Il y a deux ans, Gautier Morvan faisait le grand saut en quittant sa Bretagne natale et son cocon cercliste pour tenter l’aventure en Proligue. De retour au CPB, le désormais demi-centre nous raconte ses deux années à Besançon et son choix de revenir fouler le parquet de Géniaux.
La découverte de la Proligue
« Mon rêve absolu reste de devenir pro ». Voici en substance ce que déclarait Gautier Morvan il y a un peu plus de deux ans dans nos colonnes. Depuis, le garçon a réalisé son rêve, mais relativise sa vision d’avant, expérience oblige : « J’avais peut-être idéalisé un peu ça. Je dirais maintenant que c’était davantage un objectif personnel qu’un rêve.
J’ai toujours eu envie d’aller le plus haut possible et ce n’est peut-être pas la notion de rêve que j’avais il y a deux ans. Néanmoins, j’ai adoré mon expérience là-bas et ce furent deux années très riches en rencontres et en expériences. Je n’ai aucun regret ».
« On sent vraiment la différence ! »
Auteur de 91 buts en 28 matchs lors de sa première année dans le Doubs (64,08%) et de 58 buts en 29 matchs lors de la seconde (65,17%), celui qui évoluait comme ailier à Besançon a pu constater l’écart de niveau entre la Nationale 1 et le monde professionnel : « On sent vraiment la différence ! Quand tu joues contre des joueurs qui s’entraînent tous les jours, c’est vraiment fort. Il y a évidemment des heures d’entraînement en plus et un aspect sportif qui est mis énormément en avant.
Que ce soit le repos, les médecins ou les kinés, tout est fait autour du joueur pour qu’il performe. Sans parler des déplacements où nous avons par exemple fait Besançon-Cherbourg en 11h de bus. Ça change (rires). Il y a aussi l’aspect tactique et la préparation des matchs avec beaucoup de vidéo. C’est quelque chose que je détestais avant, mais maintenant, je me rends compte à quel point c’est important. Ça te donne des cartes en plus. Nous avions de la vidéo tous les jours.
Enfin, la salle de Besançon peut accueillir jusqu’à 3000 personnes et il y avait tout le temps du monde. C’était un véritable chaudron ».S’il ne ferme pas définitivement la porte à un retour plus tard en Proligue – « Je ne suis pas du genre à m’arrêter sur mes acquis, mais ce que je veux d’abord, c’est prendre du plaisir. Ensuite, ça dépendra des opportunités » – son retour au CPB Hand était réfléchi.
Revenir au Cercle, le choix du cœur
Avant son escapade bisontine, Gautier Morvan débarquait au CPB en 2018 avec au final quatre saisons remarquées et l’ascension qu’on lui connaît. Une « deuxième maison » et un choix rapide au moment de tourner la page Proligue : « Besançon ne m’a pas prolongé et je ne me cache pas non plus là-dessus. J’ai eu quelques propositions sur le poste d’ailier, mais j’ai fait le choix du cœur. Je vais retrouver les copains et je serai aussi plus proche de ma famille ».
Le nouveau demi-centre du CPB n’a pas oublié ses anciens coéquipiers, et c’est peu dire, avec toujours un œil attentif sur les prestations cerclistes : « Tous les week-ends, j’étais sur Twitch à les regarder. Je connais tout le monde et je gardais un œil sur les anciens, Gwendael Thouminot et Alex Vu. Je retrouve aussi Hugo Fayard qui jouait avec la réserve de Besançon lors de ma première année là-bas et qui s’entraînait avec l’équipe première ».
Même si Gautier Morvan revient dans un club qu’il connaît sur le bout des doigts, pas question pour lui d’avoir un passe-droit, il faudra regagner sa place : « Certes, j’arrive dans un club que je connais bien où il n’y aura pas de temps d’adaptation, mais je n’ai pas envie de prendre la place de quelqu’un d’autre sous prétexte que j’arrive de Proligue et sans prouver que je le mérite. J’ai bien sûr envie de partager mes expériences, mais j’arrive en tant que nouveau joueur et c’est à moi de me refaire une place dans l’équipe ». Les coéquipiers sont prévenus !
Nouvelle saison, nouveau poste
Au-delà du fait de revenir dans son club de cœur, un autre élément a joué dans la balance, la découverte ou plutôt la redécouverte du poste de demi-centre. Cantonné sur l’aile gauche depuis plusieurs années, Gautier Morvan avait envie de changement : « C’est également un choix motivé par l’envie de passer sur la base arrière et surtout sur le poste de demi-centre. C’était devenu un peu trop ennuyeux à l’aile car tu n’es pas créateur. J’aime bien jouer pour les autres et me sentir important dans le jeu.
Nous attendons beaucoup sur l’aile et j’ai besoin de toucher le ballon. Si un club de Proligue m’avait proposé un projet intéressant davantage sur la base arrière pourquoi pas, mais si je n’avais pas ça, il n’y avait que le Cercle dans ma tête ». S’il connaît déjà bien le poste pour y avoir été formé au Pôle Espoirs de Cesson, cela n’en reste pas moins un nouveau challenge : « Il va falloir réapprendre à jouer au poste de demi-centre. Cela fait six ans que je joue à l’aile, donc il y a forcément des réflexes qui se perdent en chemin. C’est vraiment un petit défi en plus et qui me fait kiffer ».
Un retour aux premières amours pour le principal intéressé, que ce soit en club ou au poste, dont le CPB Hand, cinquième de Nationale 1 la saison dernière, compte bien profiter. Avec l’expérimenté Tanguy Chérel, le virevoltant Gautier Morvan et le prometteur Jef Bouvier, le poste de demi-centre est plus que jamais sécurisé.