pas pour autant lâcher sa place : « Je sais que sur le papier j’ai fait quelques clubs de D2, mais ce n’est pas quelque chose que je regarde particulièrement. Après, s’il y a un rôle à prendre, je le prendrai, mais ça se fera naturellement. Au contraire, je dirais même que ça me pousse d’avoir des plus jeunes à côté de moi, mais je ne laisserai pas ma place facilement (rires) ». Et si tout le monde se tire vers le haut, c’est bien Saint-Grégoire qui en profitera au final.

Signature du journaliste.