Football – Ligue 1 : N’Zola, assommoir d’un Stade Rennais frustré par Lens (1-1)

Albert Gronbeak et Rennes plein de regrets
Des regrets pour Albert Gronbeak et Rennes @Crédit Photo JRS

Finalement, on l’avait presque senti venir, inexorable dénouement alors que tous les vents semblaient contraires pour les Nordistes. Incapables de se montrer dangereux dans le jeu tout au long d’un match globalement contrôlé défensivement par les rennais, les joueurs de l’Artois sont parvenus à arracher un point totalement inespéré, offert par Steve Mandanda au bout des arrêts de jeu sur une sortie ratée et parfaitement exploitée par le bien nommé N’Zola, qui n’avait pas besoin de forcer son talent pour écrire la fin de l’histoire d’un match au goût amer pour Rennes.

Mandanda, sortie ratée
L’action fatale aux rennais, pour l’égalisation lensois @Crédit Photo JRS

Un capitaine qui assume, une défense qui rassure

Loin de se dédouaner ou de rejeter la faute sur M.Stinat, l’arbitre du match, « qui pouvait tout autant valider que refuser ce but », le capitaine rennais a pris la responsabilité de ces deux points perdus, venant de lui-même en zone mixte : « On a fait match très solide, sérieux, on a respecté les consignes. Tout avait été bien fait par le staff, les joueurs et je viens gâcher tout ça. Je suis déçu pour tout le monde, pour le public. On perd deux points là-dessus. L’arbitre décide de ne pas siffler, c’est son choix. C’est décevant par rapport à tout ce qui a été programmé dans la semaine.

Ce soir ça tombe sur moi, c’est comme ça. On aurait pu mieux maîtriser, jouer les situations de contres un peu plus intelligemment, cela aurait permis d’un peu moins subir. Si sur cette action, tout se passe bien, on ne parle pas de ça… C’est un très bon match de notre part pendant 85 minutes où on a été vraiment très bien. On a été solides, sans concéder d’occasion. »

En effet, avant cette fatidique 97ème minute, le Stade Rennais avait plutôt bien géré son affaire, sans offrir un spectacle transcendant mais sans non plus être mis en danger. Si l’entame de la partie est lensoise, avec un but refusé pour hors-jeu aux visiteurs suite à un centre contré vers son but par Hans Hateboer puis mis par Steve Mandanda sur Labeau-Lascary, en position illicite, Lens va rapidement renoncer à ses intentions et Rennes prendre le contrôle de la partie, sans pour autant menacer Brice Samba.

Kalimuendo sur pénalty

La rencontre offre de nombreux duels et une belle intensité mais accouche de peu d’occasion de faire lever la foule. Albert Gronbeak s’emploie à la 21’en perforant la défense mais butte sur le gardien international français. Quelques minutes plus tard, Baptiste Santamaria est accroché dans la surface. Pénalty incontestable, transformé, sans célébration, passé d’ex-Lensois oblige, par Arnaud Kalimuendo (24′).’

Arnaud Kalimuendo avait ouvert le score sur pénalty @Crédit Photo JRS

Devant au score, Rennes est plutôt bien dans son match mais n’enfonce pas le clou. Ni avant, ni après le repos, où l’essentiel est débats est au milieu de terrain. Peu ou pas d’occasions à se mettre sous la dent ni d’un côté, ni de l’autre, si ce n’est une frappe soudaine toute proche de faire mouche d’Albert Gronbeak juste avant sa sortie après l’heure de jeu. Le moment où Rennes perd peu à peu son emprise sur la partie.

« On a reculé et on l’a payé »

Les entrants n’arrivent pas à faire de différence et ne profitent pas des espaces laissés pour revenir. Pire, Lens termine à dix, suite à la blessure d’ Ojediran. Pourtant, les joueurs de Will Still poussent et vont aller chercher l’égalisation que l’on sait… Julien Stéphan, en conférence d’après-match, affichait déception mais aussi un peu d’incrédulité sur le mauvais réflexe de reculer des siens : « En début de match, ils ont réussi à trouver quelques mouvements qui nous ont déstabilisé. On a réussi très bien à se réguler à partir de la 10e minute puis après on a pris l’ascendant en pressant bien, en les obligeant à relancer très long.

C’était l’objectif. On ouvre le score logiquement. Puis (en fin de match) on a reculé de manière assez inexplicable alors qu’on aurait du continuer à avancer. On a reculé et on l’a payé sans qu’ils aient été véritablement dangereux. Il arrive un épisode malheureux et ils égalisent avec rien. »

« La même analyse si nous avions gagné… »

Ce rien qui change tout enlève deux points au compteur mais ne change pas l’analyse du contenu par le coach rennais : « On doit continuer à avancer sur le porteur car c’est ce qui a fait notre force une bonne partie du match. Mais cela implique d’être physiquement toujours bien, c’est pour ça pour qu’on a changé la première ligne de pression.

On n’a malheureusement pas réussi à le faire en fin de rencontre. J’aurais eu la même analyse du match même si nous avions gagné, en disant que les dernières minutes n’étaient pas en accord avec ce qu’on devait faire, continuer à avancer. Dans ce qui a été produit une très grande partie de la rencontre, c’est convaincant ce qu’on fait, dans la générosité, dans l’intensité mais si on veut aller plus haut, ce sont des matchs qu’on doit gagner. »

Continuer de construire, au-delà du résultat

Une certitude, surtout, avant de se rendre au Parc de Princes pour défier le PSG face auquel il ne faudra faire aucun cadeau et afficher, à minima, la même agressivité pour la conquête et reconquête du ballon. Il faudra aussi beaucoup plus offensivement pour mettre sous pression une équipe à la qualité technique toute autre que celle de Lens qui devrait priver les rennais du ballon.

Si Rennais et Lensois présentaient le même schéma de jeu, qui a eu tendance à s’annuler, c’est une opposition très différente qui attend les « Rouge et Noir » vendredi prochain. Avec, au-delà du résultat, l’ambition de continuer de construire une nouvelle équipe et une nouvelle identité.

Le chantier est encore en cours, mais il progresse et la patience reste de mise pour juger une équipe clairement sur la bonne voie dans sa mentalité et ses associations, à l’image de la défense à trois plutôt convaincante ou du tandem Matusiwa-Santamaria, mais pas encore assez mûre pour s’éviter une déception comme celle du soir. Cela viendra, avec du temps, additionnel s’il le faut…

Signature de l'auteur, Julien Bouguerra.