Le samedi 9 mars dernier, la boxeuse de la Mézière, Kityana Joly, est devenue championne de France de boxe thaï semi-professionnelle dans la catégorie des moins de 57 kilos. Une véritable performance pour celle qui disputait seulement son deuxième combat à ce niveau. Chapeau bas !
Pour se faire une idée de la prouesse réalisée par Kityana Joly lors de la finale des championnats de France de boxe thaï à La Roche-sur-Yon, le palmarès de son adversaire est un bon point de départ. Face à elle se présentait Mélissa Osouf, huit fois championne de France, vice-championne d’Europe et vice-championne du monde, excusez du peu !
Dans un combat où la boxeuse de 20 ans se présentait d’abord pour « tenir les quatre rounds et ne pas prendre trop cher », de son propre aveu, Kityana Joly a fait bien mieux et pris confiance au fur et à mesure des rounds : « Tout le monde voyait Mélissa comme la favorite et elle a toujours pris la première place dans les catégories semi-professionnelles. J’ai commencé à vraiment la toucher dans le deuxième round, sans doute avec des coups qui lui ont fait mal et j’ai pris l’ascendant sur les rounds suivants. »
« J’ai commencé à donner des cours quand j’avais 18 ans »
Un succès sans contestation possible pour l’athlète de la Naga Team, vainqueure aux points à l’unanimité des juges. A la clé, une juste récompense après une préparation intensive : « Je me suis beaucoup préparée pour ce combat. Il y a eu un gros suivi au niveau de la nutrition pour respecter le poids de la catégorie, mais aussi au niveau du sommeil pour bien récupérer des entraînements.
J’ai fait du fractionné sur piste pour travailler le cardio, du renforcement musculaire et bien sûr des spécifiques boxe. Il y a aussi eu l’élaboration de la stratégie, même si celle-ci peut évoluer au cours du combat. Ce fut le cas en finale ». Face à une adversaire réputée dans l’avancée, la taille et l’allonge de la jeune gauchère auront fait la différence.
Un premier titre, mais pas de quoi griser la principale intéressée qui disputait seulement son deuxième combat en semi-professionnel : « Ce n’est que ma première année à ce niveau et je dois encore faire mes armes. J’ai un autre combat prévu en mai lors d’un gala à Angers. J’affronte une fille contre qui j’avais déjà boxé en junior et contre qui j’avais perdu. J’ai une revanche à prendre ».
De la maturité déjà, pour une jeune femme habituée aux responsabilités. Du haut de ses 20 ans, la combattante de La Mézière, en plus de ses propres entraînements, donne aussi des cours dans son club : « Je m’entraine le lundi, le mercredi, le jeudi et le vendredi. Sur celui du jeudi, c’est moi qui entraîne un groupe 100% féminin. J’ai commencé à donner des cours quand j’avais 18 ans. J’étais un petit peu gênée au début, notamment face à des personnes plus âgées, mais petit à petit, je me suis rendue compte que j’étais tout à fait légitime ».
En 3e année de STAPS
Pratiquante de boxe thaï depuis 2018, Kityana Joly a aussi constaté une vraie évolution de son sport : « Que ça soit dans notre club ou dans d’autres, il y a pas mal de femmes et de jeunes qui sont arrivés. En novembre dernier, la Queen Gloves, une compétition 100% féminine, a réuni 160 boxeuses ».
S’il est encore difficile d’envisager de vivre de la boxe thaï, la nouvelle championne de France, également étudiante en troisième année de STAPS, sait que ce titre peut lui ouvrir certaines portes à l’avenir : « En France, même en étant professionnelle, il n’est pas vraiment possible d’en vivre. En cas de grave blessure, les montants ne couvrent pas six mois sans combat par exemple. Néanmoins, cela pourrait me permettre d’avoir des invitations sur certains galas ». De toute façon, ce n’est que le début pour Kityana Joly qui, à 20 ans, est déjà championne de France.