À Brocéliande, entre Bréal et Saint-Thurial, le terrain de trial avec ses pièges et obstacles à franchir à deux roues est aussi un incontournable des amoureux de trial. Créé en 1980, l’ACL Bréalaise est aujourd’hui numéro du genre en Bretagne et mérite le détour !
On peut aimer la nature, la moto et l’odeur du gasoil distillée par les pots d’échappements, que l’on soit spectateur ou pilote. Non, cela n’a rien d’inconcevable et le club de trial de l’ACL en est une illustration parfaite depuis plus de quarante ans maintenant.
Avec un club house niché au cœur d’une végétation riche et abondante, où les cylindrées cohabitent avec chevreuils, lapins et autre flore, Yves Percheron, président de l’ACL, regarde avec affection le chemin parcouru au moment où il aimerait passer la main d’ici à fin 2024 : « Il y a évidemment un sentiment d’attachement très fort mais j’arrive à un âge, 75 ans, avec des soucis de santé qui me poussent à être raisonnable.
Il le faut. L’heure est venue de passer la main et je compte sur les copains pour pérenniser tout ce que nous avons réalisé jusque-là. Nous sommes passés d’un club extra-local à international, ce n’est pas rien, tout en en reniant jamais nos valeurs de partage et de convivialité. »
Quatre podiums aux championnats de France 2024, une première !
Bien que ce ne soit pas du tout le genre de la maison, le président de l’association bréalaise peut légitimement bomber le torse ! En plus de quarante ans d’existence, le club a ainsi accueilli trois championnats du monde, deux championnats d’Europe, 15 championnats de France et figure indiscutablement parmi les cinq plus beaux sites de trial en France, sans oublier un inoubliable souvenir avec le championnat du Monde Indoor disputé à la Glaz Arena en 2019 : « Ah, cet indoor, c’était quelque chose ! L’un de mes plus beaux moments à la tête de l’ACL.
C’était incroyable, une salle pleine, le show réussi, du très haut niveau. Bien sûr que cet événement fut une magnifique vitrine pour le club, pour le trial. Nous avons eu des demandes d’adhésions, de nouveaux arrivants mais après, le show était à un niveau qui pouvait aussi en refroidir certains, car tout le monde ne deviendra pas Toni Bou (rires). Les championnats de Bretagne sont bien plus accessibles à suivre pour s’identifier, se projeter au guidon. »
Réception des championnats de France en mai dernier
Aujourd’hui, l’ACL compte 110 licenciés de tout âge avec huit coureurs engagés sur les championnats de France. En championnat de Bretagne, ils sont environ 40, avec un staff et de nombreux bénévoles autour d’eux : « C’est une réussite, qui s’est construite dans le temps, souligne le président. Ceci n’aurait jamais existé sans l’aide de nos nombreux partenaires locaux. Ils nous suivent depuis longtemps, c’est aussi grâce à eux que nous avions pu réaliser l’Indoor de la Glaz. D’ailleurs, je ne serais pas contre une nouvelle édition dans les années à venir…»
En attendant pareille fête, le club a reçu en ce mois de mai les championnats de France, une réussite populaire avec un public « très familial et des pilotes souvent accompagnés des amis et de la famille. » Près de 100 pilotes ont ainsi livré bataille sous le soleil breton, pour une fête parfaitement réussie.
Arthur Bourel, victorieux en TR3 +, Corey Wood (Espoir 4), Louane Rombeaux (TF2) et Martin Pochez (TR1), tous les trois seconds de leur catégorie, accrochent les podiums et offrent un grand sourire à leur président : « C’est la première fois que quatre de nos pilotes finissent sur un podium des championnats de France. Cela récompense le travail qui a été fait depuis plus d’une quinzaine d’années, avec notre éducateur Samuel Decoux au sein de notre école de pilotage. »
« Nous mettons à disposition la moto et la combinaison pour nos jeunes »
De bon augure donc avant la finale des championnats de Bretagne, le 28 septembre avec de nouveau une centaine de pilotes attendus et la perspective de continuer à développer une discipline où les jeunes ne manquent pas de briller à l’ACL, à l’image d’Elouenn Monnier, 18 ans, quatrième aux championnats de France en TR2 et évoluant en championnat du monde 125 : « Pour les parents, il est plus facile d’équiper un gamin qui veut démarrer le foot ou le tennis que le trial.
C’est un investissement, qui se réfléchit, évidemment et c’est pour ceci que nous mettons à disposition la moto et la combinaison pour nos jeunes. La récompense, c’est de voir que cela perdure, se développe, avec des résultats en prime. J’espère sincèrement que mon successeur dans les mois à venir, avec une belle petite équipe autour de lui, pourra prolonger et sans doute même encore améliorer tout cela. »
L’ACL étant devenu le plus gros club de l’Ouest de trial, voilà qui serait un moindre mal et la moindre des récompenses pour Yves Percheron, qui mérite d’endosser le costume de spectateur en toute tranquillité !