Une rencontre comme un beau symbole de la saison cessonnaise, si proche mais encore un peu éloigné de ceux qui font la pluie et le beau temps de Starligue de septembre à juin, parfois froidement et sans pitié, comme Aix ce jeudi. En recevant le PAUC, vainqueur de ses trois derniers matchs avec un petit but d’écart, Cesson compte bien entamer parfaitement la dernière ligne droite en s’offrant une victoire et lancer idéalement sa course vers le top 8, à cinq points devant. Mais les fameux détails ont une nouvelle fois basculé du mauvais côté.
Une première période très aboutie !
Sans Hakon Ekren, les joueurs de Sébastien Leriche prennent leurs adversaires à la gorge afin de contenter une foule venue bruyante et en nombre, preuve une nouvelle, si besoin en était, du grand succès populaire des Irréductibles cette saison. Cesson prend la main lors de ces premiers instants sous la main chaude et inspiré de Daniel Mosindi mais subit une première remontée aixois, avec notamment deux buts de son futur ailier Xavier Labigang (4-6, 7′).
Serein et très dense défensivement, conforté par un excellent Alejandro Romero, le CRMHB passe la seconde et roule durant dix minutes sur les Provençaux, impuissant. Un terrible 7-1 conduit par une base arrière sans pitié avec Wesley Pardin et Cesson fait un trou important (12-8, 20′).
Aix se réveille juste à temps…
Le temps mort posé par Philippe Gardent resserre un peu les rangs visiteurs au bon moment, même si Junior Tuzolana et ses coéquipiers gardent encore cinq minutes leur +4. C’est mérité et parfaitement construit grâce à un jeu varié et une belle agressivité (15-11). Il manque pourtant un peu d’essence et de réussite pour bien terminer et Aix, sans y crier gare, adoucit sérieusement la note dans les ultimes minutes, recollant à un petit but à la pause (17-16).
Ce léger trou d’air devient bien plus gênant dans la conquête des deux points en seconde période. L’entrée de Denis Serdarevic dans les buts adverses fait bugger le logiciel cessonnais avec plusieurs échecs à des moments clés face à l’excellent gardien aixois. Alejandro Romero garde son équipe dans le coup en multipliant lui aussi les parades (16 sur 45 tirs à 36%).
Dans la difficulté au moment de retrouver le chemin des filets, Cesson ne lâche, même si Aix reprend la main au score et se détache, mettant à profit le quart d’heure compliqué des locaux (43′, 20-23).
Deux meneurs de jeu de gala !
Mais on le sait, avec Sylvain Hochet et ses coéquipiers, un match n’est jamais terminé ! Bien décidés à aller chercher la victoire dans une ambiance de grand soir, les Irréductibles vont grapiller, petit à petit. Michal Baran, excellent dans ce match, crève l’écran et s’offre un exceptionnel et prometteur 6/6 tandis que la défense continue de fermer autant qu’elle le peut malgré la maestria, en face, de Tarrafeta, auteur de douze dernières passes et 8 buts !
Un poison, jamais annihilé qui répond au gros match collectif également livré par Romain Briffe, auteur de sept passes. A 28-29, celui-ci est hélas sanctionné d’un marché et voit son équipe privée d’une égalisation alors à portée. Jordan Camarero, dans la foulée, ne se fait pas prier pour se rappeler au bon souvenir de la Glaz et crucifie l’assistance (28-30, 59′). Malgré un dernier but du meneur de jeu cessonnais, l’exploit d’un retour à égalité n’a pas lieu et les visiteurs emportent avec eux un précieux pécule de deux points les ramenant aux portes du Top 5.
Pour Cesson, la défaite fait mal. Romaric Guillo, qui n’a pas ménagé sa peine ni les coups pris tout au long de la partie, était très amer au micro de Handball TV : « On voulait au moins le nul. Avec le nul, tout le monde était content, nous, eux, là, on perd, vraiment, ça fait ch… pour notre public, avec cette ambiance. Nous voulons bien terminer la saison, chez nous, pour le public, pour nous, pour notre capitaine. Les organismes commencent à souffrir, physiquement, c’est difficile mais nous allons nous accrocher. Mais ce soir, je suis vraiment dégouté. »
Bien finir face à deux équipes en mode survie…
Ce petit quelque chose qui vous envoie entre la 5ème et la 9ème place, Cesson ne l’a pas (encore) mais regarde clairement droit dans les yeux les Limoges, Nîmes, Chambéry, Aix, Saint-Raphaël voire, cette saison, Toulouse. Ces équipes ont toujours été accrochées, quand les Irréductibles ne les ont pas battues et cela démontre, au-delà du compteur point, la réussite d’une saison où l’équipe a encore évoluée, malgré un automne difficile.
Si leur place à ce niveau-là d’un championnat toujours plus dense se gagne semaine après semaine après de très gros combat, Cesson reste moins armé que ces voisins-là de table et tient ce mérite admirable d’être malgré cela présent au festin sans le moindre soupçon quant à sa légitimité à y être bien installé ! Pour cela, bravo à un staff et des joueurs qui méritent le top 10 !
Contre Dijon vendredi prochain, puis à Dunkerque et contre Créteil, les Cessonnais auront à cœur de confirmer cela par des victoires qui conduiront les Irréductibles au maximum à 26 points. Ce serait aussi une vraie performance avec deux adversaires jouant leur vie, peut-être jusqu’au bout, situation que s’épargne avec brio le CRMHB depuis trois ans mais qu’il connait parfaitement. Ce sera une nouvelle fois au prix d’une grosse débauche d’énergie avec cette fois-ci, un verdict tombant du bon côté !