Ne vous y trompez pas ! Si le maintien est acté, en dépit du nul décevant concédé à Saran, la saison des Irréductibles est loin d’être terminée. Ceux-ci entendent bien jouer chaque rencontre sans pression mais avec beaucoup de plaisir et d’intensité. Cela tombe bien, en avril, trois cols hors catégories au programme : Toulouse, Paris puis Montpellier.
Cesson brouille Toulouse d’entrée !
Pour cette première étape, les joueurs de Sébastien Leriche, toujours privé de Mathieu Salou, souhaitaient contrarier au maximum le jeu offensif toulousain et emmener ces derniers le plus loin possible dans le combat, pour s’offrir pourquoi pas une possibilité d’exploit dans le Money-Time. Mission parfaitement réussie ! A l’inverse de son dernier match à Saran, le collectif breton est d’entrée parfaitement dans le ton, avec de l’agressivité défensive et une stratégie en 1-5 et de la vitesse en attaque afin d’empêcher Toulouse de mettre son jeu en place.
Si Théodore Paul met en échec Youenn Cardinal, Alejandro Romero n’est pas en reste et réalise aussi plusieurs arrêts impactant d’entrée. Combat de gardiens, donc, dans les premiers instants mais Cesson devant au score, creuse petit à petit son sillon. Mathéo Briffe (4/4) sort ses tirs lasers tandis que Junior Tuzolana régale à l’aile et Cesson et mène de trois buts au quart d’heure de jeu (6-9).
Très bien organisés et exploitant parfaitement jeu placé et jeu rapide, les Bretons tiennent la partie à leur main et creusent même un écart de quatre buts, comme lors du quart de finale de coupe de France disputé début février. Celui-ci est même porté à cinq unités avant que Sébastien Leriche ne pose son temps mort (13-18, 28′). Celui-ci n’est pas suivi d’effets bénéfiques et Toulouse recolle un peu avant le repos à 15-18, frustrant des Cessonnais qui auraient aussi pu compter six unités d’avance…
Le show Tuzolana !
Le début de seconde période cessonnais n’est pas du même acabit que celui de la première. Deux jets de sept mètres ratés par Robin Molinié puis Axel Oppedisano puis un face à face de Junior Tuzolana, associé à un passage en force de ce dernier, jusque-là clinique (6 sur 6), sèment le doute, avec 6 minutes sans marquer. Fort heureusement, Alejandro Romero ne concède qu’un but et Théophile Caussé remet enfin son équipe à l’endroit (36′, 16-19). Sans paniquer, Cesson a laissé passer un vrai temps faible.
Avec seulement quatre buts inscrits en 15 minutes, les Brétilliens sont moins bien mais Toulouse ne fait pas beaucoup mieux. Les Bretons ont toujours la main avec des les locaux toujours très proches au score (45′, 20-22). Le dernier quart d’heure n’est pas facile à gérer, Toulouse ayant plusieurs opportunités de revenir à un but mais n’y parvenant pas. En face, Junior Tuzolana continue le match de sa saison et martyrise Théodore Paul sur quasiment chacune de ses tentatives.
Reprenant jusqu’à quatre buts d’avance, sans jamais savoir été remonté à une unité, le CRMHB tient sa partie et mène à l’orée des deux dernières minutes avec quatre buts d’avance (58′, 26-30). De quoi voir venir, surtout en ayant été devant au score du début à la fin.
Excellent dans cette partie en défense, en patron de la défense, Romaric Guillo prend deux minutes à la 110 secondes du terme. Le sept mètres tiré par Ilic va au fond et Cesson reste à portée, même si les Cessonnais gardent le contrôle. Au bout de la possession, Théophile Caussé va marquer le 31ème but pour rendre définitive l’avance des siens, qui s’imposent au final 29-31.
Aujourd’hui, je sais ce que je peux faire et ne peux pas faire et m’applique à faire du mieux possible.
Junior Tuzolana au micro de BeInSport
Cesson réussit un très gros coup, le plus épatant de la saison, et s’impose pour la première fois depuis 2014 et 21 matchs de disette face au Fenix. Junior Tuzolana, 12 buts à 86 % et Alejandro Romero, 8 arrêts à 29 % , ont marqué les esprits. Fair-play, Nemanja Ilic, le capitaine toulousain, reconnaissant sans détour la supériorité cessonnaise : « Ils ont très bien joué, ont marqué trop de buts en première mi-temps et on ne pouvait pas les rattraper car ils ont très bien défendu. Cette défaite est totalement logique. »
Homme du match, Junior Tuzolana savourait, lui aussi au micro de BeInSport, la neuvième victoire de la saison de son équipe : « Le coach a pris la décision de commencer en 1-5 car nous avions du mal dans nos dernières entames ces dernières semaines. On savait que contre Toulouse, ce serait dur de revenir s’ils prenaient la confiance. Il fallait mettre beaucoup d’agressivité d’entrée. Ensuite, on a joué sur l’alternance entre défense à six ou 5-1. J’ai eu l’impression qu’ils n’ont pas réussi à s’adapter. »
Avant d’enchaîner : « Prendre deux points ici, dans un mois aussi compliqué pour nous, surtout avec ce contenu, c’est très bien. Nos temps forts étaient très forts et les faibles très faibles mais nous avons tenu bon lors de ceux-ci. Les gars sur la base arrière ont pris le jeu à leur compte en briscard (rires) !
Tout le monde a joué donc c’est très bien. A titre individuel, ça fait plaisir. Je fais du mieux que je peux pour l’équipe. La semaine dernière à Saran, j’étais déçu car je pense qu’on se devait de gagner. Aujourd’hui, je sais ce que je peux faire et ne peux pas faire et m’applique à faire du mieux possible. J’essaie d’aller chercher un maximum de régularité et j’ai envie d’enchaîner avec un maximum d’humilité, de continuer ainsi. »
Et maintenant, place à une Glaz en feu contre Paris !
Du côté du coach Sébastien Leriche, la satisfaction est grande également, lui qui n’avait avant cette rencontre que deux équipes qu’il n’avait jamais battu depuis sa prise de fonction à Cesson, Toulouse et Paris : « J’avais entendu parler de cela oui mais l’essentiel n’est vraiment pas là. Cette victoire revient aux gars, qui ont parfaitement appliqué ce que l’on souhaitait faire. Une idée de coach n’est bonne qu’au travers de la réalisation et l’adhésion de ses joueurs.
Ils ont tout fait très bien, ont été très intelligents dans la gestion du match et se sont totalement engagés du début à la fin. Notre début de match a été important pour mieux supporter notamment le manque de réussite du début de seconde période. ça a été une belle bataille tactique avec Daniel et cette victoire fait plaisir. Elle démontre aussi que les gars voulaient se rattraper après le point perdu à Saran mais surtout, ont l’envie d’aller finir le plus haut possible, avec le meilleur classement. »
Mercredi, face à l’ogre parisien dans une salle comble avec 4500 spectateurs, le coach cessonnais aura l’occasion de battre la dernière formation lui résistant jusqu’à maintenant : « Je veux surtout que les garçons s’offrent une belle bataille, sans aucune pression de résultat mais avec une détermination sans faille. Nous irons avec l’envie de faire un gros match face au futur champion de France, qui parfois, laisse quelques points en route… ». Ceux-ci seraient recueillis avec plaisir sur le parquet de la Glaz Arena et donneraient une toute autre dimension à l’année 2024 déjà grandement séduisante des Irréductibles. On a déjà hâte d’y être !