A quoi peut bien tenir la réussite ou l’échec d’une saison ? Au moment d’accueillir Nîmes début février, les Cessonnais n’en menait pas large et n’avaient aucune marge sur la zone rouge. Trois mois plus tard, les Irréductibles lorgnent le top 10 grâce à une seconde partie de saison très convaincante qu’il faut désormais terminer en beauté !
Dijon, Dunkerque à l’extérieur puis Créteil, pour terminer. La ligne d’arrivée se profile et les calculettes sont de sortie. Bonne nouvelle cette année, comme lors des deux précédentes, les calculs ne concernent pas le maintien du club dans l’élite mais les probabilités d’aller chercher une place dans le top 10 de Liqui Moly Starligue.
« On a l’envie de faire un meilleur total de points sur cette seconde partie de saison que sur la première record de l’an passé et pour le moment, nous sommes dans le coup », nous glisse ainsi Arnaud Tabarand, à l’issue de l’un des quatre revers en championnat en 2024 concédé contre Paris, Chambéry, puis à domicile, logiquement, contre Nantes et à Montpellier, fin avril.
En dehors de ces quatre défaites, dont trois face aux géants du championnat, deux nuls ultra-frustrants au goût très amer contre Saint-Raphaël et Saran et cinq victoires face à Nîmes, Limoges, Ivry, Chartres et Toulouse, excusez du peu (le match contre Aix, le 2 mai, se disputait à l’heure du bouclage du journal). Douze points sur 22, contre 8 sur 30 seulement en 15 matchs lors de la phase aller, le contraste est saisissant !
La star de l’équipe ? Un collectif solidaire, capable de tout !
Ce changement de visage et de dynamique voit son « top départ » lors de la victoire foudroyante contre Nîmes à la Glaz, 35-26, le 8 février. Ce soir-là, les Irréductibles lâchent les chevaux et reprennent confiance en leurs capacités comme en leurs acquis d’un vécu commun des dernières années.
Depuis, à chaque rencontre, si l’on excepte peut-être le derby perdu face au H et le nul concédé à Saran, Sébastien Leriche et ses hommes ont continué de progresser, d’envoyer du jeu et de séduire, avec un style de jeu clairement changé par rapport à la saison passée. Ce CRMHB est capable d’être ultra-efficace en contre-attaque et attaque rapide – à l’image de Junior Tuzolana qui confirme son excellente année passée avec 82 buts inscrits et près de 70 % de réussite.
Le club a également retrouvé sa solidité défensive, sérieusement ébranlée en première partie de saison, avec du mieux pour Arnaud Tabarand et un vrai plus lié à l’arrivée d’Alejandro Romero. Avec la quatrième défense du championnat, Cesson fait souffrir son adversaire avant de prendre un but mais sait aussi en marquer, un peu plus qu’hier, y compris sur jeu placé. Le niveau global et la mentalité de la Starligue l’imposent aujourd’hui, et Cesson y répond.
Aujourd’hui, les Bretons ont la douzième attaque, loin des meilleurs mais sont désormais délestés de la dernière place de l’offensive. Robin Molinié, pas loin de ses standards élevés de sa première cessonnaise, a parfaitement endossé son rôle de buteur tandis que Mathéo Briffe et Mathieu Salou, jeunesse triomphante formée au club, complètent une base arrière redoutable où le danger peut venir de partout.
Dijon, Dunkerque et Créteil pour finir
Ajoutez-y l’intelligence tactique de Romain Briffe et les progrès très nets d’Hakon Ekren et Sébastien Leriche a le bonheur de disposer de nombreuses options tactiques pour surprendre et désarçonner ses adversaires. A l’image de sa défense en 5-1 posée à Toulouse d’entrée de jeu, le staff cessonnais tente des coups, souvent gagnants : « Un entraîneur, quel qu’il soit, ne réussit que si ses joueurs s’approprient le projet et adhère pleinement. A Toulouse, ce fut le cas », confirmait le coach.
Autre illustration, la variété des possibilités sur le poste de pivot entre le roc Romaric Guillo et l’insaisissable et puissant Axel Oppedisano, véritable poison pour les défenses adverses. Contre Paris, malgré un premier écart de 5 buts, Cesson ne lâcha rien, ayant même un ballon d’égalisation à 10 minutes du terme. Avec des tauliers au niveau, cette équipe ne s’appuie pas sur une ou deux individualités au-dessus du lot mais sur un collectif soudé, qui est la star de l’équipe.
Vaincre Dijon, Dunkerque et Créteil est à la portée de cette équipe, encore désireuse d’empiler les points et de confirmer sa dynamique 2024 pour s’approcher des totaux de 27 points et 25 points acquis lors des deux saisons précédentes. Pour confirmer aussi avant de se projeter vers 2024-25 avec un appétit et une ambition légitimes, accompagnés d’un engouement grandissant autour du club. Une récompense méritée, avec un goût de reviens-y, et vite !