Les « Rouge et Noir » étaient prévenus, la venue de Monaco n’avait rien d’un cadeau après le déplacement au Parc. Une équipe monégasque invaincue depuis le début de saison, en championnat comme en Ligue des Champions, faisant preuve d’un réalisme à toute épreuve, offensivement comme défensivement. Une caractéristique rappelant froidement l’écart qui sépare aujourd’hui les deux équipes : « Comme toute défaite c’est douloureux, perdre un match c’est douloureux et encore plus quand tu as fait tout ce que tu pouvais, ce que tu devais faire pour mettre en difficulté une grosse équipe de Monaco, plaidait Julien Stéphan en conférence, tardive, d’après-match.
Je n’ai pas beaucoup de reproches à faire aux joueurs sur ce match-là. Ils ont été très efficaces. Le haut niveau et la performance de haut niveau, c’est ça. Sur tous les autres indicateurs de domination nous avons été devant eux, dans tous les paramètres du jeu. Ils ont frappé cinq fois, ils ont marqué deux fois et touché une fois la barre ». Une analyse, celle du coach, pas forcément partagée de tous pourtant…
Car malgré de la bonne volonté, les Bretons ont été trop brouillons offensivement et encore une fois trop tendres défensivement. Résultat, le Stade Rennais ne compte que sept points après sept journées, à six points déjà de la quatrième place, avant de basculer sur une nouvelle trêve internationale qu’il passera englué dans le ventre mou avec de nouveaux maux de têtes pour Julien Stéphan et son staff.
Un nouveau chef d’œuvre de Ludovic Blas
Dans une rencontre où il ne fallait pas arriver en retard, déjà pour ne pas rater le vibrant hommage rendu à Benjamin Bourigeaud, revenu une dernière fois pour saluer son public et admirer un magnifique tifo en son honneur, les Monégasques ne sont eux pas venus pour faire dans les sentiments et frappent d’entrée. Dès la 6′, sur corner, Thilo Kehrer prend le dessus sur Glen Kamara et décroise sa tête au premier poteau pour tromper Steve Mandanda (0-1, 6’). Un nouveau but concédé sur coup de pied arrêté et une rengaine devenue beaucoup (trop) habituelle.
Beaucoup moins lassant, le bon début de saison de Ludovic Blas qui s’offre une nouvelle inspiration géniale juste avant le quart d’heure de jeu. Sur une récupération haute de Glen Kamara, le numéro 11 rennais ne se pose pas de questions et envoie un coup de fusil à 30 mètres qui vient nettoyer la lucarne monégasque (1-1, 12’). Mais comme l’a souligné Julien Stéphan en conférence de presse d’après-match, Monaco a été clinique et va de nouveau prendre l’avantage à peine dix minutes plus tard.
Monaco chirurgical
Trouvé par Ben Seghir à l’entrée de la surface de réparation, Folarin Balogun parvient à se retourner, élimine beaucoup trop facilement Leo Ostigard dépassé par la puissance et la vitesse de l’américain, avant de piquer son ballon devant Steve Mandanda qui ouvre étrangement l’angle côté fermé (1-2, 22’). Monaco n’en demande pas tant et repasse devant. Si le réalisme est finalement des deux côtés dans ce premier acte, trois tirs cadrés pour trois buts, c’est en deuxième période que Rennes va laisser passer sa chance (1-2).
Les « Rouge et Noir » montrent du mieux mais les visiteurs, par l’intermédiaire de Ben Seghir, allument la première mèche. Aux 20 mètres, le monégasque trouve la barre de Steve Mandanda. La réponse est immédiate, dans la foulée de cette action, mais Arnaud Kalimuendo, parti en contre, trouve le poteau. Glen Kamara et Lorenz Assignon s’essaient ensuite, mais sans parvenir à trouver le cadre.
« Nous avons beaucoup tenté, mais nous avons manqué un peu de justesse dans la dernière passe et dans le dernier geste »
« Ils ont réussi aussi en deuxième période à faire le dos rond, gagner du temps quand il fallait et puis bien défendre dans leurs 25 derniers mètres pour limiter au maximum tous les ballons que nous avons réussi à amener. Nous avons beaucoup entrepris, nous avons beaucoup essayé, nous avons beaucoup tenté, mais nous avons manqué un peu de justesse dans la dernière passe et dans le dernier geste. C’est ça aujourd’hui qui nous coûte de repartir avec une défaite », admet l’entraîneur rennais.
Malgré les entrées en jeu de Jota et d’Andres Gomez en fin de rencontre, le SRFC se brise sur le rocher monégasque et s’incline pour la deuxième fois consécutive après Paris (1-2).
Une nouvelle défaite juste avant la trêve internationale qui fait perdurer les interrogations autour de Julien Stéphan, mais qui ne doit pas non plus faire oublier certaines prestations individuelles. Si le coach se refusait hier à renoncer ou à évoquer une quelconque pression sur son avenir » la pression, on la ressent tous les jours dans ce métier « , les quatre prochains matchs contre Brest, Le Havre, Auxerre et Toulouse s’annoncent capitaux avec une obligation de résultats et d’un maximum de points à engranger. Si le mot crise n’est pas encore lâché, Rennes va vite devoir réagir car le wagon européen, lui, n’attendra pas et s’éloigne déjà à grande vitesse.