Attendu de tous, le retour sur les parquets de Liqui Moly Starligue pour les Irréductibles a mal tourné ce vendredi soir du côté de Chambéry. Face à des Savoyards pourtant privés de nombreux joueurs, dont Costoya, Skube ou Kalandadze, les joueurs du nouveau coach Asier Antonio n’ont jamais tremblé et largement dominé des Irréductibles encore en chantier.
Les certitudes, voilà un mot n’existant pas ou rarement dans le sport de haut niveau. Cela, Sébastien Leriche et son staff le savent parfaitement. Mais pour autant, la surprise est plutôt désagréable à l’issue d’une première semaine de compétition officielle ratée dans ses grandes largeurs, après le revers concédé à Saran en coupe de France.
L’absence de rotation aux ailes est une des explications mais la vérité est plus simple aux yeux du coach cessonnais : » Nous avons raté notre match, tout simplement. Ce n’est pas une question de caractère comme à Saran, ou de motivation mais on a juste très mal joué. On ne peut pas prétendre à gagner un match de Starligue en faisant 17 pertes de balles… ».
Deux éclats décisifs en début de chaque mi-temps
Sébastien Leriche, au lendemain du match, tenait à être précis : » Ce n’est que l’histoire d’un match et à fortiori, à Chambéry, dans un contexte jamais simple, face à un bel adversaire. Nous ne sommes qu’à la première journée, ok et la réaction d’orgueil en fin de partie est à souligner et à retenir mais pour le reste…
Avant d’ajouter : « J’avais l’impression que le ballon pesait 5 kgs dans nos mains et que le frein à main était enclenché en permanence. Il faut retrouver le niveau de jeu de notre préparation dans le mode compétition. Nous allons prendre le problème à bras le corps immédiatement. ».
Comme pour illustrer cela, les deux entrées de mi-temps sont ratées à chaque fois avec un 3-0 lors de la première et un 4-0 pour le seconde ne laissant guère de place à un exploit. Comme « prévu », Valentin Kieffer, pour sa première dans les buts locaux, a flambé, s’offrant 14 arrêts à 36 % d’arrêts quand la paire bretonne Sunjic-Mocevic se cherche encore, avec seulement 6 arrêts à eux deux sur l’ensemble de la partie : » Il faut encore trouver le bon réglage pour eux mais en face, le gardien a brillé… » concède le coach cessonnais.
La base arrière droite, en panne comme à Saran avec seulement 2 buts inscrits sur 8 tentatives par le duo Mosindi-Salou est également en quête du bouton marche pendant que le brésilien Gustavo Rodrigues s’offrait en face une samba sans répit pour les défenseurs cessonnais avec un énorme 8 sur 10 tout en puissance, en mode bulldozer.
A courir en permanence après le score, Cesson a forcément bu la tasse et ne parvenait pas à coller au score, restant toujours à minima à deux buts de distance. A la pause, la casse était encore limitée avec un débours de quatre unités (16-12).
Une remontada synonyme d’espoir
Lors du second acte, hélas, Chambéry tue rapidement tout suspens avec un 4-0 sans pitié portant l’avance à +8. Les trop nombreuses pertes de balles désignées par le coach et échecs aux tirs facilitent la tâche aux locaux qui n’en demandaient pas tant et qui vont tout tranquillement mener leur barque jusqu’à la 50′. Preuve des manques du soir constatés, seulement une exclusion temporaire côté CRMHB et surtout, un 4-0 encaissé en partie alors que le SOC évolue en infériorité numérique à cheval sur les deux mi-temps.
Mais pourtant, alors que l’affaire semble entendue, Cesson va se révolter à 27-19 à partir de la 51′. Coup de mou des « Noir et Jaune » ou colère bretonne ? Peut-être un peu des deux mais les joueurs de Sébastien Leriche ferment la boutique et sanctionnent chaque loupé local d’un but. Un 6-0 clair et net qui ramène les Irréductibles à la 57′ à deux petits buts de Chambériens qui ne l’avaient pas vu venir.
Après le but de Romain Briffe, Cesson est tout près de l’exploit mais Gustavo Rodrigues reste sans pitié et vient remettre une mine dont il a le secret pour redonner une avance définitive aux siens et casser net l’espoir d’un improbable come-back. Quelques secondes plus tard, Benjamin Richert clôt l’affaire et Chambéry s’impose (29-25), logiquement.
Preuve que cette équipe est capable de beaucoup mieux et va trouver ses réglages, les satisfactions ont existé avec un 4/5 pour Xavier Labigang et Youenn Cardinal aux ailes et un Mathéo Briffe retrouvé sur le Money Time au shoot lointain (5/5).
Reste à mettre tout le monde au diapason, même si Sébastien Leriche refusait toute analyse individuelle : » Aujourd’hui, on ne doit pas parler d’individualités, en négatif ou positif. Sur ce match, nous avons été tous mauvais, des joueurs au staff, on est passés à côté et la défaite à Saran, on ne peut pas le nier, a fait mal aux têtes. J’ai l’impression que la lumière est éteinte depuis la fin du premier quart d’heure disputé là-bas et que l’on cherche l’interrupteur.
Tout le monde a conscience d’avoir mal joué, est dégouté d’avoir fourni cette prestation mais on ne doit pas tout jeter et retrouver tout ce qui a été bien fait lors de notre préparation. Cette équipe sait jouer, mes garçons savent faire une passe, un tir, un arrêt. Je garde pleine confiance en eux ! «
Pas de sentiment avec Aix !
Les enseignements sont riches et les pistes de travail multiples pour le staff cessonnais, qui devrait récupérer Junior Tuzolana, absent ce vendredi, contre Aix. Utilisé mais encore un peu juste, Robin Molinié devrait aussi être sur le retour de la grande forme vendredi prochain : « Cette semaine, je vais surtout m’appliquer à redonner confiance aux gars, c’est notre rôle, avec le staff, de remettre tout le monde à l’endroit, de retrouver le bel élan sur lequel nous sommes depuis deux mois. »
Les qualités, ce groupe en dispose et les dix dernières minutes offertes au Phare, si elles ne feront pas oublier les 50 autres, montrent que rien n’est impossible dans un championnat relevé où chaque instant joué sans être à 100 % sera sanctionné cash, qui que l’on soit.
Contre Aix vendredi, à la Glaz Arena, un sacré combat attend les Irréductibles. L’occasion, aussi, d’effacer très vite cette première semaine ultra frustrante et de lancer positivement la saison : » Nous allons retrouver la Glaz, notre public, nos repères pour la première fois depuis neuf matchs et cela va faire du bien. A nous de remettre tout cela dans le bon sens. »