Handball – LMS : Extrait JRS77- Dernier coup d’œil dans le rétro de la saison 2023-24 des Irréductibles

Michal Baran à la mène
Michal Baran, l'une des satisfactions de la saison @Crédit Photo JRS

Onzièmes d’une Starligue indécise jusqu’au bout, pour le titre de champion du PSG comme pour la relégation, où le point pris à la Glaz Arena a permis à Créteil de se sauver sur le fil, les Irréductibles ont soufflé le chaud et le froid, avec quelques déceptions mais aussi de belles réussites et satisfactions. Flashback.

Une formation cessonnaise au premier plan

Bien sûr, ne comptez sur personne au club ni dans le staff, pour en faire trop, ou beaucoup, sur eux. Sans les surprotéger comme cela se fait dans d’autres sports encore plus exposés, le club sait aussi que la jeunesse, si elle apporte la fougue, n’offre pas toujours les garanties de garder les pieds sur terre après de grosses performances. Issus de famille vivant handball, Mathéo Briffe, troisième de la fratrie à évoluer en pro au CRMHB et Michal Baran, fils d’un ancien handballeur professionnel, savent que seules la régularité et les performances, bien plus que les louanges, les mèneront tout en haut. Et celles réalisées cette saison, avec l’irrégularité propre à leur âge, a de quoi donner le sourire et l’espoir à tout un club qui voit deux de ses produits-maison. Sur la base arrière, à gauche comme à droite, ils ont apporté « ce que l’on attendait d’eux, selon le coach, parfois bien plus, à notre goût. »

Audace, talent, jump impressionnant pour Mathéo Briffe et percussion et précision pour Michal Baran, la palette est déjà très intéressante pour ces deux garçons pétris de talent et gage d’un avenir souriant. Sur la seconde partie de saison, impossible de ne pas associer la montée en puissance épatante de Mathieu Salou, lui aussi formé au club et revenu après des passages compliqués à Nîmes puis Tremblay.

Avec un jeu épuré, de nouvelles facettes ajoutées à un tir toujours aussi surpuissant à distance, le Morlaisien, prolongé de deux ans, est devenu un homme décisif et capital dans les options de jeu de Sébastien Leriche, au démarrage des matchs ou en sortie de banc. Un pari réussi de part et d’autres demandant confirmation sur la saison prochaine, dans la durée.

Un public qui répond présent

Cela devient une (bonne) habitude. Depuis trois ans, le spectacle proposé par les Irréductibles, au-delà d’un classement ou d’un résultat sec, séduit un public qui ne cesse de remplir la Glaz Arena, ouverte sur trois tribunes tout au long de l’année et quatre pour la venue du PSG, avec un guichets fermés à 4.500 personnes. L’état d’esprit affiché, le partage après les rencontres que la victoire ou la défaite soient au rendez-vous, sont autant de valeurs séduisant un public parfois connaisseur, parfois en mode découverte, mais toujours motivé à l’idée de revenir.

Le CRMHB a ainsi pu compter sur une moyenne annuelle de 3.298 personnes (49.470 au total), soit une augmentation de 100 spectateurs par match par rapport à l’année précédente.

Avec l’arrivée d’un kop de jeunes issus du club aux côtés de l’Irréductible Kop, l’ambiance est montée d’un cran. Ajoutez-y les animations et idées apportées par les équipes du club, ainsi que l’événement organisé en février avec les filles du SGRMH en lever de rideau et voilà un point très positif dans une année où le huitième homme cessonnais a pleinement rempli son rôle.

Robin Molinié, la confirmation d’un buteur

Alors qu’il avait oscillé entre son poste naturel d’arrière-gauche et celui de demi-centre l’an passé, où il demeure moins à son aise, Robin Molinié a retrouvé son rôle de buteur cette saison, pour une performance d’ensemble supérieure statistiquement parlant à sa première année cessonnaise qui l’avait vu être élu meilleur arrière gauche du championnat. S’il a moins marqué, avec 155 buts inscrits contre 176, son taux de réussite est nettement supérieur (68% contre 61 %) le tout en marquant et tirant beaucoup moins de jets de sept mètres (21 seulement cette année contre 62 il y a deux ans!).

Une progression épatante pour un joueur qui continue de progresser, à 33 ans. Hors attaque, l’ancien Chartrain a aussi réduit son nombre de pertes de balle (44 contre 54 et 62 les années précédentes), même s’il reste perfectible dans le jeu défensif. Son ratio tir/but et sa 13e place au classement des buteurs en font l’un des maillons forts de la saison bretonne.

Junior Tuzolana, taille patron

Dans un registre différent de son binôme Sylvain Hochet, Junior Tuzolana a clairement confirmé sa montée en régime. Joueur clé dans les animations en 1-5 de Sébastien Leriche, à l’image de son entame incroyable au pressing contre Toulouse, mais aussi capable de performance de fou en attaques rapides, comme il le fit également lors de la même partie avec un 12 sur 12 constituant son record en carrière, l’ailier formé au PSG atteint la maturité et devient le taulier de l’aile gauche cessonnaise.

Avec 94 buts inscrits contre 103 la saison passée et un pourcentage de réussite très proche (autour des 68%), Junior Tuzolana a cette saison réussi le plus difficile : confirmer. Aussi précieux en poste 1 en défense, il doit devenir l’un des cadres du CRMHB de demain, au-delà de 2025, date d’échéance de son contrat. Une offre lui a été transmise et c’est tout un club qui doit espérer dès aujourd’hui que l’aventure continue.

Un recrutement contrasté

Si le retour au bercail du grand Mathieu Salou s’avère au bout de la saison être une belle réussite en attente de confirmation, le reste du recrutement cessonnais connaît un bilan plus contrasté. La faute aux blessures, presque une malédiction, n’ayant pas manqué de gâcher la première année des nouveaux Irréductibles. Daniel Mosindi a ainsi été le premier touché en préparation estivale, ne faisant ses débuts avec le maillot breton qu’en novembre.

Capable de très belles performances dans un style complémentaire de Mathieu Salou sur le poste d’arrière droit, l’international israëlien s’est plutôt bien adapté à la Starligue et cherchera à progresser et confirmer la saison prochaine. Un bilan correct, qui suppose que le meilleur est à venir.

Le constat peut être similaire pour Hakon Ekren, demi-centre arrivé blessé depuis Sélestat qui n’a jamais vraiment pu évoluer pleinement à 100%. Précieux dans la rotation et pour surprendre l’adversaire, il donne aussi l’impression que le meilleur doit être à venir. Pour Milos Mocevic, doublure d’un Arnaud Tabarand en souffrance, le constat fut différent, avec des vraies difficultés à se hisser au niveau en première partie de saison avant de progresser en novembre puis décembre.

Et au moment de, peut-être, passer ce cut, patatras, les croisés… L’inconnue quant à son avenir reste de mise même s’il devrait être la doublure de Mate Sunjic l’an prochain, en concurrence avec Yann Pichon.

Kristian Orsted, enfin, aura connu trop de difficultés malgré une bonne volonté évidente à s’adapter et se hisser au niveau requis pour jouer le milieu de tableau du championnat. Un pari perdu malgré l’évidente bonne volonté de chacun de réussir.

Des gardiens dans le dur

Une saison réussie tient aussi aux performances de sa paire de gardiens. A la trêve, celle du CRMHB occupait, à l’inverse de la saison passée, la queue de classement en la matière. La faute à cette fichue commotion connue par Arnaud Tabarand en coupe de France début septembre contre Istres, aux difficultés d’adaptation de Milos Mocevic puis aux difficultés de Yann Pichon, encore trop tendre, à monter au niveau requis en termes d’expérience et d’efficacité de la Starligue.

L’arrivée d’Alejandro Romero à la trêve, suite à la blessure de Milos Mocevic, a permis de redresser la barre en terme de stats mais jamais le meilleur cessonnais de la saison précédente, Arnaud Tabarand, ne sera parvenu à retrouver sa confiance et son efficacité, en dépit d’efforts et d’un don de soi incontestables.

Des ratés qui coûtent cher

Un nul et une défaite face à Créteil, un revers à la maison contre Chartes, un partage des points à Saran, ainsi que deux défaites au goût amer contre Dunkerque et voilà déjà six rencontres où les Irréductibles se devaient de faire bien mieux pour ambitionner d’intégrer le Top 8. Un point sur douze face à des adversaires supposés égaux voire « inférieurs » au CRMHB et voilà les magnifiques performances réalisées contre Nîmes (deux victoires), Toulouse et Limoges (victoires) notamment insuffisamment fructifiées au classement final.

La saison prochaine, aux Irréductibles de mieux régler la mire pour ne rien laisser passer face à ses adversaires directs ou proches, pour s’offrir un final encore plus passionnant, sans pour autant se prendre pour d’autres. Avec son expérience et son talent, ce groupe en est largement capable !

Signature de l'auteur, Julien Bouguerra