Tous les mois, Kévin Pinel, psychologue et coach mental passionné de sport, répond à nos interrogations autour du sportif et de sa spécificité mentale comme psychologique. La tête et les jambes, et un œil expert avisé pour aller plus loin.
La gestion du trop plein
Comment prévient on un burn-out sportif sans vexer l’athlète qui se refuserait à lever le pied ?
La récupération doit être vue comme un élément clé de la performance, il est possible de repositionner le repos comme une stratégie gagnante. Sensibiliser l’athlète à écouter son corps lui permettra d’améliorer ses résultats à long terme et aide à éviter le sentiment de faiblesse. Il est essentiel de pouvoir le ramener au fonctionnement de son corps, plutôt qu’à son potentiel égo.
Le mental peut permettre de surpasser une blessure mais à l’inverse en provoque-t-il systématiquement quand il est défaillant ?
Un mental affaibli peut augmenter le risque de blessures en affectant la gestion du stress, mais il n’en est pas la cause directe. Travailler sur la confiance en soi et la gestion des émotions aide à maintenir une bonne concentration et à éviter des gestes précipités ou maladroits. L’équilibre optimal se trouve par l’expérience et est différent chez chacun.
Comment gérer et combattre la peur du jugement et de l’oubli pour l’athlète quand celui-ci avoue sa « faiblesse » de ne plus pouvoir pratiquer son sport ? Est-ce différent en sport co ou individuel ? »
En se concentrant sur l’acceptation de soi et l’authenticité, l’athlète apprend à valoriser sa santé avant sa performance. Il doit se rappeler que la vulnérabilité est une force, et que demander de l’aide n’éteint pas son talent, mais permet de combattre ces peurs. Là où peut se jouer la différence, c’est qu’en sport collectif, il y a un groupe permettant de faire tourner favorisant le repos pour l’athlète. En sport individuel, une fois arrêté, l’athlète est hors terrain et la dimension mentale prend alors encore plus d’importance pour y revenir.