Arrivé du Stade Nantais en 2019, Baptiste Beaujouan a depuis fait son trou dans l’effectif de Kévin Courties. Après un premier match avec l’équipe fanion à 18 ans, un titre de champion de Fédérale 1 et la découverte de la Nationale, le sarthois avance vers son prochain objectif, les phases finales de Nationale 2. Découverte d’un féru de rugby, aussi pressé qu’ambitieux.
En quelques mots, il est facile de comprendre d’où vient la passion pour le ballon ovale chez Baptiste Beaujouan : « Dans ma famille, tout le monde y joue et mes parents se sont même rencontrés au rugby ». À partir de là, difficile d’imaginer une autre alternative. Des premières foulées ballon en main du côté de Pontlieue dans la Sarthe, dès l’âge de quatre ans, un papa lui aussi pratiquant et entraîneur de ses 8 à 16 ans, et voilà comment nourrir une passion familiale déjà bien ancrée.
Hasard du destin, la découverte du rugby se fait aux côtés d’un autre futur joueur réciste, Clément Fontaine, contacté pour l’occasion : « Nous sommes originaires de la même région et nous faisons du rugby ensemble depuis que nous sommes gamins. Ce qui est marrant, c’est qu’au début, nous nous détestions, enfin lui surtout me détestait (rires). Quand j’ai commencé à pratiquer, je voulais tout le temps avoir le ballon et ça l’énervait. Mais au fil du temps, nous sommes devenus meilleurs amis ».
Du tempérament déjà, pour un troisième-ligne qui n’en manque définitivement pas : « Je suis un peu tête brulée. Par exemple, je n’aime pas être chambré si je ne peux pas rechambrer derrière. Plus jeune, je faisais aussi pas mal d’entraînements de mon côté et il m’est arrivé de cacher des blessures pour pouvoir jouer avec l’équipe première du REC, avant de préciser, je ne le fais plus car je sais que je suis pleinement intégré dans l’équipe ». Pressé et ambitieux donc, on y revient.
« Jouer contre Dax, Bourgoin ou encore Narbonne, des clubs que je regardais à la télévision quand j’étais petit, c’était génial ! »
Pourtant, derrière ces traits téméraires, le jeune garçon met du temps à quitter sa Sarthe natale avec laquelle il garde des atomes crochus : « Je suis parti à l’âge de 16 ans à Nantes et ça faisait déjà plusieurs années qu’ils m’appelaient pour que je vienne. Je ne voulais pas y aller car je n’étais pas prêt à quitter le cocon familial. Même une fois là-bas, je rentrais tous les week-ends ». Après un passage dans la cité des Ducs, Baptiste Beaujouan décide d’entamer un nouveau chapitre et rejoint le REC Rugby.
Avec les espoirs « Noir et Blanc », il évolue d’abord principalement en tant que talonneur. Un poste qu’il va définitivement quitter en fin d’année 2022 : « À l’époque, je me mettais tellement la pression que je ratais mes lancées. Pendant la saison en Nationale, il y a eu l’arrivée de Pierre Strippoli qui est passé titulaire devant moi. J’ai ensuite fait part de ma frustration car je voulais du temps de jeu. Je faisais des bonnes rentrées en tant que troisième-ligne et j’ai finalement joué plusieurs matchs à ce poste pour définitivement m’y ancrer ».
Une saison à deux visages pour le Sarthois, entre la satisfaction d’évoluer à un poste qui lui convient, le tout dans un championnat relevé et dont il a rêvé plus jeune, mais aussi de la frustration, avec un arrêt forcé en fin d’exercice : « Jouer contre Dax, Bourgoin ou encore Narbonne, des clubs que je regardais à la télévision quand j’étais petit, c’était génial ! Et puis le niveau, ce n’est pas pareil…. Tout est calculé à la vidéo et rien n’est laissé au hasard.
C’est le niveau professionnel, que ce soit dans l’approche ou au niveau des infrastructures. Malheureusement, j’ai connu un troisième KO en une année civile et j’ai donc été arrêté pendant deux mois et demi. Ça a écourté ma fin de saison et j’étais dégouté. Nous étions officiellement relégués et c’était l’occasion de prendre de l’expérience ». Pas de quoi démoraliser le joueur de 22 ans qui, une fois de retour sur les pelouses, est reparti de plus belle.
« Je me souviens du parcours en Fédérale 1 en matchs aller-retour où nous nous faisions parfois bien accueillir, mais j’adorais ça (rires) »
Avec la confiance et une saison convaincante plus tard, Baptiste Beaujouan attend maintenant les phases finales avec impatience : « Nous savons pourquoi nous faisons tous ces efforts durant la saison. Tu joues sous la pluie pendant l’hiver et tu disputes les phases finales quand les beaux jours reviennent avec de l’enjeu et de la pression.
Il y a le public en grand nombre, également, et la ferveur. Je me souviens du parcours en Fédérale 1 en matchs aller-retour où nous nous faisions parfois bien accueillir, mais j’adorais ça (rires). Cette année, ce sont des matchs à élimination directe donc nous n’aurons pas le droit à l’erreur. Pendant les phases finales, je pense que ce n’est pas le talent mais l’âme du collectif qui prime ».
Joueur polyvalent et fidèle, soldat capable « d’être très dur au plaquage et très agile en attaque », comme l’explique son ami d’enfance Clément Fontaine, le troisième-ligne aura évidemment son rôle à jouer dans cette dernière ligne droite. Lui qui a trouvé au REC Rugby un club familial où il se sent bien, et lui rappelant parfois ses racines sarthoises : « À Rennes, je retrouve pas mal de similitudes avec mon club formateur et en plus, ce n’est pas très loin. J’ai aussi vu le club évoluer dans le bon sens.
Je sens que j’ai progressé et le fait de jouer m’a remis en confiance. Je pense même que c’est 80% mental et 20% physique. Le fait d’être performant m’a aussi permis d’être mieux intégré dans l’équipe et la relation change avec les personnes qui t’entourent ». Si il aime chasser et profiter de la nature lors de ses temps libres, Baptiste Beaujouan part en quête d’un autre objectif, celui de ramener le REC Rugby en Nationale, afin d’y porter plus haut encore la fierté d’un héritage familial précieux.