Décidemment, Istres ne réussit pas aux Irréductibles à la Glaz Arena. Historiques premiers vainqueurs dans la Glaz Arena lors de l’inauguration, les joueurs de Gilles Dérot ont de nouveau joué un bien mauvais tour aux Bretons affichant solidité, efficacité et patience, à l’inverse de locaux qui ne rassurent pas.
Touché mais pas coulé, Sébastien Leriche, après la rencontre, n’y allait pas par quatre chemins : « Ce qui m’inquiète, c’est qu’aujourd’hui, nous n’avons pas encore joué les gros. Notre situation mathématiquement n’est pas bonne et dans le contenu, insuffisante. C’est un constat factuel. Nous ne sommes pas au niveau espéré collectivement, ni individuellement. Nous sommes trop instables dans notre jeu, dans nos productions. D’un match à l’autre il n’y a pas de continuité et on ne peut pas envisager mieux aujourd’hui.»
Avant d’ajouter, lucide sur l’état des formes du moment : « Ce championnat avec Ivry, Istres et Créteil ce sera peut-être le notre, oui. Désolé, on vous a donné un peu de foie gras les trois dernières années et là, on retrouve un peu de pâté de foie. Je suis désolé, il faut peut-être l’entendre car c’est la vérité du moment ». Sur ce, à table…
Une remontée et puis c’est tout…
Et l’entrée de ce jeudi soir est indigeste pour les Irréductibles, rapidement menés 0-3 par des visiteurs pragmatiques. A courir après le score, on s’épuise et les Irréductibles le vérifient, comme face à Chambéry et Aix lors des deux premières journées. Pourtant, toute la Glaz y croit au quart d’heure de jeu. Menés 4-8 (13′), Romaric Guillo et ses coéquipiers passent la seconde et réussissent à refaire leur retard initial et passent même devant à la 23′ (12-11).
Mathéo Briffe a la main chaude, Robin Molinié est efficace et Maté Sunjic réussit les arrêts qu’il faut. Malheureusement, cela ne dure pas et Cesson perd presqu’aussitôt son avantage, rentrant aux vestiaires avec deux unités de retard. Mal parti, mais pas insurmontable… (15-17).
Le souvenir du retour de vestiaires tonitruant réalisé à Chartres est alors dans la tête, et l’espoir, des supporters bretons mais il n’en sera rien. Istres, avec peu de déchet, beaucoup d’application et d’investissement pour le partenaire, contrôle la partie et son tempo. Sans jamais paniquer, les promus font la course en tête et gardent Cesson à deux buts, minimum, tout au long du second acte, parsemé de trop nombreuses pertes de balles et de loupés sur des moments qui auraient pu (du) être clés.
« Le meilleur a gagné et malheureusement, ce n’était pas nous »
Dans ses buts, le gardien Mathias enchaîne les arrêts (20 au total) et écœure les tireurs bretons, qui finissent par baisser pavillon. La défaite est logique, implacable. La fin de partie, où les ratés se succèdent, voit Istres terminer en roue libre, laissant un goût amer : « Nous sommes à quatre points d’Istres aujourd’hui, et nous perdons peut-être le goal-average particulier. Espérons que ça n’aura pas à compter au bout… » déplorait le coach, sur ces dernières minutes très compliquées.
Avant de revenir sur la rencontre : « Istres nous a usé avec ses attaques qui durent longtemps. Il nous ont aplati, nous n’avons pas réussi à contre-carrer cela. En attaque, nous n’avons pas été suffisamment lucides dans la production, dans la finition. Il y a beaucoup de déception, liée au résultat et à notre performance de ce soir.
Nous avons joué par intermittence. Nous sommes mal rentrés dans la partie, à l’image de ce que nous avons fait à Chambéry. Leur gardien fait beaucoup d’arrêts depuis le début de saison. Le meilleur a gagné ce soir et malheureusement, ce n’était pas nous…».
Mathéo Briffe : « Nous sommes un peu dans une spirale infernale »
Côté joueur, Mathéo Briffe ne cachait pas être dans le dur, le doute sur les épaules : « A chaud ce n’est pas simple d’analyser tout cela. Nous avons essayé sur le terrain de recoller au score, à l’image des trois matchs que l’on perd. Quand on essaie de revenir, qu’on court après le score, on perd des balles « à la con », on peut déjouer… Istres fait un début de saison irréprochable et nous, nous sommes dans une spirale infernale où l’on perd. C’est dur, ça fait mal à la tête et il y a de la fatigue nerveuse à force mais nous allons redoubler de travail. »
Groggy, le coach cessonnais ne se cachait pas après la rencontre : « C’est dur, on se creuse la tête, peut-être un peu trop, on ne dort pas beaucoup. On se pose beaucoup de questions et nous sommes surement responsables. On cherche les réponses. Il y a un peu de jeunesse et on voit les limites, on manque d’expérience collective et on est moins malins que les autres.
Cette instabilité, je ne trouve pas le pourquoi. Dans les leviers psychologiques, je cherche les solutions, on a tenté beaucoup de choses mais c’est dur. Il n’y a rien qui allait et dans les moments où il faut être lucide, on perd le ballon.»
« On se voit peut-être trop beaux mais nous sommes à notre place »
Une mauvaise maîtrise technique, tactique mais aussi, une mauvaise volonté ? Non à l’évidence, mais le coach rappelle tout de même : « On peut pas tout gagner avec l’envie. Avoir envie c’est bien mais il faut bien jouer aussi des fois. Aujourd’hui, et je m’inclus dedans, on se voit peut-être trop beaux mais nous sommes peut-être à notre place. Est-ce que l’on mérite mieux que ce que l’on a? Je ne suis pas du genre à m’apitoyer sur mon sort. Je regarde devant ma porte et l’équipe que je dirige. Il n’y pas scandale sur nos défaites.
La situation est ce qu’elle est et la regarder en face et ne pas se prendre pour ce que l’on est pas. Istres est meilleur que nous aujourd’hui. Cette prise de conscience, c’est le mot que l’on a eu pendant deux heures en réunion. Mon équipe, j’avais l’impression que c’était son premier match de championnat…
Ma réalité, d’un match à l’autre, jamais les performances, d’un entraînement à l’autre idem, pareil d’une mi-temps à l’autre… Nous n’avons rien de stable, nous sommes dans les sables mouvants en permanence. Cette instabilité chronique, j’en suis surement le premier responsable mais je n’ai pas aujourd’hui la capacité de vous dire d’où elle vient ».
« Cette équipe est capable de faire de belles choses ! »
Avec trois défaites en quatre matchs, Cesson a raté son début de saison, alors que son calendrier l’autorisait à espérer mieux. Sur le papier, en tous cas, tant le contenu, lui, n’a nullement été trahi par l’emballage final.
Pour autant, si le mode « prise de conscience » est activé, hors de question de céder à la panique et de tout jeter : « Il faut rester solidaires, il y a encore beaucoup de matchs, on ne doit pas se disperser, encore moins sur l’arbitrage et restés concentrés sur ce que l’on maîtrise nous, le jeu. Cette équipe est capable de faire de belles choses. Ce que je vois tous les jours, ce que je vois en match, c’est pas pareil. Il y a quelque chose à activer la dessus.
C’est plus facile quand on est devant au score, c’est sûr. Après, si on ne prend des points que lorsque nous avons dix buts d’avance comme à Chartres, on ne va pas en prendre beaucoup ! Alors nous irons à Saint-Raphaël avec la détermination maximal, avec la victoire comme seule ambition. Viendront ensuite Toulouse, il y aura Ivry, Tremblay… Il va falloir prendre des points car ce n’est pas en déplacement au PSG que nous avons le plus de chance de faire le plein…».
Réaction fortement attendue à Saint-Raphaël, où les Irréductibles sont passés très près de la victoire ces dernières saisons. Un petit point, ou deux, seraient fortement bienvenus avant de retrouver la Glaz et …Toulouse, le 12 octobre prochain.