Deuxième de son groupe de National 3 derrière Saint-Colomban, la TA Rennes a réalisé un exercice abouti. Une saison notamment marquée par une série de huit victoires consécutives et plusieurs scores fleuves. L’entraîneur téaiste Ludovic Royer revient sur cette année faste, tant dans les résultats que dans la manière.
À l’heure du bilan, il doit y avoir beaucoup de satisfactions…
Au-delà de la performance globale, nous avons aussi répondu présent dans le contenu et les gens ont pris du plaisir en venant à Salengro, c’est très positif. C’est difficile d’allier les résultats avec la manière et tu as souvent l’un sans l’autre, et vice versa. Cette année, nous avons régulièrement conjugué les deux. Le dernier match (ndlr : victoire 5-1 contre Pontivy) reflète un peu notre saison.
Une rencontre dans la continuité des dernières semaines et des derniers mois, avec en point d’orgue la série de huit victoires consécutives. Nous avions été stoppés à Vitré mais les garçons ont remis le couvercle lors du dernier match et c’est tout à leur honneur.
La manière est-elle importante pour toi ?
Je dirais que je ne suis pas focalisé exclusivement sur la manière, mais j’ai tout de même été formé avec cette approche. En passant neuf ans au Stade Rennais, j’ai été formé sur la qualité de jeu et, quelque part, je retranscris ça avec la TA Rennes, tout en ne perdant pas de vue que chez les séniors, les résultats sont importants. Cette saison, la manière a mis en avant les résultats, mais ce n’est pas une garantie d’une saison sur l’autre.
En revanche, c’est un vrai leitmotiv pour les joueurs. Il faut aussi avoir la qualité pour le faire et nous pouvions nous permettre d’essayer avec les qualités que nous avions. C’est toujours un fil conducteur, mais il faut trouver le bon compromis entre l’intelligence, l’attitude et en prenant en compte nos qualités ainsi que celles de nos adversaires.
Comment expliques-tu le début de saison un petit peu plus poussif ?
Nous ne performions pas et nous démarrons par deux matchs nuls et deux défaites sur les quatre premiers matchs. C’était bien évidemment insuffisant pour commencer, mais ce qui me rassurait, c’est que nous étions cohérent dans le jeu. Après, ça serait prétentieux de dire que ça allait finir par prendre, mais en tout cas, je pouvais m’appuyer sur quelque chose. Il y avait également pas mal de nouvelles têtes, entre 30 et 50%, et ça prend du temps pour trouver des affinités.
De mon côté aussi d’ailleurs. Il a fallu mettre ça en place, trouver les bons postes et le faire dans un climat collectif. Le temps fait aussi son œuvre, mais quand tu es entraîneur, tu ne sais pas quand ça va arriver. Nous remportons notre premier match lors de la cinquième journée et nous récoltons un peu les fruits de ce qui avait fait précédemment. Depuis la mi-juillet, ça s’entrainait déjà super bien et il y avait de la générosité dans les efforts.
« C’est toujours plus facile de le faire une fois et cela va maintenant être dans notre capacité à confirmer »
Tu boucles ta deuxième saison avec la TA Rennes, quel est ton bilan à titre personnel ?
Chaque saison, mon objectif est d’améliorer le collectif. La chance que j’ai, c’est que je n’arrivais pas dans l’inconnu. Jacques Le Normand m’a bien accompagné et il y a certains joueurs que je connaissais déjà un petit peu. L’objectif prioritaire reste et restera le maintien, d’autant plus avec le resserrement des championnats, avec un niveau qui va forcément s’élever. Il faut pouvoir exister là-dedans en faisant avancer le groupe.
J’ai répondu à ce défi personnel mais il est avant tout collectif. J’aime être à l’écoute des retours et échanger avec le groupe. L’année passée, nous terminons à la septième place avec un maintien à deux ou trois journées de la fin et nous voulions faire mieux cette saison. C’est réussi avec un maintien beaucoup plus rapide. La problématique, c’est que nous avons élevé le curseur très rapidement et nous l’avons mis très haut (rires), mais nous allons dans le sens du discours en développant le sens de la gagne.
Néanmoins, c’est toujours plus facile de le faire une fois et cela doit maintenant être dans notre capacité à confirmer. Nous n’allons pas forcément viser la deuxième place mais l’idée est de s’installer dans le premier tiers. Si nous y parvenons dans un an, nous aurons continué notre progression. Nous n’avons pas les mêmes moyens que d’autres équipes, nous valorisons aussi des jeunes joueurs et chaque saison est difficile.
La formation qui a pu se montrer cette année…
Nous avons quelques jeunes qui ont pu émerger. Je pense à Titouan Le Breton (2003) qui évolue en tant que latéral gauche ou central gauche. Il a saisi l’opportunité, que ce soit en réserve ou aux entrainements, et aussi quand eu la chance d’avoir des minutes ou de démarrer en tant que titulaire avec l’équipe première.
Il est monté en puissance, a pu intégrer le groupe N3 à part entière et a ensuite confirmé en deuxième partie de saison. Je pense aussi à Morgann Le Roux ou à Sofiane Touriss, deux autres jeunes téaistes qui commencent à pointer le bout de leur nez. Le plus difficile pour les jeunes, c’est de se montrer patient et d’être capable de performer quand ils sont alignés.
As-tu déjà de la visibilité sur la saison prochaine ?
Il y aura quatre descentes et une cinquième pour le moins bon dixième des dix groupes. Ce sera la dernière année comme cela avant le passage à huit groupes et une norme plus classique. De notre côté, la reprise est programmée le 13 juillet, un samedi, de manière à accueillir les nouveaux de façon plus confortable.
Concernant l’effectif, je pense que nous allons garder un gros noyau, mais le revers de la médaille, c’est qu’après une grosse saison, ça attire la concurrence sur certains joueurs. Nous ne nous dénaturerons pas et nous travaillons dans un climat très sain et dans un club familial. Les joueurs me connaissent aussi davantage maintenant.