Le maillot Pfizer ou la tenue Airness du Stade Rennais, les autographes signés le long des grilles menant à la sortie du stade ou les discussions en sortie d’entrainement, en toute décontraction, à la Piverdière. Ces entretiens en « face à face » avec les coachs ou joueurs, parfois en ville, dans un restaurant ou café, en toute décontraction. Et on ne parle même pas des années 80 ou 90, où parfois, les journalistes s’invitaient à débriefer dans le vestiaire. Le temps aussi de ce cher Didier Roustan, que nous saluons au passage… Tout cela, c’était avant, et ce, bien au-delà du Stade Rennais.
Le football a changé, et continue de le faire et hors de question de jouer les boomers, rien de plus normal. Hélas… Normal dans le fonctionnement, oui, avec le développement de nouveaux médias, des réseaux sociaux et la surprotection venue de l’intérieur du milieu, virant parfois même à la parano. Comme dans beaucoup d’autres domaines, le rapport humain est biaisé, les intérêts des uns et des autres, tout aussi respectables selon le côté duquel on se trouve, prioritaires et voilà un football qui se referme sur lui-même et choisit seul de donner ce qu’il veut donner à son public.
L’enjeu a dépassé le jeu
Car oui, les médias ne sont que les serviteurs d’une passion commune qui unit des milliers de supporters chaque week-end, à chaque match, chaque année. Non, les médias ne sont pas des ennemis, ni des amis, simplement les témoins de ce qui se passe ayant la liberté de le raconter, sans choisir de sauver ou d’affaiblir tel ou untel. Les réseaux sociaux comme les nouvelles technologies et les possibilités multiples de contenus pourraient offrir une expérience grandiose, un partage plus intense, plus instructif mais la voie empruntée semble différente.
A force de développer et d’élargir son business, le football s’éloigne de sa base mais prospère, argumentant des stades toujours plus remplis, malgré des prix toujours plus hauts, jusqu’à la nausée néanmoins, et un retour de bâton se profilant à l’horizon, à l’image de l’épisode des droits TV. L’enjeu a dépassé le jeu. Pas une fatalité mais une question de choix et d’orientation impulsée depuis les sommets, à l’image d’une Fédé dont il y aurait beaucoup à redire.
N’empêche que ce foot des années 90, différent et loin d’être moins bon, surtout pour les clubs français, était drôlement sympa et riche en émotions, en partage, avec ses travers à lui. Et bonne nouvelle, grâce aux sites « vintage », on peut désormais retrouver un maillot Pfizer ou Airness, histoire de garder un petit arrière-goût de Madelaine de Proust et de continuer d’aimer son club et son sport aujourd’hui…